Senses

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Ses lourdes paupières se fermèrent après plusieurs longues minutes de batailles. Il avait cessé de lutter contre cette force invisible qui l'empêchait de garder les yeux ouvert qu'était le sommeil. Mais ce dernier ne l'emporta pas immédiatement dans le monde de Morphée.

Un autre horizon s'ouvrit à lui au moment même où ses yeux se fermèrent. Tout était noir. Il ne voyait qu'un tableau de noir. Mais ce noir était apaisant, presque rassurant. Il connaissait bien celui-ci. Il l'accueillait chaque fois qu'il se retrouvait ici.

Des grands bras musclés mais délicats virent entourer son corps frêle, presque fragile. L'ensemble de ses muscles se décontractèrent suite à cette chaleur déconcertante. Ses mains virent agripper le t-shirt recouvrant son dos tout aussi musclé, décoré de larges épaules qui pouvaient sembler effrayantes aux premiers abords, mais qui en réalité étaient tout le contraire, avant de relâché la pression, comme si la tempête venait de passer. Ses sourcils auparavant froncés avaient retrouvé leur position d'origine. Sa mâchoire se décontractait progressivement, en même temps que le calme reprenait possession de son corps. Il se sentait comme rentré chez lui, dans son cocon si familier, si chaleureux, si confortable. Ces bras le protégeaient du monde extérieur, et de toutes les menaces qui pouvaient surgir. Il était dans sa bulle, dans leur bulle, et personne ne pouvait y pénétrer.

La tête du plus âgé était plongé dans son cou, comme la sienne l'était dans le sien. Il sentait son souffle chaud s'échouer dans le creux de sa clavicule, provoquant en lui des frissons presque agréables. Sa respiration régulière faisait rencontrer son torse contre le sien, accentuant la proximité qu'il y avait entre eux deux. Elle était apaisante, berçante, presque envoûtante. Ses assez longues mèches de cheveux d'un brun profond s'amusaient à chatouiller sa peau, au niveau de son visage et de son cou. Les siennes devaient sûrement faire de même.

Il huma son odeur qu'il aimait tant, cette odeur si additive. Il ne pouvait s'en passer. Un mélange de l'eau de Cologne qu'il portait et de transpiration légère. Il pourrait passer des heures à le renifler sans même s'en lasser. Elle le rassurait, lui donnait confiance, le protégeait à sa manière. Son nez presque contre sa peau, il chérissait chaque inspiration qu'il prenait contre corps.

Pour rien au monde, il quitterait sa place pour une autre. Il était tellement bien ici, près de lui. Son havre de paix. Son paradis. Sa maison. Son monde. Cette place était tout pour lui. Cette précieuse place à ses côtés. Pour rien au monde, il ne la céderait à quelqu'un d'autre.

Yugyeom, souffla le plus âgé, interrompant le silence de la pièce.

Son souffle à peine audible, n'était qu'un lointain murmure pour lui. Un lointain murmure tout de même bien présent. Il aimait entendre son prénom sortir de sa bouche. Il aimait sa voix lorsqu'elle le disait, il aimait l'intonation qu'il prenait, il aimait la ton qu'il prenait. Il aimait tout. Il aurait aimé voir ses lèvres bouger pour dire son nom, sa pomme d'Adam se mettre en mouvement dans sa gorge, mais il était trop fatigué pour rouvrir les yeux.

Ses longs doigts passaient à travers ses mèches de cheveux, caressant son cuire chevelu d'un geste tendre, lui donnant l'autorisation de s'endormir. Il n'avait plus à lutter. Il pouvait sombrer. Il savait qu'il était protéger pour la nuit. Il n'avait plus à s'en faire.

Le noir complet.







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Appuyé sur le plan de travail, les muscles de son dos se dessinèrent de manière plus défini sous son fin t-shirt blanc, qu'il n'avait changé depuis la veille. Il avait l'air imposant, avec sa grande taille, ses larges épaules, son visage parfois fermé. Non. Il était imposant. Mais dans les faits, il était imposant à la manière d'un ourson en peluche géant. Yugyeom avait toujours eut cette image de lui. Les gens avait parfois peur, mais ça n'avait que tout le contraire pour lui. Il n'inspirait que confiance et assurance. Chaleur et confort. Bien-être et calme.

𝕊𝕖𝕟𝕤𝕖𝕤Où les histoires vivent. Découvrez maintenant