2. Marée Haute

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Je n'oublierai jamais. Chaque mot, chaque visage, chaque sentiment. Je ne pourrai jamais l'oublier.


          Je suis issu d'une riche famille, possédant une immense propriété en banlieue de Neapolis. Je n'ai jamais manqué de rien. Je suis né avec un quotient intellectuel exceptionnel de 152: tout portait à croire que je vivrais une vie de rêve.

          Toutefois, la pression que je subissais des attentes de mon entourage étouffait petit à petit le jeune Fugo que j'étais. Jusqu'au jour où, sans même comprendre pourquoi, la colère m'envahit. Debout derrière mon père, couteau à la main, j'étais prêt à le tuer. Néanmoins, je parvins à me contrôler. Mais cette rage m'explosa à la figure de la manière la plus horrible quand j'entrai à l'université à l'âge de treize ans.

          Ce jour là, j'étais resté dans la bibliothèque après les cours, à la recherche d'un ouvrage dont j'avais besoin.

          - Tiens, Fugo !
          - Monsieur ?

          C'était mon professeur principal. 

          - Que fais-tu encore ici à cette heure ? demanda-t-il en s'approchant de moi.
          - Je cherche un recueil de jurisprudence pour mes devoirs, dis-je, sans me retourner.

          Il posa la main sur mon épaule droite, ce qui me fit sursauter. Je sentis mon cœur s'emballer. Je commençai à être pris de sueurs froides. Sa voix devint plus suave.

          - Ne fais pas ton timide. Je t'ai déjà dit que tu pouvais tout me demander.
          - Je ne veux pas abuser de votre gentillesse, répondis-je, hésitant.

          Mon corps se mit à frissonner lorsqu'il posa sa deuxième main sur mon épaule gauche. Je ne savais plus quoi faire. Je ne pouvais plus bouger. J'étais comme une proie entre les griffes d'un prédateur. Il s'approcha encore de moi. Son visage n'était plus qu'à quelques centimètres du mien.

          - Tu sais bien que c'est mon rôle de veiller à l'éducation des jeunes comme toi, affirma-t-il.

          Je sentais son regard persistant qui faisait peser l'atmosphère de plus belle. C'était répugnant. Cet homme était malsain. Il se rapprocha à nouveau de mon visage. Ses lèvres n'étaient plus qu'à quelques centimètres de mon oreille gauche. Sa voix était aussi mielleuse que la première fois.

          - Tu pourrais revenir dîner chez moi, comme ça...

          Un filet de bave coulait du coin de ses lèvres. C'était trop.

          - Je dois y aller !

          Je fis volte-face, me dirigeant vers la porte pour quitter la salle. Je ne pouvais plus supporter ses avances. Je collai mon livre à ma poitrine, prenant de l'élan pour fuir.

          - Attends !

          Il me suivait dans la bibliothèque.

          - Si tu le désires, je peux te dévoiler le contenu du prochain contrôle, me proposa-t-il.

          Je m'arrêtai. Je ne peux plus... Il... Il défait le nœud de sa cravate ? Je...

          - Allez... me supplia-t-il.
          - Arrêtez.

          Il reposa sa main sur mon épaule gauche.

          - Ne sois pas si tendu...
          - Arrêtez... arrêtez... arrêtez... 

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⏰ Dernière mise à jour : Feb 27, 2020 ⏰

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Confessions - Pannacotta FugoOù les histoires vivent. Découvrez maintenant