Hello, ce texte ne parle pas de la mort explicitement mais évidemment elle est bel et bien présente. Sur ces mots, je vous laisse lire :)
C'était la nuit. C'était l'hiver.
Elle rentrait chez elle, passant par une rue fréquentée, quand un mouvement attira son regard. Un petit garçon était couché là, sur le trottoir, s'agitant dans son sommeil. Un miséreux. Elle s'arrêta devant sa mère et lui, les observant avec attention. Elle avait de la peine pour eux.
Le garçon, en proie à un cauchemar, se réveilla en sursaut, la faisant reculer d'un pas. En la voyant, il ouvrit des yeux ronds, surpris de trouver quelqu'un face à lui à son réveil. Elle était aussi surprise que lui, à voir la façon dont son regard restait fixement attiré par la maigreur de ses joues et les cernes noires sous ses yeux. Lui, au contraire, semblait envieux de ses vêtements chauds et du paquet de gâteaux sortant de sa poche. Alors, sans un regret, elle le lui donna. Le petit garçon écarquilla les yeux de plus belle. Décidément, cette nuit n'était semblable à aucune autre.
Il s'empressa d'ouvrir le paquet, impatient de goûter un des gâteaux qu'il renfermait. Mais soudain, il parut moins pressé et jeta un regard à sa mère, dormant profondément près de lui. La jeune femme, sentant son hésitation, désigna la couverture sous laquelle dormait la mère du petit :
– Vas-y, réveille-la. Elle pourra dormir plus tard.
Le garçon pesa encore le pour et le contre quelques instants avant de secouer doucement l'épaule de sa mère. Cette dernière se releva en sursaut, comme son fils avant elle. Elle l'interrogea du regard, se demandant ce qui n'allait pas. Pour toute réponse, le garçon lui tendit le paquet. La mère le prit délicatement puis son regard oscilla entre son fils et la jeune femme debout face à eux, qui leur souriait. Elle croqua alors doucement dans un gâteau, se demandant depuis combien de temps elle n'avait pas mangé. Elle se privait constamment pour son fils.
Puis elle regarda à nouveau la jeune femme, quand celle-ci lui tendit la main avec un sourire.
– Je vous invite, madame.
Dehors, le jour se levait.
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Douce Mort
PoetryLa Mort peut prendre bien des aspects, même les plus doux qui soient. Recueil de textes, plus poétiques. * © cepheiide | NOV. 2018