Je me souviens de leurs regards
Et de leurs sourires narquois.
Je me souviens des cafards, des pièges et de l'encre noire...
Tout les matins je me demandais ce qu'on allait me faire, cette fois.
On disait que je n'étais pas assez féminine.
Que je ressemblais à une gouine.
On disait que je n'étais pas assez fine.
Que je n'étais pas une vraie fille.
Je ne savais pas ce que gouine voulait dire
Mais je savais que ce n'était pas bien
Et j'en avais assez de souffrir
Je voulait qu'on me tende la main
Je me foutais pas mal d'être moi même
de m'accepter telle que j'étais.
J'ai revêtu de gros pulls en laine
Et enterré l'ancienne moi à jamais.
Parce que je la détestais.
J'évitais son regard dans le miroir
Je mentais, même si elle m'implorait
Même si elle revenait parfois me hanter dans le noir
Je me suis construite une personnalité toute neuve
En m'inspirant des filles populaires
Je me demandais si on faisait toutes ça
ou si j'étais la seule à affronter cette épreuve
Entre la vraie et la fausse moi, c'était la guerre.