Chapitre 39

404 42 63
                                    


Pdv Ellie

Je me rappelle comme si c'était hier la raison de mon départ de la maison. Lindsey et son cher ex, avaient falsifiés mes relevés et j'ai bien failli être virée du collège. J'étais à ce moment en quatrième. Je n'oublierai jamais son nom : Jérémie Nelson. Leur relation était toxique, je n'ai jamais cherché à comprendre le fond, beaucoup trop traumatisée par l'acte qu'ils avaient commis. Les parents aussi étaient sidérés, ma mère surtout. Mon père avait finalement pris le devant et avait décidé d'envoyer Lindsey dans un pensionnat très stricte. Mais les différents entre mon père et ma mère par rapport à l'éducation de Lindsey, avaient pris de telle proportion qu'ils envenimaient leur relation de couple. Ma mère n'était du tout pas d'accord avec la méthode de mon père qu'elle jugeait trop sévère. Elle primait le dialogue et la patience. Et je pense que Lindsey avait saisi leur mésentente et d'ailleurs savait très bien s'en jouer.

Je me suis retrouvée dans une situation où je me sentais coupable du déséquilibre familial et je devais faire un choix crucial pour une famille qui m'a tellement apporté. Pas seulement du luxe et des beaux vêtements mais aussi de l'amour à en déborder, je veux dire mes parents Lindsey s'était de la froideur. Avant toute décision, je me suis tournée vers celle qui pouvait me faire pencher la balance. Je suis allée en soirée dans sa chambre, je lui ai demandé :

«Lindsey pourquoi tu fais ça ? Tu me détestes à ce point ?

-Oui, je te hais à un point que tu ne peux imaginer. »

Mon cœur s'était brisé en mille morceaux. C'était la première fois qu'elle m'avait dit ça clairement. Les autres fois s'étaient des piques désagréables, de la froideur, de la répulsion mais au fond je me disais que tout pouvait s'arranger. Mais la voir m'avouer cela sans aucunes hésitations m'a détruite. Pour faire entièrement partie de cette famille j'avais besoin de son approbation. C'était elle, l'enfant légitime. Mais son regard glacial m'avait fait couler dans les profondeurs de ma tristesse. Et malgré le refus de mes parents, je suis tout de même partie chez les parents de ma mère. Je leur avais demandé du temps pour moi et pour qu'ils puissent régler la situation avec Lindsey. Et malgré leur tristesse, ils m'ont laissé partir et deux ans plus tard je suis rentrée.

Et tout ça pourquoi ? Je croyais quoi ? Par magie tout allait s'arranger ? Je devais lui manquer et elle reconsidérait sa position ? Qu'est ce que je n'ai pas fait pour me faire accepter ? Combien de fois l'ai-je couverte pour qu'une once de sympathie naisse ? Tout ça pourquoi ? Pour qu'elle me crache à la figure que je ne suis pas sa sœur ? Pour que je me sente de nouveau misérable de bénéficier de privilèges qui ne sont pas les miens ? Personne ne m'avait, depuis toutes ses années, lancé une telle phrase.

J'ai déjà tellement pleuré, les larmes ont tari. Je me retrouve enfin devant l'imposante porte vitrée du terrain de basket. Je regarde les joueurs de notre école. Les mains sur la vitre, je le cherche. Ma source d'oxygène, qui rend ma vie si belle maintenant.

Les joueurs s'arrêtent, lorsque l'un d'eux me pointe du doigt. Je suis trop loin pour entendre mais vu leur tête, je ressemble à un vrai zombie. David me fixe choqué et inquiet, les sourcils froncés. Il veut venir mais son ami Mason le retient, surpris que David daigne même vouloir venir vers moi. C'est vrai qu'il n'est au courant de rien pour nous deux. Je ne sais pas quelle excuse il donne mais il réussit à se libérer.

Il court presque et je m'écarte pour le laisser passer. Il referme la porte et en voyant son visage étirée par l'inquiétude, je souris. Je lance :

« Je suis allée chez toi, mais le gardien m'a dit que tu étais à l'école je suis donc venue. Il voulait que je t'attende là bas mais je ne pouvais pas.

crazyOù les histoires vivent. Découvrez maintenant