Say it louder,

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*** ᑕᕼᗩᑭᏆᎢᖇᗴ 1 ***





La pluie tombait inlassablement sur mes verres de lunettes ainsi que sur tout le reste de mon corps. La lune était au rendez-vous tout comme les fêtards du samedi soir. Leurs rires résonnaient dans le silence accompagné du fracas qu'offraient les gouttes d'eau. Elles coulaient à flots sur les passants. Les couples se rapprochaient davantage pour se réchauffer. Tandis que moi, c'est la pluie qui me réchauffait. Je pourrais passer des heures entières à écouter continuellement cette douce mélodie naturelle. Quelques gouttes tombaient sur mes joues coulant sur mon visage meurtri par la vie. Peut-être était-ce des larmes ? À quoi servaient-elles ?

Jusqu'à présent, elles n'ont servi à rien, vraiment rien. Personne ne m'avait tendu la main à cause d'elles. Mais je m'y étais habitué. Parce que ma personne était ainsi : absente, inexistante, insignifiante. J'aurais préféré ne pas vivre. Si l'ont me demandais à quoi ressembler ma vie, je répondrais sûrement quelle est comme un ouragan. Rassemblant les vents les plus violents, les tonnerres bruyants ainsi qu'une pluie diluvienne. Il dévaste tout sur son passage, les âmes comme les édifices. Cela fait bien longtemps qu'il avait ravager tout mon être. Pourtant je suis encore ici, m'acharnant à essayer de partir loin, très loin. L'espoir qu'un jour tout s'arrête était mon plus grand souhait.

Malheureusement, je n'ai jamais eu ce que je voulais avoir. C'est triste puisque pas une seule fois mon rire a résonné sur cette Terre. Pourquoi ? C'est ça votre question ? Eh bien, je faisais partie de ceux qui devaient vivre dans le silence afin que les autres s'amusent bruyamment. Selon mes " parents " même une chaise est plus utile que moi. Mais cela ne les empêche absolument pas à me marquer, physiquement comme mentalement. J'aurais tant voulu être normal. Mais, la normalité est plus fade que l'on croit. C'est pourquoi j'ai arrêté de vouloir être quelqu'un d'autre. Je suis résolu à continuer de vivre. Moi, Jeon Jungkook âgé d'à peine dix-huit ans étant le souffre-douleur des autres.

Depuis mon plus jeune âge, je suis atteint de la maladie de Glaucome. C'est une maladie de l'oeil responsable d'une destruction progressive et irréversible du nerf optique. Au début, mes "parents" m'achetaient les médicaments pour ralentir la maladie mais ils ont vite arrêté parce que mon existence ne servait à rien. Voilà maintenant deux ans que ma vue s'aggrave de plus en plus. Je serai bientôt aveugle d'ici un voir deux ans maximum. Bien sûr une opération existe, mais avec quel argent pourrais-je la payée ? Mes " parents " préféraient acheter des bouteilles de Soju plutôt que soigner leur unique fils, s'ils me considéraient encore comme tel.

Alors, j'attendais.

J'attendais le jour où je serai complètement dans le noir.

Mes pas se fessait plus lent sur ce béton mouillé. J'avais peur, très peur de rentrer chez moi. Beaucoup de passant me regardait avec pitié dû à mes vêtements complètement tremper par l'averse. Je hais plus que tout la pitié.

Je l'apercevais au loin. Lui et sa bande. Mes membres se mettaient subitement à trembler. Que devrais-je faire ? Si je les affrontais, ils me tabasseraient mais si je rentrais chez moi, la punition sera la même.

Tandis que j'hésitais, ils s'avançaient de plus en plus vers moi. Mais, je ne voulais pas être leur victime, pas ce soir. Alors je me suis retourné puis j'ai commencé à courir aussi vite que je pouvais. Fuyant leurs soifs de m'humilier. La cause de leur acharnement ? La réponse est pourtant évidente. Je n'ai pas d'amis, si ce n'est que ma guitare, puis je suis un "bigleux" selon eux. On ne va pas se mentir, ils n'avaient pas tort. Alors je continuais de fuir, fuir la vie qui met donné. Ma respiration était saccadée, mes jambes voulaient céder mais la peur, elle, m'encourageait à continuer.

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⏰ Dernière mise à jour : Jul 31, 2020 ⏰

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RevengeᵗᵏOù les histoires vivent. Découvrez maintenant