Poésie

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1.

Dehors il y a les oiseaux qui patientent
Pour qu'une main les nourrissent
Tandis que de sombres pensées rumines
Derrière la cabane du chasseur
Peut-être bien que l'amour les écœure
Quelle odeur pourrie pour ceux-ci
Dont leurs doigts serrent la dernière flamme
D'une passion éteinte au crépuscule
Dehors, les cœurs eux n'attendent
Que la pluie pour étouffer leur cris
Saigne alors une dernière chanson
Avec la nuit qui s'étale sur la prairie
À côté du parc là où, de bon vent
Chantent ces oiseaux malmenés
Par la famine qui les conduit jusqu'ici
Ici même, à mes pieds démunis

3.

Ce chemin, combien de fois l'ai-je suivi ?

Cette impression d'avoir effleuré le vide

Depuis que les étoiles se sont mises à pleurer.

J'ai beau me pencher sur mes tourments,

Les couleurs se noient au fond de ma gorge.

N'y a-t-il donc personne pour me tracer

Un sentier neuf de peines de et de pardons ?

Ce goût amer d'une vie parfumée de larmes

Se répandant dans mes entrailles, entaillant

Mes lèvres écorchées à vif par ce souvenir.

Du bout des doigts, je frôle la terre aride

Qui appartient à ces autres à qui tout réussit...

Ce silence de mort, combien de fois l'ai-je épelé?

4.

Je respire, mais pourtant je me meurs,

Les paupières alourdies par la fatigue traînante

Des chants qui se perdent dans la foule.

Qui, qui a ce remède pour enchanter la nuit ?

Que je n'ai plus à courir derrière mon ombre...

5.

Mes doigts cramponnent le vide

Mais ne retiennent que les nuits noires,

Celles qui hurlent ton absence

Dans la folie de mes sanglots.

Peut-être ai-je tourné la mauvaise page

Ou encore y suis-je restée prisonnière,

Pourtant les mots se font lourds ici.

Je porterai toutes les prières

Si celles-ci puissent souder tes bras aux miens.

Oh, mais ne m'entends-tu pas mourir

Sous tes charmes auxquels j'ai été dupée?

6.

J'ai si souvent étreint l'ombre

Que je ne supporte plus la lumière.

Ne me reste que le goût de ta chair

Que je délecte douloureusement

Jusqu'à m'en brûler vivement les lèvres.

Ne me tourne surtout pas le dos

Je ne le supporterai pas, non jamais.

Cette vérité m'aspire dans les abysses

M'y plongeant profondément, m'y noyant

Sortez-moi la tête de l'eau !

Non, ne lâche pas ma main, tiens la fort

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