Cette femme était là, belle et si réelle
Ce balcon était tel que donnant sur une ruelle
Prit la peine de sauter et ne pouvant pas se relever
Alors retrouvée tel un chat abandonné
C'est alors que le vent, attira les chiens errants
On l'avait atteinte, dans cette rue restreinte
Les aboiements redondants attirèrent les passants
Cette femme était là, entourée de ces gens
Des paupières encastrées sous des cils détachés
Un iris d'un blanc, une pupille dans le vent
Maquillage qui coulait sur des cernes déprimés
Et des pleurs essuyant un chagrin incessant
Des lèvres gelées en plein soleil d'été
Une langue aride, haleine putride
La glotte repliée, les gencives desséchées
Une mâchoire peu rigide provenant du suicide
Des ongles rongés exprimant l'anxiété
Trois phalanges rabattues, une alliance foutue
Des doigts écartés, un poignet replié
Un mariage abattu, une femme battue
Des cuisses bleutées, des hanches empoignées
Un ventre rabougri et une peau si flétrie
Le bassin abîmé, son corps recroquevillé
Et son corps avachi livrant la fin de sa vie
Un genou défoncé, une rotule délogée
Des chevilles infléchies et pourtant aucun cri
Un tibia fracturé, bien avant de tomber
Des talons aplatis, une vie anéantie
Son cadavre étalé comme sa triste existence
Sortie de son silence, dans la plus triste des ambiances
Les cicatrices étaient là, la douleur était là
Cette femme était là, sa solitude était là