Il chante.
Il pleure.
Il rit.
Il sourit.
Il s'énerve aussi parfois.
En bref, il est vivant. En chair et en os.
En bref, il ressent. Ça ne lui est pas toujours agréable mais c'est mieux que si ce n'était pas les cas.
Of course.
Gaspard observe d'un air émerveillé les ondes que propage sa larme. Ça l'amuse de se dire que peut-être un jour cette eau jusqu'alors contenue par son œil pourrait se retrouver dans la mer; après tout c'est sa juste place étant donné qu'elle est faite d'eau salée.
Et d'une certaine manière si elle crée un mouvement c'est qu'elle a un poids. Alors pourquoi lui aussi ne pèserait-il pas dans la Grande Balance (comme il aime appeler l'univers). Et donc si lui Gaspard pesait aussi un peu alors il n'y aurait aucunes raisons que, comme la goutte d'eau, il ne soit pas en mesure de faire bouger les choses.
Décidément c'est bien utile une larme.
Il ne sait même plus pourquoi elle s'était retrouvée à dévaler sa joue...
Il regarde son reflet... Encore perturbé par les ondes. Il sourit. Il se sourit. A lui et à toutes choses. A tous ce qu'il pourrait et ce qu'il voudrait accomplir. Au monde aussi. A sa beauté puis à ses défauts. Ce n'est pas même pas sûr qu'il se rende compte de l'existence de toutes les choses, personnes, ou autres auxquelles il sourit.
Il ne vaut peut-être pas mieux qu'une minuscule goutte. Un humain sur huit milliards.
Mais comme on dit, c'est la goutte qui fait déborder le vase.
