Prologue

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Chaque chapitre sera d'un point de vue différent, le prologue est du point de vue de Chan, le chapitre un sera du point de vue de Félix, s'en suit le chapitre deux qui sera de nouveau du point de vue de Chan et ainsi de suite.


    La sonnerie stridente et assourdissante de mon téléphone se mit à retentir à côté de mon oreille alors que je me levais en sursaut.

« Merde,merde, merde la répèt' »

Je me levais rapidement, remettant mes cheveux, décoiffés par ma sieste en ordre avant de sortir dans les rues bavardes d'un pas pressé.

Les voitures, les publicités passant sur les grands écrans des différents buildings, les lumières, les gens, la musique des artistes de rue ou même des différentes boutiques présentes sur mon chemin, tout, tout était bruyant ici. La ville. J'aimais ces ondes, ce quotidien, il m'inspirait, beaucoup.


    Mon quotidien était à la fois banal mais aussi tellement important, me lever, aller au lycée, croiser et rigoler avec mes nombreux amis,rentrer, travailler, composer quand j'en ai le temps et aller au conservatoire pour jouer du piano, souvent seul, parfois accompagné par des amis jouant aussi des instrument ou chantant.

Chaque fois ou je rentrais dans la pièce où réside le piano, le silence assourdissant semblait s'évaporer au fur et à mesure que mes doigts glissaient sur les touches noires et blanches de mon instrument fétiche. Chaque fois, une nouvelle mélodie, toutes plus douces les unes que les autres. J'étais fier, si fier de ce que je pouvais produire. Parfois des gens venaient m'écouter, ils complimentaient mon travail, je les rendais heureux, j'étais si fier...


    La musique était littéralement toute ma vie, sans elle, c'est comme si je n'existais pas. Bien sûr vous allez me dire, mais ta famille et tes nombreux amis au lycée ? Oui, ils sont important pour moi mais ils ne le seront jamais autant que la musique, c'était juste impensable, ce n'est pas eux qui font de moi qui je suis. 

J'en avais besoin.


    Il m'arrivait parfois d'être appelé par le restaurant de renommée d'un ami de la famille pour jouer pendant une heure ou deux pour divertir les clients le temps de leur repas. Ils appréciaient ce que je faisais, j'aimais ça, divertir les gens et ce depuis tout petit.

J'ai appris le piano avec ma mère très jeune avant de prendre des cours que j'ai arrêté il y a de cela un an ou deux, je voulais plus de liberté, j'en avais assez qu'on me dise quoi faire, je voulais composer et jouer de moi-même, c'était ma façon de vraiment m'exprimer, j'étais moi-même, j'avais songé plusieurs fois à devenir artiste et j'hésitais toujours, j'avais peur de ne pas être à la hauteur, peur de ne pas être assez talentueux, peur de décevoir. Alors je me contentais pour le moment du conservatoire, c'était bien ainsi.

Après une répétition d'environ deux heures et demies, je me décidais enfin à rentrer chez moi en errant dans les rues calmes et mélodieuses de la ville, le vent frais frappait délicatement mon visage et je laissais les échos de la rue me bercer doucement jusque chez moi.


    Arrivé dans mon appartement, je laissais mes affaires tomber sur le sol dans un bruit sourd avant de me diriger d'un pas las vers ma salle de bain afin de me prendre une douche chaude. C'était sous la douche que me venais l'inspiration, la douce sonorité de l'eau sur les parois de la cabine vitrée, chaque son était un enchantement pour moi, je les découvrais et redécouvrais sous un nouveau jour et ils m'inspiraient pour mes mélodies.

Une fois sorti, sec, habillé et mes dents brossées après un repas léger, je me laissais tomber dans mon lit en sortant mon petit carnet pour griffonner le papier délicat du bout de ma mine. Les notes défilaient sous mon crayon, ma voix emplissait la pièce, accompagnant le bruit du crayon sur les pages de mon carnet, l'inspiration fluait de plus en plus dans mon esprit divaguant sur diverses mélodies jusqu'à ce que je tombe dans les bras de Morphée.


    Le lendemain, je me réveillais lentement, de moi même. Encore endormi, je regardais d'un air fatigué l'heure, 7h30 ? Je suis en retard ? Mon réveil n'a pas sonné ? Je passais lentement une main sur mon visage pour pouvoir me réveiller et soufflais lentement. Je me levais de mon lit à la même vitesse, essayant de m'habituer à l'obscurité de ma chambre puis me rendis compte d'une chose.

Une seule et unique chose.

Pas de chants d'oiseaux, pas de froissements de draps, mon souffle censé être audible, ne l'était pas.

Désespéré, je tentais de prendre mon coussin et de le lancer aveuglément en face de moi, essayant de faire du raffut, pour me rassurer.

Une larme, puis deux, suivies d'une dizaine d'autres coulèrent le long de mes joues.

Je n'entendais rien.

Absolument rien.

Whisper || Chanlix Où les histoires vivent. Découvrez maintenant