Chapitre 1 - Flou

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Je sent une odeur de brûlé et j'entend une voix qui crie quelque chose. Au début, je ne comprend pas vraiment ce qu'elle dit, mais plus elle approche, plus je distingue ce qu'elle crie. Emma? J'aperçoit de plus en plus une personne qui émerge de la fumée. C'est un garçon aux cheveux blonds qui doit avoir le même âge que moi. Il crie toujours dans ma direction comme si c'était moi qu'il appelait. Impossible, je ne sais même pas ce que c'est une "emma". Pourtant, on dirait qu'il parle de moi. Il me voit, il n'est plus très loin. Je le regarde et ses yeux verts plongent longuement dans les miens, mais je fini par détourner le regard. Il continue à avancer vers moi en courant sauf qu'il ne se rapproche jamais. Je ne supporte plus qu'il répète cette même chose, j'angoisse. Le même mot roule en boucle dans ma tête. Ce même foutu mot qui n'a même pas de sens. Emma, emma, emma, emma, emma, emma, emma, emma, emm...

"Bonjour, numéro quatre. Il est six heure du matin avec une température de 24 degrés. Veuillez vous rendre à vos cours assignés dans 50 minutes."

J'éteins la voix qui me réveille tous les matins depuis 17 ans, soulagée de me réveiller. Je me lève encore étourdie de mon rêve anormal. Mon lit est collé à une baie vitrée qui donne sur le jardin. Il fait toujours noir et seules quelques autres maisons dégagent déjà de la lumière. Probablement tous pour la même raison que moi. Je m'étire et j'entreprend la descente des escaliers. 20 marches, je les comptes toujours. Ma mère est debout devant le comptoire et li quelque chose sur l'écran familial en attendant son café. Elle a l'air de froncer les sourcils et ne me remarque même pas entrer dans la cuisine.

-Maman?

Elle ne bronche pas et ne lève toujours pas les yeux. Ce n'est pas normal. Dans notre société, les jeunes sont les perles du système. Nous avons toujours eu l'habitude d'obtenir plus de droits et d'être traités aux petits oignons. On dit que nous sommes l'espoir du futur et qu'il ne doit rien nous arriver, mais personne n'a jamais vraiment su pourquoi. Ma mère a donc l'habitude de toujours me saluer et de me préparer le petit déjeuner bien avant mon heure de réveil. Je vais la voir et agite la main devant son visage.

- Ho je ne t'avais pas vu ma chérie, tu as bien dormi?

Je ne lui répond pas, je n'ai pas envie de parler de mon rêve alors je lui pose une autre question:

- Tu lisais quoi? tout vas bien?

- Rien d'inquiétant, j'étais probablement seulement perdue dans mes pensés. Tu veux quelque chose à manger?

- Pas faim.

Elle me cache quelque chose, je le sais. Je décide de la serrer dans mes bras et de remonter me changer. J'enfile les mêmes modèles de vêtements que tous les jours, un chandail rouge et une paire de pantalon noirs simple. Chaque tranche d'âge doit porter la même chose et les règles sont les règles. J'attache mes cheveux noirs en un chignon serré pour que mes cheveux n'en sortent pas.

"Votre journée commence dans 20 minutes. Veuillez vous rendre sur le lieu qui vous est assigné"

Je n'ai même pas le temps de me regarder une dernière fois dans le miroir je cours en bas des escaliers, cri une salutation rapide à ma mère et sort dans la rue en essayant de ne pas fermer la porte trop fort. Je voit 40 et 7 dans la rue. Elles me saluent d'un signe de la main poli. Dans notre quartier, nous sommes les cent premiers à avoir survécus. Nos parents ont tous oubliés ce qu'il s'est passé pour que l'on arrive ici, mais nous savons tous qu'il en est bien mieux aussi. Les autres ont des numéros aléatoires tous différents les uns des autres, mais nous avons étés les 100 premiers enfants des survivants nés dans cette société. En fait, les 99 premiers. Le numéro un, personne n'en parle jamais et personne ne l'a jamais vu. On dit qu'il a été arrêté. Le reste de la terre est dans un chaos, mais ici nous sommes en sécurités. Une cité de 2 milliards d'habitants en plein milieu de l'océan.

10 minutes plus tard et je suis enfin arrivée à destination. Mes amies dix et douze m'attendent près de la porte de l'école. Je leur dit un bonjour rapide et je ne parle pas lorsque nous nous dirigeons vers notre premier local. Je pense toujours au garçon de mon rêve. J'avais déjà vu des hommes en photo, mais je n'avais jamais réaliser qu'ils ressemblaient à ça. Celui-là avait quelque chose de spécial, je le sais.

- Quatre, tu es sûre que tout va bien?

Douze me réveille de ma rêverie et je lui en suis très reconnaissante. Les hommes vivent séparés de nous, de l'autre côté de la cité et il y a des raisons à cela. Je ne dois pas penser à ce genre de chose et respecter les règles.

- Oui je te jure que tout va bien je manque seulement un peu de sommeil.

Le cours commence, mais je ne peux pas écouter. J'essaye de comprendre le sens de mon rêve, mais surtout je pense à celui qui s'y trouvait. Toute la journée passe et je ne pense qu'à ça. Je décide d'en parler à ma mère ce soir. 

On doit me faire oublier.

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⏰ Last updated: Jan 15, 2020 ⏰

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Rêve de moiWhere stories live. Discover now