Alors que je franchissais pour la dernière fois la porte de son appartement, Milio m'adressa un sourire désolé.
« -Alors, dis-je pour briser le silence, tu as tout mis dans un sac ? »
Il hocha la tête doucement et referma la porte derrière moi. Toujours dans le même silence, il m'invita à le suivre jusqu'à sa chambre, dans laquelle je trouvais un sac de voyage fermé, qui semblait lourd. Je ne fus pas capable de quitter ce sac des yeux, et je ne voulais surtout pas qu'il me voit bouleversée. Après tout, ce n'était qu'un sac. Un sac de voyage qui avait voyagé. Avec nous. Il ne voyagera plus avec nous.
Milio s'approcha de moi et, dans une hésitation rapide, posa sa main sur mon bras.
« -Ca va ? Tu sais, on peut faire ça plus tard si tu n'es pas prête, je veux dire...
-Non, ça va, j'essuyais discrètement une larme. C'est bizarre, c'est tout. Mais on s'est mis d'accord, et c'est mieux ainsi.
-Oui, probablement. Tu veux de l'aide pour ramener le sac ?
-Merci, mais ça devrait aller je suis en voiture. »
Il me lança un dernier regard, et je compris qu'il était temps que je m'en aille. Je le contourna pour attraper le sac au sol, et comme prévu il était vraiment lourd. En même temps, il renfermait 4 ans de vie commune. 4 ans d'histoire. Sans le regarder, je fis demi tour et je traversa son appartement jusqu'à la porte d'entrée sans me retourner, sans prendre le temps de dire adieu d'un regard à tous ces endroits que j'ai eu le temps de connaître par cœur. Devant la porte, je posa ma main sur la poignée. J'attendis quelques courtes secondes, inconsciemment dans l'espoir d'un dernier signe, celui qui pourrait tout sauver. Mais il n'arriva pas. Et c'était mieux comme ça. Je perçu des sanglots provenir de la chambre que je venais de quitter, alors je compris que je n'aurais pas droit à des au revoir supplémentaires. J'ouvris la porte, et la claqua derrière moi.