« La paix mondiale ne saurait être sauvegardée sans des efforts créateurs à la mesure des dangers qui la menacent. » C’est ce que déclara l’un des pères fondateurs de la Communauté Européenne du Charbon et de l’Acier, Robert Schuman, le 9 mai 1950. Il est alors ministre des affaires étrangères en France, et c’est lors de ce discours qu’il expose l’idée de création de cette communauté, qui évoluera ensuite vers l’Union Européenne que nous connaissons aujourd’hui. Ces premières ententes naissent dans un contexte d’après-guerre : la majeure partie des pays européens ont connu de lourdes pertes, les dégâts matériels sont conséquents. L’objectif premier est alors de créer une certaine unité au sein de cette Europe meurtrie, marquée par les conflits destructeurs de la première moitié du XXème siècle. La paix, aussi bien régionale que mondiale, est un idéal présent dans tous les esprits. Comme le souligne R. Schuman, il est nécessaire de mettre en œuvre « des efforts créateurs » afin de la préserver à tout prix. C’est par la mise en commun des productions de charbon et d’acier qu’il voit la solution. Ainsi, en partageant ces ressources, toute guerre entre la France et l'Allemagne, historiquement rivales, deviendra « non seulement impensable, mais matériellement impossible ».
Près de soixante-dix ans plus tard, l’Europe a bien évolué, passant ainsi d’un accord de ys européens sur le charbon et l’acier à des accords plus larges, puis à des unions ayant davantage d’objectifs que le libre-échange. Ce qui avait commencé comme une union purement économique s'est transformé en une organisation plus vaste englobant divers domaines, comme la sécurité, l’environnement, la question des migrations… L’Union Européenne voit ainsi le jour en 1992, lors de la signature du traité de Maastricht. La CEE, qui rassemblait alors le Benelux, la France, l’Allemagne et l’Italie, se transforme en Union Européenne, qui connait un élargissement progressif. Cependant, même si elle ne cesse d’évoluer, de développer de nouvelles ambitions et d’atteindre de nouveaux objectifs, elle est parfois remise en cause. Ainsi, les résultats en faveur du Brexit au référendum de 2016 ont ébranlé l’UE, et posent des questions quant à l’efficacité et à la nécessité de cette union.
Nous nous demanderons donc en quoi l’efficacité de l’UE peut connaître des limites.
Dans un premier temps, nous aborderons le processus de construction de l’Union Européenne, depuis L’Europe des « Fondateurs » à nos jours. Dans un second temps, nous verrons les moyens d’actions de l’UE, notamment au niveau économique, à travers les différentes politiques qu’elle peut mener. Dans un dernier temps, nous nous pencherons sur la tentative d’intégration économique et sociale de l’Union Européenne, c’est-à-dire l’Europe Sociale et ses limites.
