Ne trouvant pas le sommeil, la jeune femme s'était réfugiée près de la seule fenêtre de la pièce, avec l'aide de ses nouvelles amies. Ses béquilles. Dont elle ne se séparait plus depuis qu'elle avait retrouvé l'usage de ses jambes. Elle s'était assise sur le fauteuil des visiteurs et regardait tranquillement le paysage qui s'offrait à elle.
La paume de sa main tenant son menton, elle détaillait le ciel, dont elle avait vu des milliers de fois les étoiles, les filantes, mais aussi les avions, tout en silence. Elle les avait observé depuis son lit, il y avait quelques mois de cela, et, pouvoir le faire de ce fauteuil, sonnait comme une victoire pour elle à présent.
Pourtant, ce goût de victoire avait aussi quelque chose d'amer. Un goût faible, qui, de jours en jours, devenait de plus en plus prononcé, remplaçant la joie d'avoir retrouvé l'usage de ses jambes par la peur. Ce n'était plus son corps qui comptait à présent mais son cœur.
Son cœur qui avait une soif d'avoir indomptable, que seul le brun était le seul à pouvoir maîtriser. Une soif que la jeune femme avait de plus en plus de mal à cacher et à retenir. Plus les jours passaient et plus elle avait du mal à cacher ses sentiments envers le brun. Son cœur prenait petit à petit les rênes.
Elle savait qu'elle devait faire quelque chose, faire un premier pas. Mais comment pouvait-elle passer de simple patiente à amante ? Elle ne savait pas comment faire. Elle ne savait pas écouter son cœur. Elle ne l'avait jamais fait d'ailleurs, et ne savait même pas si elle voulait prendre le risque d'avouer ses sentiments au brun.
Après tout, qui lui garantissait qu'il ressentait la même chose et qu'à ses yeux elle n'était pas qu'une simple amie et patiente ? Rien. Absolument rien.
La vitre fut couverte d'une légère buée alors qu'un soupir quittait la barrière des lèvres de la jeune femme. Elle se sentait terriblement seule, dans le noir, vivant dans cette pièce impersonnelle et presque vide avec seulement quelques meubles la remplissant. Mais surtout : sans la présence du brun.
Rapidement, la patiente vit une étoile filante traverser le ciel depuis son fauteuil. Elle filait à toute allure, surprenant la demoiselle qui n'en avait jamais vue d'aussi près. Cette dernière se mettait alors simplement à sourire, puis à faire un vœu, avant de retourner dans son lit.
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