Niemals !

Avez-vous déjà souhaité un autre monde que celui-ci ? Avez-vous déjà rêvé de quelqu'un et vouloir mourir pour lui ? Avez-vous déjà eu envie d'en finir avec votre vie ? Avez-vous déjà eu ce sentiment que personne ne vous comprend ? Avez-vous déjà senti que vous n'aviez d'importance pour personne ? C'est le cœur d'une jeune fille qui ne trouvait pas sa place dans ce monde qui vous écrit ces lignes... Il va vous raconter comment cette fille en a fini avec sa vie, sa vie dont personne ne s'en préoccupait guère...

Si vous avez déjà aimé quelqu'un à en mourir alors vous la comprendrez sûrement, car oui, elle est morte d'amour pour un garçon pour lequel elle n'avait guère d'importance... Enfin c'est ce qu'elle croyait lorsqu'elle mit fin à ses jours... Cette fille ne vivait que pour lui, lui et ses yeux, et se disait qu'un jour elle l'aura rien que pour elle, même si elle m'entendait, moi son cœur, lui dire « Rêves toujours ! ». Peut-être que j'aurais du me taire car elle s'était mise à rêver, à rêver même éveillée, elle ne distinguait plus l'irréel du réel... A chacune de ses venues dans sa ville elle y allait avec l'intention qu'au moins lui la remarque. Juste lui, elle ne demandait pas plus ! Mais à chaque fois qu'il passait à côté d'elle souriant à d'autres filles mais pas à elle, elle plongeait dans une tristesse et moi, je souffrais encore un peu plus. Elle avait l'impression que même pour lui elle n'existait pas. Elle se disait qu'elle avait assez attendu qu'il lui adresse un regard ou un sourire parmi cette foule de filles excitées... Alors, elle fit ce qu'on la croyait point capable de faire, non pas qu'elle n'avait pas du charme mais c'est juste que les autres la croyaient timide et réservée. Ceux, et surtout celles, qui l'ont vue cette nuit-là draguer ce beau et jeune gars de sécurité devant l'hôtel en furent assez étonnés. Elle s'était mise en tête de draguer le gars de sécurité et ainsi pouvoir rentrer dans l'hôtel après lui avoir soutiré le numéro de chambre. Elle y réussit sans grande peine et voilà qu'elle était entrain de monter les escaliers jusqu'au dixième étage. Un sourire apparaissait sur son visage lorsqu'elle repensait à ces filles qui affichaient une mine rageuse en la voyant pénétrer si facilement dans cet hôtel. Dixième étage, d'un pas lent elle se dirigeait vers la chambre 483, sa chambre. Un autre sourire de sa part. C'est la première fois depuis si longtemps... Voilà que l'image de leur album « Zimmer 483 » lui revenait en tête et lorsqu'elle toqua à sa porte ce n'est rien d'autre que les paroles de « Reden » qui lui étaient venues à l'esprit. Elle afficha alors un encore plus grand sourire tandis que moi je battais de plus en plus fort et vite en entendant le verrou puis la porte s'ouvrir. Il se tenait là devant elle... Elle, elle le regardait, ses pieds, puis remontait tout doucement vers son visage, son visage si angélique... En passant elle constata qu'il n'était qu'en boxer. Mais elle finit par se noyait dans ses yeux... Ses yeux qui en un court instant la firent penser à sa moitié perdue...

« Hm, hm... commença-t-il, was willst du ? »

Elle n'avait pas besoin d'un traducteur vu qu'elle parlait allemand depuis toute petite, alors, sans quitter ses yeux, elle lui répondit d'un ton amusé :

« Ich will dich... »

Il lui fit un regard étonné dont lui seul avait le secret. Ca la fit rire. Il la regardait rire et sans vraiment se rendre compte lui-même il l'avait tiré par la main dans sa chambre. Il avait senti juste qu'elle n'était pas comme les autres et avait envie de la découvrir d'avantage. Lorsqu'elle se mit de nouveau face à lui il put découvrir ses yeux, bleus mais juste un court instant puisque maintenant ils étaient devenus gris de même que son sourire disparaissait. Elle, de son côté, avait peur, peur de ce qui allait se passer par la suite... Allait-il se moquer d'elle ? Ou bien encore se servir d'elle ?

« - Du wills mich wofür ? Commença-t-il sans pouvoir quitter ses yeux du regard.

- Nur für mich, avait-elle répondu.

- Du weißst, daß das unmöglich ist.

- Nichts ist unmöglich. Der Beweis, ich bin da.

- Ja, aber ich kann nicht... il marqua une pause... Sie wollten niemals... »  

Ah ! Là c'était suffisant pour moi et pour elle aussi d'ailleurs puisqu'elle prit la sortie sans même lui laisser le temps d'en rajouter. Une fois dans le couloir elle s'était mise à courir aussi vite qu'elle le pouvait, elle ne voulait pas le laisser la rattraper. Elle ne réfléchissait plus. Ses pieds couraient tout seuls, montaient les escaliers, de plus en plus vite. Et la voilà arrivée sur le toit de l'hôtel où se trouvait cette chambre, où il se trouvait tout simplement... Elle était montée sur le rebord sans s'en rendre compte puisque dans sa tête il n'y avait que l'écho de ses derniers mots... Ses derniers mots si innocents mais au fond si meurtriers pour elle... Un pied dans le vide. Elle n'a pas entendu une porte s'ouvrir à l'arrache, celle qui menait au toit. Elle n'a pas ni vu ni senti quelqu'un se rapprocher tout doucement d'elle, c'était lui. L'écho du dernier mot prononcé par sa voix qu'elle adorait tant se faisait de plus en plus fort dans sa tête. Elle n'a pas entendu qu'on l'appelait, que c'était lui qui l'appelait.

« Niemals ! »

Ce fut son dernier mot... Elle avait sauté de ce toit sans même se rendre compte qu'il était là lui aussi, juste derrière elle à quelques mètres. Il l'avait vu sauté de ce toit alors qu'il avait voulu la connaître d'avantage...

« UNE JEUNE FILLE A SAUTÉ DU TOIT D'UN DES HÔTELS PARISIENS CETTE NUIT AUX ALENTOURS DE TROIS HEURES. LE MOTIF DE CE SUICIDE SERAIT, D'APRÈS NOS INFORMATEURS, L'AMOUR UN PEU TROP GRAND PORTÉ PAR CETTE JEUNE FILLE À LA ROCK STAR MONDIALE, BILL KAULITZ... TOUTES NOS CONDANLÉANCES A LA FAMILLE DE LA JEUNE FILLE SUICIDÉE... »

Voilà ce qu'on avait pu entendre ce matin-là aux infos...

 FIN.

NB : Traduction des phrases en allemand: [...] « Hm, hm... commença-t-il, que veux-tu ? » [...] « Je te veux... » [...] « - Tu me veux pour quoi ? Commença-t-il sans pouvoir quitter ses yeux du regard. - Seulement pour moi, avait-elle répondu. - Tu sais, que cela est impossible. - Rien n'est impossible. La preuve, je suis là. - Oui, mais je ne peux pas... il marqua une pause... Ils ne voudraient jamais... » [...] « Jamais ! » [...]