➵ Nekfeu

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IMAGINE

Ken Samaras × Nala James



[ Il est 22h et l'alcool commence à tourner. Mes pensées aussi. Même si pour être honnête, j'ai rien bu ; je suis juste ivre de toi.

J'ai l'impression d'avoir pas mal de choses à dire sans pouvoir les exprimer.

C'est juste toi. Toi, toujours toi. T'es absolument partout où que j'aille, je te vois dans une chanson, dans un bouquin, dès que je détourne le regard de ton visage t'es quand même là. 

J'entends ta voix partout. Tu me manque tellement que pendant quelques secondes je pourrais jurer sentir ton parfum. Jurer t'avoir entendu chuchoter mon nom, t'avoir senti caresser mon visage.

J'arrive même plus à écrire. Parce que je voudrais parler de toi, de nous, de ce qui nous lie mais pour la première fois de ma vie, y'a aucun mots qui sort, rien d'assez clair, rien d'assez fort pour expliquer ce truc entre nous. Ça dépasse mes sens.

Parce que je te jure que depuis que t'es entrée dans ma vie, je me sens bien. J'ai envie d'avancer et de me sentir enfin libre.

Enfin bref, je crois que je voulais juste te dire que je pense tout le temps a toi et que je t'aime. ]


Assise sur un vieux fauteuil au cuir effrité, mes jambes nues suspendues sur l'accoudoir, je regarde les rayons de la lune filtrés par le rideau de la baie vitré.

Et je relis son sms en boucle. Rien n'a de sens, il a raison sur ce point. Parce que j'ai aucun moyen de savoir si cette fois il est sincère, j'ai juste envie de croire que oui. 

Et pourtant, ça fait une heure que je relis son foutu message en me rongeant les ongles.

Je décide de poser mon portable et d'attraper un bouquin au hasard dans la grande bibliothèque du salon. Je laisse glisser mon doigt sur une rangée à ma hauteur et compte jusque son chiffre préféré. Sans regarder je tire le livre et me rassois sur le fauteuil. Aucuns risques que la pioche ne soit pas bonne, je suis prête à tout lire pour l'oublier un peu.

L'ironie de la vie me saute au visage quand j'apperçois un morceau de la couverture et je souris sans même m'en rendre vraiment compte. Je me pince les lèvres et tourne les pages de ce recueil que je connais presque par cœur.

Risibles Amours de Milan Kundera.

Je m'installe confortablement et laisse mes jambes se balancer dans le vide pendant que je tourne les premières pages.

*

Mon téléphone vibre sous mes fesses et me réveille en sursaut. Je l'attrape et en profite pour regarder l'heure.

00:06

[ Je suis devant chez toi, j'ai peur de te réveiller. Je pourrais parier que tu n'as pas fermer la porte mais je veux laisser faire le destin.
J'avais juste envie de te voir. ]
00:05

[ Putain j'suis débile, en plus j'ai l'air d'un gars pas net a trainer devant la porte de ton appart. Je t'en supplie réveil toi, tu me manques j'ai besoin de toi. ]
00:06

Je mors ma lèvre et fixe la porte. Je ne veux pas qu'il parte.

[ C'est toujours ouvert, tu le sais. ]
00:07


Moins de 10 secondes après que j'ai appuyé sur envoyer, la poignée de la porte bouge et la visière d'une casquette apparaît dans l'entrebâillement.

Je me lève et joue nerveusement avec la coque de mon téléphone.

Il n'a pas trop l'air d'avoir changé. Il a juste plus de barbe et les cheveux un peu plus longs.

Ses yeux rencontrent les miens et il retire sa casquette pour passer une main dans ses cheveux.

Sa bouche s'entrouvre mais aucun son n'en sort. Alors je cours vers lui et capture ses lèvres.

J'encadre son visage de mes mains et il descend les siennes sur mes hanches. Sa langue danse doucement avec la mienne et il s'abaisse pour attraper ma cuisse et me soulever autour de son ventre.


Au terme du véritable amour, il y a la mort, et seul l'amour au terme duquel il y a la mort est l'amour.

_ Risibles Amours, Milan Kundera.

_Miel W  ♡

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