Scénario | FF Bangchan

trois

Je me retrouve là, muette, à observer Chan sans vraiment savoir quoi faire.

"Chan... Je vais bien maintenant, s'il te plaît ne t'inquiète pas pour moi. Je suis contente de t'avoir vu et de constater que tu es heureux. Je vais retourner dehors et rassurer mes proches."

Il se retourne brusquement et me fixe avec intensité. "Hors de question. Tu as vu l'état dans lequel tu es ? Si tu penses que je vais te laisser repartir comme si de rien était, tu penses très mal. Tu peux très bien rester ici pour les appeler." Il semble réfléchir à quelque chose, et ajoute en hésitant "Est-ce que tu as toujours ton téléphone ? Ou est-ce qu'ils te l'ont prit ?"

"Je l'ai toujours, c'est pas ça qui les intéressait..."

Je le vois se diriger vers un casier, il l'ouvre, récupère quelque chose à l'intérieur et le referme. Il revient vers moi et me tend l'objet en question. Je le prend et découvre un t-shirt noir, le sien. "Mets-le, je t'ai mis une couverture en attendant mais personne ne doit te voir comme ça et tu va attraper froid."

Je relève la couverture et je me rends compte que mon haut est complètement déchiré. Je me sens si exposée... En pensant au comportement de Chan, je laisse tout de même un sourire se dessiner sur mes lèvres, sans même que je m'en rende compte. "Tu m'avais manqué Chan." 

Apparemment ça a l'air de le calmer car il vient s'asseoir à mes côtés pendant que j'enfile son haut et son regard s'adoucit alors qu'il me répond : "Toi aussi. Tu n'imagines même pas à quel point. J'ai tellement de questions à te poser, de choses à te raconter. Après ton départ, j'ai tout fait pour te retrouver, vraiment. J'ai passé des semaines entières, des mois, à scruter les réseaux désespérément à la recherche de n'importe quelle piste." Il finit sa phrase en baissant la tête.

Un sentiment de culpabilité s'empare instantanément de moi, mélangé à de la douleur. Je secoue la tête pour me débarrasser de ces pensées, j'ai fais le bon choix à l'époque et je dois continuer dans cette direction. "Je le sais, j'ai changé tous mes réseaux sociaux ainsi que mon numéro de téléphone. C'était mieux comme ça."

Il se redresse et plonge son regard dans le mien, plein d'incompréhension. "Mais pourquoi ? Pourquoi tu m'as laissé comme ça, sans un mot, sans rien ? J'étais dévasté et je me demandais ce que j'avais pu faire de mal pendant si longtemps." Il marque une pause avant de reprendre. 

"Le seul point positif de cette histoire est que j'étais si perturbé que je ne pouvais plus dormir, j'ai donc passé des nuits à m'entraîner, à me réfugier dans l'écriture, tout ce qui pouvait capter mon attention assez longtemps pour que j'arrête de penser à toi. Et j'ai fini par débuter et aujourd'hui j'ai mon groupe et tout ce dont j'ai pu rêver." Puis il rajoute en murmurant si bas que je ne suis pas sûre d'avoir bien entendu. "Sauf toi."

Je fais semblant de ne pas avoir entendu et réponds : "C'est exactement pour cette raison que je suis partie." Il ne semble pas tout comprendre donc je rajoute cette phrase, qui me déchire littéralement le cœur. "Écoute Chan on était juste pas faits pour être ensemble, c'est pourquoi j'ai préféré tout arrêter, maintenant je vais y aller, tu as mieux à faire et je dois rejoindre quelqu'un."

Sa tristesse semble se transformer en colère. "Mais qu'est-ce que tu raconte ? Tout était parfait, je voulais être avec toi et c'est tout ce que j'ai toujours voulu, je suis sûr que tu pensais la même chose. Je le sais et le sens au fond de moi. Je ne comprend pas pourquoi tu as changé d'avis si soudainement, sans aucune explication. Il s'est forcément passé quelque chose." Il marque une pause et semble perdu dans ses pensées. "Attend tu dois rejoindre quelqu'un ? Est-ce que c'est..."

Je lui coupe la parole avec un mensonge, qui me brûle les lèvres. "Oui, mon copain. Je dois rejoindre mon copain, il doit être fou d'inquiétude. Chan, je vais y aller maintenant, merci d'avoir prit soin de moi et bonne chance pour ton concert." Je sens une boule dans ma gorge alors que je lui tourne le dos et me dirige vers la porte.