L'ARBRE FÉERIQUE DE DOOROS [#2]

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Tout le monde vint sauf la fée minuscule qui avait laissé tomber la baie, et bien sûr, chacun songea que c'était par peur qu'elle se tenait à l'écart, et qu'elle devait être coupable.

Les hérauts furent aussitôt envoyés à sa recherche, et après un certain temps ils la trouvèrent cachée dans un amas de fougères, et l'amenèrent devant le roi.

Le pauvre petit homme (car il s'agissait d'une fée-homme) était si effrayé qu'au début il était incapable de dire un mot, mais au bout d'un certain temps, il raconta qu'il ne s'était pas rendu compte de l'absence de la baie avant son retour au pays des fées et qu'il avait eu peur d'en parler à qui que ce soit.

Le roi, qui ne voulait entendre aucune excuse, condamna le coupable à être banni dans le pays des géants au-delà des montagnes où il demeurerait à jamais. À moins qu'il ne trouve un jour un géant prêt à aller au bois de Dooros et à surveiller l'arbre féerique. Lorsque le roi prononça la sentence, tout le monde fut très chagriné, car le petit homme fée était le favori de tous. Aucune fée musicienne ne savait jouer avec autant de douceur que lui ; et savoir que plus jamais elles ne pourraient danser au son de sa musique remplissait leurs petits cœurs de tristesse. La reine était aussi triste que n'importe lequel de ses sujets, mais il fallait obéir à la parole du roi.

Quand le moment fut venu pour la fée minuscule de partir en exil, la reine envoya l'un de ses pages lui apporter une poignée de baies. La reine lui faisait dire qu'il devait les offrir aux géants, et préciser en même temps que le géant qui serait prêt à protéger l'arbre pourrait se régaler de baies tout aussi sucrées que celles-ci du matin jusqu'au soir.

Alors que le petit bonhomme partait, presque toutes les fées le suivirent jusqu'aux limites du pays, et quand elles le virent commencer à gravir la montagne qui menait vers le pays des géants, elles enlevèrent toutes leurs petits bonnets rouges et les agitèrent jusqu'à ce qu'il disparaisse de leur champ de vision.

Il continua à marcher toute la journée et toute la nuit, et quand le soleil se leva le lendemain, il était au sommet de la montagne, et il pouvait voir le pays des géants dans la vallée qui s'étendait loin au-dessous de lui. Avant de commencer à descendre, il se retourna pour avoir un dernier aperçu du pays des fées ; mais il ne pouvait rien voir, car un nuage épais et sombre l'en empêchait. Il était très triste, fatigué, et ses pieds lui faisaient mal. Tandis qu'il luttait pour avancer sur le flanc rugueux de la montagne, il ne pouvait s'empêcher de penser aux bois doux et verts ainsi qu'aux sentiers de mousse de la terre agréable qu'il avait laissée derrière lui.

Quand il se réveilla, le sol tremblait et il entendit un bruit qui ressemblait au tonnerre. Il leva les yeux et vit venir vers lui un terrible géant, avec un œil au milieu du front, la bouche qui s'étendait d'une oreille à l'autre, les dents longues et tordues, les bras et le buste couverts de poils noirs et hirsutes. Une bande de fer entourait son corps, et au bout d'une chaîne suspendue à celle-ci il y avait une grande massue avec des pointes en fer. Un seul coup de cette massue lui permettait de briser une pierre en éclats. Le feu ne pouvait pas le brûler, et l'eau ne pouvait pas le noyer. Les armes ne pouvaient pas le blesser, et il n'y avait aucun moyen de le tuer, sauf en lui donnant trois coups avec la massue qu'il portait sur lui. Il était tellement grognon que les autres géants l'appelaient Sharvan le Grincheux. Quand le géant aperçut le bonnet rouge de la petite fée, il poussa un cri qui ressemblait au tonnerre.

La pauvre fée tremblait de la tête aux pieds.

[ à suivre... ]

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⏰ Dernière mise à jour : Jan 22, 2020 ⏰

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