La Prisonnière

A «Pentène Poudi» le temps semblait s'arrêter.

En ce début d'hivernage la plupart des habitants de cette localité enfouit quelques part dans les hautes plaines et limité par une forêt dense peuplée de loups et de cheins enragés autrefois terre  guerriers étaient tous rentrés à la maison sur l'invitation de «Bour» le roi pour le mariage de son fils le Prince «Bour Bou Ndaw».

Malgré la canicule les préparatifs de ce grand événement culturel etait sur toutes les bouches.

Les autorités administratives traditionnelles religieuses et mêmes coutumiers seraient de la partie.

«Bour le roi» était un roi traditionnel reconnu dans tout le pays et à «Pentène Poudi» la tradition était  respectée et chaque année les habitants se retrouvaient ici pour une grande rencontre familiale coïncident cette année avec le mariage de «Bour Bou Ndaw» qui remplacerait sûrement son vieux père dont il était l'unique fils.

_Maman je ne veux pas me marier avec le fils du roi tu le sais très bien et tu ne dis rien.

Tu sais bien que moi je suis une intellectuelle et j'ai d'autres priorités.

_Majiguéne  te fous pas de moi tu sais bel et bien que ton père n'a qu'une parole et qu'il la déjà donné au roi alors épargne moi tes philosophies la.

Tu es une fille de «Penténe Poudi » et tu le restera .

Ça ne veut pas dire que tu es allée étudie en ville chez ta tante que tu changeras nos traditions.

Tu sais mieux que moi ici chaque jeune fille est destiné à un homme avant même sa naissance et toi tu es destiné à «Bour Bou Ndaw».

La jeune fille désespérée faisait des va et viens dans la case de sa mère vêtue tout juste d'un «Meulfeu» laissant apparaître les contours de ses seins fermes d'ado.

Majiguéne était dans le pétrin .

Elle n'avait jamais pensé qu'elle serait prisonnière dans son propre village ancrée à une tradition qu'elle ne voulait pas respecter.

Étudiante en troisième année de pharmacie la jeune gazelle au teint noir et au regard innocent était perturbée.

Elle n'aimait pas le fils du roi et sa maman voulait la forcer avec l'accord de son père .

_Majiguéne ne soit pas folle tu savait belle et bien que c'est «Bour Bou Ndaw »qui t'étais destiné  alors comporte toi en grande fille et arrête tes conneries .

Tu  te mariera avec lui par la force.

_Mais maman comment puis je me marier avec un homme que je ne connais même pas en plus je ne l'ai jamais vu.

La grande dame  s'assit sur son lit et prit la main de sa fille qui s'assit près d'elle .

_Ma fille j'y peux rien .

Bien vrai que tu soit instruite d'accord mais je ne peux rien contre la tradition.

Et ton père a déjà pris la dot et bientôt toute la famille sera la pour la nuit de noce et j'espère que tu ne me décevra pas Majiguéne.

Majiguéne se leva brusquement et sortit de la case de sa mère et rencontra brusquement son père un viel homme avec un caftan rouge et des babouches aussi blanche que sa barbe .

_Majiguéne il paraît que tu a des choses à dire sur le mariage que j'ai scellé.

La fille resta bouche bée .

Elle savait que son père ne reculerait devant rien car toutes ses sœurs étaient mariés selon la tradition et ce n'était pas elle la cadette qui changera  les us et coutumes  de  «Pentene Poudi» .