Hana

L'univers magique

Peu à peu, la voiture s'éloigna du sol, et s'envola. Hana était à une dizaine de mètres au-dessus de la ville, observant les toits des bâtiments, les têtes des passants, et tout ceci lui parut soudain si lointain que c'en était presque futile. La voiture prit encore de l'altitude, et bientôt, la Terre ne fut plus qu'une succession de villes, de forêts, de mers et de montagnes inaccessibles. Puis ce fut le ciel, le ciel à perte de vue, le ciel comme seule ligne d'horizon, et enfin les étoiles, des milliards d'étoiles qui brillaient de mille feux, et Hana se pinça de nombreuses fois pour se rappeler qu'elle ne rêvait pas.

Et soudain, des planètes se profilèrent à l'horizon. Chacune presque aussi grosse que la Terre, si ce n'était plus. L'une était entièrement bleue, l'autre entièrement blanche, et finalement, Farlaïl se rapprocha. C'était une planète sans le moindre océan, sans la moindre montagne. Ce n'étaient que des étendues à perte de vue, des étendues de sable principalement, et parfois des plaines, des plaines où Hana pu voir des hordes de licornes. C'étaient des chevaux. D'un blanc éclatant. Avec une corne au milieu du front.

Et une heure plus tôt, elle était au Japon.

Finalement,Mick passa devant le panneau d'une petite ville. Au centre se trouvaient des boutiques et les passants étaient comme n'importe quel être humain. Mais ils parlaient une langue que Hana ne connaissait pas. Certains avaient des baguettes magiques. Les voitures volaient. Des adolescents s'étaient perchés sur un toit sans que nul ne s'en inquiète. Et après ce centre-ville surpeuplé ,ce n'étaient que des quartiers résidentiels et des bureaux divers.

Mick se gara devant une petite maison en pierres grises, au toit d'ardoises, avec une porte rouge vif encadrée par deux larges fenêtres. Elle était entourée d'un petit jardin encore vide et des haies la protégeait de la vue des voisins. Ils sortirent de la voiture et la regardèrent sans réaliser qu'ils étaient chez eux.

- Elle te plaît ? Demanda le jeune homme d'un air anxieux. Tu m'avais dit que tu voulais une belle maison de campagne, dans un coin un peu calme et pas trop dépaysant non plus...

Il se gratta l'arrière de la tête, observant la maison avec un air interrogateur, et Hana eut un sourire baigné de larmes.

- C'est magnifique, articula-t-elle difficilement. Tout ce dont j'ai toujours rêvé.

Dès qu'elle passa la porte, la jeune fée sentit qu'elle allait avoir du mal à cesser de pleurer. Elle avait dit un jour à Mick que dans sa maison de rêve, il y avait un porte-manteau jaune et un grand placard à chaussures bleus. C'était chose faite.

Elle lui avait ensuite dit vouloir une cheminée et une immense bibliothèque. À gauche de l'entrée se trouvait un canapé en cuir moelleux qui faisait face à une cheminée imposante entourée de deux bibliothèques. Un escalier, sous lequel se trouvaient le porte-manteau et le placard à chaussures, séparait la pièce en deux parties. A droite, il y avait une grande cuisine et une table en bois où pouvaient tenir six personnes.

Quand elle était petite, Hana avait dit que dans sa maison de rêve, il y aurait des parents aimants, des tonnes de livres, un porte-manteau jaune, un placard à chaussures bleu, une jolie cuisine et une table en bois où on pouvait manger en famille. Elle s'imagina assise là autour de personnes qui lui ressemblaient et elle se mit à pleurer de plus belle.

Hana se hâta de monter les escaliers pour découvrir l'étage : une grande salle de bain lumineuse et plutôt moderne, des toilettes séparés, et deux chambres cossues. Dans la sienne se trouvait un bureau avec un ordinateur à la mode de l'univers magique, des placards faits sur-mesure, et une fenêtre située juste au-dessus de son lit.

Et dans ma maison de rêve, je pourrai même regarder les étoiles dans mon lit !

Mick avait réalisé tous ses rêves.