《- RENOLD ! aide moi immédiatement à me relever sinon...
- A vos ordres patronne !
- Et ne t'avise pas de te moquer de moi !
- Jamais je n'oserais, voyons ! rétorqua Renard, le sourire aux lèvres, ses favoris roux volants sous son bonnet.》
Il aida Gaëlle à se relever du fossé dans lequel elle était tombée puis s'esclaffa :《même toi, gamin, tu es tombée moins de fois qu'elle.
- RENOLD ! JE T'INTERDIS !
et, prise d'une énergie monstrueuse elle se releva entièrement, chaussa ses skis et se lança à la poursuite de renard qui riait encore, laissant Archibald, Ophélie et Thorn plantés au milieu de la piste.Ils repartirent enfin lentement - très lentement même - l'aisance d'Archibald détonant avec la maladresse d'Ophélie et l'équilibre précaire de Thorn à cause de son armature, qui avait tout de même insisté pour venir, ne voulant pas laisser sa femme seule. (Surtout avec l'ex-ambassadeur dans les parages.)
Quand enfin ils arrivèrent en bas de la piste sans trop de dégâts - l'armature de Thorn s'était grippée seulement deux fois - ils retrouvèrent Berenilde et la tante Roseline qui s'occupaient de Victoire. Gaëlle et Renard étaient déjà partis ailleurs et plus loin se trouvaient les animistes ainsi que la mère de sa femme qui le regardait comme s'il était... une asperge des neiges.
Puis Archibald proposa une piste noire et Ophélie sauta de joie si bien que Thorn n'eut pas le cœur à dire non. Ils prirent d'abord le télésiège et la présence de l'ambassadeur à ses côtés lui donna envie de se précipiter dans le vide... il se contenta de lui jeter un regard noir.
《 - Et bien, mon cher intendant ! Il ne faut pas vous mettre dans cet état ! Ça arrive à tout le monde de tomber, ou plutôt devrais-je dire, de s'écraser dans la neige ! Ce n'est pas de votre faute si vous êtes un manche à balai aussi rigide qu'un piquet pour délimiter les pistes ! Si encore ça avait été un piquet de slalom... c'est plus souple vous savez ? Ça évite que les skieurs s'empallent dessus...
Ophélie, qui était restée silencieuse jusque-là s'esclaffa doucement au monologue d'Archibald.
Ce fût la goutte d'eau qui fit déborder le vase. Il se promit qu'à la descente de ce maudit engin il mettrait tout en œuvre pour se venger. Il était encore entrain de songer à la manière (déclencher une avalanche sur l'ambassadeur ? L'enfermer dans les toilettes de la station ? Le bombarder de boules de neiges ?) quand un cri le fit sortir de ses pensées. Il se retourna et aperçut - avec effroi - la mère d'Ophélie dans le télésiège derrière eux. Elle avait troqué son éternelle robe rouge contre une combinaison de la même couleur.《Elle paraît toujours aussi cupide, s'empêcha-t-il de penser, un rictus apparaissant sur ses lèvres.
Il se tourna vers Ophélie :
- Je ne savais que ta mère skiait...
- Moi aussi je l'ignorais. Elle nous surveille. Elle ne sait vraiment pas dans quoi elle s'engage, rit-elle, hilare.
- Il ne manquait plus que ça, grommela Thorn. Monsieur l'ex-ambassadeur, vous êtes un âne ! OUI PARFAITEMENT ! dit-il alors qu'Archibald se collait à lui dans la descente pour le faire tomber.
- Vite, vite ! On y va avant que ma mère ne débarque ! S'exclama Ophélie.
Ha, Ophélie... Thorn l'aimait comme la prunelle de ses yeux et encore un peu plus - si cela était possible - avec cet ordre qu'elle venait de donner.
Ils avancèrent sur quelques mètres avant de se retrouver face à une pente qui ressemblait plutôt à un mur.
Archibald, ce crétin, était parti devant, les laissant se débrouiller seuls.Avec un regard qui suppliait Ophélie de faire attention, ils s'élancèrent. Elle fit quelques chutes mais se releva tout de suite. Cela n'empêchait pas Thorn de s'inquiéter. Lui-même avait réussi à garder l'équilibre.
Jusqu'à maintenant. Quelque chose passa devant lui à toute vitesse. Une grosse... marmitte ? C'était indescriptible. Ha si ! c'était rouge.
La marmitte rouge s'étala devant lui comme une crêpe. Il fut tellement surpris en voyant que la marmitte était en fait la mère d'Ophélie qu'il emmêla ses skis, trébucha sur Sophie et finit par dévaler la pente à plat ventre. Ses skis s'étaient décrochés et étaient restés dix mètres plus haut.
Quand il s'arrêta enfin de glisser il vit Ophélie accourir vers lui et lui demander comment il allait.
Il voulut lui répondre qu'il avait connu des jours meilleurs mais il avait de la neige dans la bouche. Quelle horreur !
Il fit une atroce grimace et la cracha non loin de là (en pensant très fort à l'ambassadeur).Il se retourna et vit la mère d'Ophélie qui le fixait avec des yeux perçants.
Il regarda en bas. Archibald riait aux éclats, tellement fort qu'il faillit tomber. Mais surtout, il y avait Ophélie, qui l'avait vu dégringoler.Il se sentit honteux.
Aussi honteux que la fois où il avait eu quelques désagréments intestinaux en pleine réunion. Il fallait dire que le gâteau qu'il avait mangé avant arborait une magnifique couleur rose mais était en réalité fourré au piment.
Oh, bien sur il s'était vengé de l'ambassadeur. Il avait cassé des œufs et étalé du fromage sous son paillasson. Bonjour l'odeur ! Il avait rigolé, ce jour là.Mais revenons à cette chute. Cette chute qui avait bien sa place dans la galerie de l'humiliation (créée par DreamOn415 la best en histoire de thorn et archi).
A bien y penser, elle occupait sûrement la seconde place. Surtout quand la marmi... hum, la mère d'Ophélie se remit debout et lui rapporta ses skis.Ensuite il se leva, palpa chaque zone de son corps, ne constata aucune douleur, aucune fracture et empli d'une idée de vengeance, se précipita sur Archibald qui n'avait rien vu venir.
Il le poussa dans la pente, ramassa de la neige et le bombarda jusqu'à ce que seul son nez dépasse et son chapeau dépassent.
Il éclata de rire -lui Thorn- et se retourna quand il entendit derrière lui un son venant de la marmite... De la mère d'Ophélie, se corrigea-t-il.Puis attrapant Ophélie par le bras, il les fit descendre la liste, Sophie et Archibald restant derrière.
- On rentre au chalet ? J'ai accompli ce que j'avais à faire, déclara-t-il, un étrange sourire aux lèvres.
- Oh que oui, nous l'avons bien mérité ! Déclara sa femme, en embrassant par surprise (il faillit perdre l'équilibre de nouveau mais réussit de justesse à ne pas tomber.)
Tous les deux sourient d'ailleurs en entendant les exclamations furieuses de la mère d'Ophélie qui assistait à ce spectacle, restée en haut avec Archibald.
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La Passe Miroir Au Ski (Hors-série)
FanfictionPetit hors-série avec les personnages de la passe-miroir, parce que ça fait toujours plaisir. NO SPOIL. Donc si vous n'avez pas lu tous les livres, aucune inquiétude. Toute la clique de la passe-miroir se retrouve... au ski ! Et c'est... un peu un...