Inachevé

1.Inachevé

Par où commencer, trop de choses et à la fois rien du tout à raconter. Il y  a plein de trucs dont je pourrais vous parler, mais serait-ce intéressant pour la plupart des lecteurs ?  35 mots et je suis déjà perdu.

Je n'avais jamais aimé écrire auparavant, je n'avais jamais essayé pour être honnête, et pourtant il y trois ans je me suis lancé dans le monde littéraire en ayant lu que les livres imposés par mon établissement et sans avoir jamais vraiment été intéressé par un cour de littérature d'un de mes professeurs de français. Vous me diriez "Pourquoi t'es-tu lancé dans l'écriture alors?" et je vous répondrais que j'en est strictement aucune idée. Je me sentais mal dans ma peau, pas physiquement mais plutôt mentalement, je me sentais "lonely", je n'étais plus à ma place. C'est ce que je ressentais en tout cas. J'avais mes amis qui m'entouraient mais ils ne me rendaient plus heureux, et pourtant j'étais persuadé que ce n'était pas de leurs fautes, j'avais juste besoin de rester seul dans mon coin. J'étais énervé contre le monde qui m'entourait, je me sentais trop dépendant de tout, du système. Je voulais développer mon esprit critique, mon cerveau pour devenir celui que je voulais être : un humain ayant la vérité absolu. Je vivais dans un monde mi-réaliste et mi-utopique. Je voyais des choses que personne ne voyait mais d'un autre côté je ne voulais pas me l'accepter et cela m'énervait. 

Pour développer cette esprit critique il fallait que je vive le moins possible dans le monde dans lequel les autres étaient mais plutôt que je crée ma propre bulle, et pour cela je m'isolais, je restais dans mon coin et j'analysais tout. Chaque geste, chaque parole, chaque action comptait et il fallait que je les exploite pour en ressortir le maximum d'informations possibles pour obtenir la vérité absolue. Cependant, ce monde à moi avait un effet néfaste sur ma santé mentale, le fait que j'étais solitaire ne me dérangeait pas plus que ça, au contraire cela me faisait du bien mais, à mon jeune âge, ruminer tout ce que je pouvais voir me rendait fou, paranoïaque. J'étais toujours présent dans chaque histoire mais j'avais un point de vue extérieur, je n'interférais jamais dans leurs problèmes , il  fallait rester calme, il fallait être discret le plus possible et ne pas se faire remarquer.

Au bout d'un moment, j'étais arrivé à un stade où il fallait que je m'évade encore plus, que je souffle, que je me libère; l'animosité,de ce que je voyais, s'emparait de mon cœur et c'est là que j'ai commencé à écrire. Rédiger mes sentiments  sur un bout de papier m'apaiser pendant un cours instant. J'étais moi-même rentré dans un cercle vicieux, je m'étais mis tout le monde à dos à force de les éviter, je n'avais plus cette habitude d'aller parler aux autres, je n'avais plus rien, je n'excellais pas dans mes études, j'étais bon que dans les matières littéraire sans réviser.

Et pourtant, écrire sur un bout de papier, c'était bien mais est-ce que j'arrivais vraiment à exprimer le fin fond de ma pensé? Il fallait que je m'améliore en expression écrite, que je devienne plus intelligemment, que je développe mon esprit critique, que j'apprenne de nouveaux vocabulaires mais d'une autre façon et cela m'a mené vers la lecture. Le jeune collégien que j'étais, n'ayant jamais lu un livre par plaisir, avait enfin pris une bonne initiative dans sa minable vie d'égocentrique. 

Perdu pour perdu je me suis encore plus isolé, je restais dans mon coin avec un livre, j'ai changé mon style vestimentaire de façon drastique, je me cherchais, je suis passé de baskets à bottines, de bomber à trench et je devenais froid lorsque que quelqu'un essayait de venir me voir.

A ce moment là de ma vie j'ai découvert Wattpad, je ressentais le  besoin d'exposer ce que j'avais en tête et de voir si certaines personnes adhéraient à mon imagination, mes récits, mes héros. J'écrivais ce que je souhaitais être car je n'arrivais plus à m'accepter, je n'étais qu'un simple personnage principal d'une vie insipide alors que je souhaitais être le héros du monde. J'avais le moral extrêmement bas, tout cela était de ma faute et je n'avais plus qu'un chemin, celui de la rédaction. J'ai d'abord essayé de rédiger des romans puis de les poster mais cela ne me réussissait pas vraiment même si mon imagination était bizarrement aimé par les lecteurs, j'ai donc tourné mon intérêt vers les poèmes, et je suis très rapidement devenu une machine à poèmes, j'en rédigeais chaque soir et les postais. Mon nombre de lecteurs augmentait à une vitesse hallucinante et j'ai même finis un long moment premier au classement dans la catégorie poésie, je me sentais enfin compris, enfin accepté. J'étais devenu addicte à la rédaction des vers. Je n'écrivais que sur l'amour, la dépression, la  beauté des paysages, le racisme, le sexisme...

Je devenais de plus en plus triste, je ne voyais que ça, que les cotés sombres de la vie, de ma vie; mais pourtant j'aimais ça car je me sentais écouté pour la première fois, j'avais l'impression de devenir quelqu'un, que mon avenir était tracé. J'ai donc décidé de contacter plusieurs maisons d'éditions pour que mon recueil de poèmes soit posé fièrement dans une librairie à coté de grands auteurs et classiques de la littérature française. Une maison d'édition avait aimé mes poèmes et ont décidé de publier mes paroles écrites puis j'ai commencé à hésiter, à me demander pourquoi je suis arrivé là et qu'est-ce que cela m'apporterait si mon livre finissait par être publié et je n'ai trouvé aucune réponse, j'ai donc fait marche-arrière et je suis revenu sur toutes mes décisions, j'ai tout annulé, tout arrêté, tout effacé comme si de rien n'était, j'ai commencé une activité que je n'ai jamais fini par peur de tomber de haut sans jamais pouvoir me relever à nouveau, je ne suis pas allé au maximum de ce que je pouvais faire.

J'ai connu d'autres situations inachevées dans ma vie, comme les relations amoureuses, l'apprentissage, d'autres formes d'art que je raconterais peut-être dans d'autres chapitres.

Cela fait plus de deux semaines que je me suis dis vouloir reprendre l'écriture mais je n'avais pas le courage de revenir ici par peur  de retomber dans ce cercle vicieux, j'ai peur de ce que je deviens et je ne sais pas du tout vers où je me dirige, je ne vois rien sur mon passage, je ne rencontre pas de culs de sacs mais des longues routes vides, sans paysage ou plutôt des paysages sombres et tristes, je suis seul et personne ne peut m'aider, cela fait longtemps que je l'ai compris, il n'y a que moi qui peut me sauver de ce monde ne me plaisant guère. Je retrouve cette haine et j'essaye de la canaliser dans ce long texte que vous avez peut-être trouvé incohérent, inutile, insignifiant mais j'avais besoin de rédiger, je l'ai fait qu'en une seule soirée  et je voudrais vous le présenter dès à présent, à cœur ouvert, en espérant vous faire ressentir ce que j'ai ressenti. 

Je vous souhaite une bonne soirée ou une bonne journée, et j'espère que ce petit texte est le début d'une longue aventure.

Bonne nuit,

Nighty