Clanaë 2

Chapitre 3

Clanaë

Cela fait maintenant une bonne vingtaine de minute que j'attends comme une idiote dans le froid. Je suis sur le point de rentrer chez moi quand Grayson cours vers moi en me faisant signe de rester. Le lève les yeux et soupire en croisant les bras au niveau de ma poitrine.

- Je suis désolé de t'avoir fait attendre Cla, j'allais venir mais j'ai reçu un coup de téléphone important... S'excuse-t-il, à bout de souffle.

- Ce n'est rien, je n'ai pas attendu longtemps. Mentais-je en regardant l'heure sur mon portable.

- On va s'asseoir sur un banc un peu plus loin ? Me propose Grayson en me montrant le chemin de la main. J'hoche de la tête et lui emboite le pas.

Nous trouvons un banc, complètement gelé par le froid. Je décide de prendre un de mes cahier de cours pour pouvoir m'asseoir dessus. Grayson fait de même et ne me quitte pas du regard. Je souris bêtement et lui demande gênée :

- J'ai quelque chose sur le visage ?

- Non, tu es très jolie. Mon frère avait bien de la chance. Dit-il en sculptant le moindre centimètre de mon visage. Je rougis et détourne du regard. Je l'entend rire et il étant son bras le long du dossier.

- Merci. Mais maintenant, parlons peu, parlons bien. Qui est Ethan ? Enfin j'ai cru comprendre que c'était mon ancien petit ami. Étions-nous vraiment proche ? Nous aimions nous comme les films à l'eau de rose ? Je suis désolée de t'embêter avec tout ça mais personne n'a voulu répondre à mes questions. Jade ou mes parents esquivent le sujet comme la peste et je ne sais plus vers qui me tourner pour en savoir plus sur lui... Soupirais-je en cachant mon visage entre mes mains. Je ne sais pas pourquoi je pleure, encore. Le fait que personne ne daigne répondre aux questions de mon passé m'énerve et je pleure quand je m'énerve. C'est une de mes plus grosse faiblesse que je ne peux malheureusement pas cacher.

- Calme toi Clanaë... Je vais répondre à toutes les questions que tu te poses. Et pas de mensonge, juré. Il lève la main en l'air comme on le ferai dans un tribunal. Je rigole à moitié et le laisse commencer en me tournant entièrement vers lui.

- Ethan et toi, c'était une histoire très compliquée. Elle était basée sur fuis-moi je te suis, suis-moi je te fuis ouje t'aime moi non plus, si tu préfères. Cela ne faisait pas très longtemps que tu étais avec lui, mais vous étiez tous les deux accros l'un à l'autre et ça se voyait. Vous vous aimiez, plus que tout au monde. Tu avais du mal à te l'avouer mais il aurait tout fait pour tes beaux yeux, Cla crois moi... Il est parti vivre à Cincinnati lorsque tu l'a repoussé involontairement à l'hôpital... D'ailleurs, la lettre que tu as reçu là-bas avant de partir n'était pas d'un infirmier...

- ...Mais elle venait d'Ethan. Je finis sa phrase en repensant soudainement à mon réveil dans ma chambre d'hôpital, lorsque j'ai vu cet « infirmier » qui n'en était du coup pas un. C'était lui, c'est évident. Il m'attendait... Mais combien de temps était-il resté dans la chambre ?

- Oui.

- Ok et pour l'accident ? Comment il s'est présenté exactement ? Et cet histoire de drogue ? Je déboule mes questions et Grayson ne s'y retrouve plus. Mais je suis contente que enfin quelqu'un puisse y répondre et, ça prendra le temps que ça prendra, mais je suis prête à écouter la vérité.

Grayson m'explique dans les moindres détails la soirée du nouvelle an. Je n'arrive toujours pas à croire que Jade ai pu me faire ça. Je pensais que nous étions amies... Il faut croire que ce mot peut être interprété de différente manière selon les personnes. Je ne compte pas en parler à Jade, sinon ça va faire des histoires et je ne veux pas de ça maintenant.

Grayson coupe notre discussion et sors son téléphone de sa poche. C'est Ethan qui l'appelle. Nos regards se croisent pendant une seconde. J'ai envie de lui arracher le téléphone des mains et de pouvoir parler à Ethan. Mais qu'est-ce que je lui dirai ? Je n'en sais rien. Grayson fini alors par décrocher. Il n'indique pas à Ethan que je suis présente avec lui, je ne sais pas pourquoi. Il se lève d'un coup en me regardant et en écarquillant les yeux. Je n'arrive pas à décrypter si c'est une bonne ou une mauvaise nouvelle qui vient de lui être annoncée. Il raccroche et je n'ai pas le temps que lui demander ce qu'il se passe qu'il m'embrasse sur la joue et s'en va en courant. Je le regarde partir, perplexe. Je hausse les épaule, range mon cahier dans mon sac et pars pour rentrer chez moi. La nuit tombe de plus en plus tôt, je vais presque être obligée d'utiliser la lampe torche de mon téléphone pour y voir clairement dans les rues peu éclairées du quartier.

Soudain une voiture roule au pas à côté de moi, j'accélère alors la marche. Mais quand mon cœur s'emballe, une sorte de flashback me revient soudainement. J'ai déjà vécu une scène identique à celle-là, j'en suis sure. C'était à la sortie de l'hôpital je crois... C'est vague mais une image me vient d'un coup. Un corps chaud percutant le mien, la pluie glaciale qui ruissèle sur nous. Nos regards se croisent et dans ses yeux verts le temps s'arrête. La voix d'un jeune homme me tire de mes pensées.

- Clanaë, n'ai pas peur de moi on est voisin. J'ai appris pour ton accident et je voulais m'assurer en personne que tu allais bien... Noah Centinayo ! Se présente-il en m'offrant son plus large sourire. Il est très mignon et ses cheveux sont ébouriffés. Je m'approche de lui avec prudence en fronçant les sourcils.

- Je n'ai pas peur, j'ai peut-être du mal à me souvenir de toi certes, mais j'ai loin d'avoir peur. Rétorquais-je en m'accoudant sur le bord de sa vitre abaissée. J'essaye de prendre une voix sereine et d'être le plus sure de moi possible. Il se met à rire, il en a un adorable. Je me demande si on était proche avant ?

- Et bien si tu n'as pas peur, je te ramène ? Je t'assure que nous sommes réellement voisin. Plaisante-il sur un ton très amical. C'est vrai que je n'ai pas peur, mais monter dans une voiture avec un inconnu ? Enfin ce n'en est pas vraiment un vu que nous sommes voisin... Ce qu'il prêtent être !

- Ok. Mais je te préviens, j'ai une bombe lacrymogène dans ma poche de manteau et un mini pistolet à impulsion électrique dans mon sac. Le menaçais-je gentiment en montant dans sa voiture.

Il rigole de plus belle et moi avec. Je le regarde un moment, comme une enfant admirant son père. J'ai surement l'air ridicule mais sur le coup je ne m'en rend pas compte.

- Merci Noah.

Il se contente de tourner la tête vers moi et de déposer sa main sur mon genou en geste d'amitié suivis d'un clin d'œil.

- Le voisinage n'a pas trop ennuyeux sans moi ? Lançais-je en rigolant pour casser cet énorme blanc qui commençait à peser. Noah me regarde en haussant les sourcils et nous commençons à rire de plus belle. Comme premier jour de rentrée, ce fut un vrai assesseur à émotion.