Silence

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Le lieutenant Harris lançait un coup d'œil furtif à l'horloge au dessus de son bureau. Il était bientôt 23h, elle aurait dû être chez elle à se prélasser sur son divan au côté de sa fiancée, feuilletant des catalogues de mariage et rêvant à leur lune de miel. Mais à la place, elle était coincée au deuxième étage du commissariat, dans son bureau mal éclairé, à essayer de résoudre une affaire sans queue ni tête.

Depuis qu'elle avait quitté les mœurs pour passer au département criminel, le lieutenant Harris avait réussi toutes ses mission et envoyé en taule une dizaine d'assassins.
Elle avait gravit rapidement les échelons, se créant une réputation de femme de fer, dure, froide et habile. Alors dès que l'affaire Cooper commença à stagner, ses supérieur n'hésitèrent pas a arracher le dossier des mains du lieutenant Gellert et de l'officier Matthew, pour lui confier. Un jeune homme d'une vingtaines d'années, issu d'une famille aisée, avait été assassiné sans raison apârantes alors qu'il campait avec sa petite amie.

— Cora ?

Le lieutenant se retourna, son collègue, l'offier Clive lui lança un trousseau de clé qu'elle rattrapa habilement.

— Je vais rentrer, pense à fermer derrière toi.

— Ok, rentre bien Bill.

Cora, posa le trousseau sur le bureau, inondé sous la paperasse, les dossiers confidentiels et les comptes rendus des témoignages.

Elle était épuisée, Cora classa les documents sur son bureau et envoya un message à sa fiancée, la prévenant qu'elle rentrait. Demain, dès la première heure, elle étudierait sagement les dossiers concernant le meurtre Cooper.


Cora ouvrait tremblante et trempée jusqu'à l'os la porte du commissariat. Dehors une pluie glaciale et violente battait sans relâche. Cora gravit les marches deux par deux sans même lancer un regard à la réceptionniste. Elle traversa le couloir qui menait aux bureaux en retirant son manteau gorgé d'eau, tel une grosse éponge brune. En rentrant dans son bureau croulant sous la paperasse, le lieutenant Harris se sentit découragé, elle s'assit à son bureau et commença à consulter le dossier de l'autopsie du jeune homme. Une balle avait perforé son poumon gauche, il était ensuite tombé dans le ravin menant à la rivière Woodlake, la chute lui avait été fatale : en tombant il s'était fracturé deux côtes et s'était ouvert l'arrière du crâne.
Il avait succombé au choc, une mort brutale et rapide.

Le lieutenant, grimaçante, referma la pochette venant de la morgue. Elle jeta un coup d'œil à la fenêtre, l'orage avait prit de l'ampleur ; dehors, les passant se battaient avec leur parapluie. En voyant un piéton glisser sur une plaque d'égout et tomber dans une énorme flaque d'eau, Cora se retint de rire.

— Excusez-moi...

Le lieutenant Harris se retourna en un sursaut, surprise ; à la porte se tenait un couple trempé de la tête au pied.

— La dame de l'accueil nous a dit de vous attendre ici, mais comme la porte était ouverte... lui dit la femme

— Monsieur et madame Carlson, c'est bien ça ? la coupait-elle.

Elle se contenta d'ocher la tête tandis que Cora l'invitait à s'assoir  à mon bureau elle et son mari.

Hiers soir, alors qu'elle était en chemin pour rejoindre sa fiancée dans leur toute nouvelle maison, le téléphone du lieutenant Harris sonna. Le couple, qui avait retrouvé le corps du jeune Cooper et sa petite amie, voulais revenir sur leurs déclarations.

— Je vous écoutes ? leur lança dans un regard le lieutenant.

Le couple, ayant la trentaine était tout deux de grand sportif et chaque matin ils se rendaient dans le petit bois près de chez eux pour faire un footing. Ce bois avait un chemin de randonnée qui descendait jusqu'au ravin où avait été retrouvé le corps. Donc comme chaque matin, le couple quitta leur domicile à 4h30 pour courir empruntant leur chemin habituel et s'arrêtant près du ravin pour faire une pose devant le levé de soleil. Soudainement une respiration saccadée par des sanglots effroyables attira leur attention. En s'approchant ils découvrirent une jeune femme, 23 ans pas plus, l'épaule en sang, le visage ravagé par les larmes, arrachant par poignées ses cheveux roux sans pour autant lâcher le corps inerte du jeune Cooper qu'elle tenait contre son cœur.


Depuis qu'elle avait emménagé avec sa mère, Avryl n'avait pas eu une seconde de solitude devant elle. Elle profitait alors du fait de rentrer seule de chez son psy pour se retrouver avec elle-même. Pourtant, elle avait du mal à se souvenir de qui elle était. Une prestigieuse étudiante en droit ? C'était sûr qu'elle ne l'était plus, Avryl n'avait pas remit les pieds en cours depuis l'incident et elle n'était sûrement pas prête à y remettre pied pour l'instant. Peut-être qu'un jour elle reprendrait ses études, retournerait au Pilate, suivrait à nouveau des cours de cuisine. Pour l'instant Avryl voulait juste s'allonger dans l'herbe, s'endormir paisiblement sentant le soleil contre ses paupières closes et rester ainsi des heures durant.

Avryl jeta un coup d'œil à la fenêtre de sa chambre; il ne s'arrêterait donc jamais de pleuvoir ? Il pleuvait des cordes sur la belle ville de OverWoods depuis une semaine. Elle s'emmitoufla un peu plus dans sa couette et se replongea dans sa lecture, comment Jacob pouvait faire cela à Bella ! Soudainement on sonna à la porte, puis une seconde fois.

— MAMAN, IL Y A QUELQU'UN À LA PORTE ! VAS OUVRIR !

Aucune réponse de la part de sa mère, et on continuait de sonner.
Avryl se leva bougonnant et se rappelant que sa mère n'était pas là se soir. Comme la personne à la porte continuait de s'acharner sur la sonnette, la jeune femme se pressa et manqua la dernière marche de l'escalier. Elle ouvrit alors la porte complètement décoiffé, son pyjama "Bob l'éponge" de travers.

— C'est pour quoi ? demanda-t-elle de mauvaise humeur.

Devant elle se tenait, à son grand étonnement, Sam, une fille qui était dans son cours de rhétorique à la fac de droit.

— Salut, je peux rentrer ? dit Samantha alors qu'elle poussait déjà Avryl de l'encadrement de la porte pour entrer.

L'intruse s'introduisait dans la maison, son hôte la suivant sans vraiment comprendre ce qu'elle faisait là.

— Mon dieu ma chérie, il n'arrête pas de pleuvoir ! Ho-rri-ble ! S'écria Samantha en se laissant tomber dans le canapé. Bref, comment tu vas ma puce ?

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⏰ Dernière mise à jour : Feb 13, 2020 ⏰

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