10. La menace

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Point de vue de Cade

Maureen allait perdre connaissance dans quatre, trois, deux...

Elle inspira bruyamment lorsque je libérai son cou, et recourbai mes doigts en elle pour caresser son point de non-retour.

Je reculai lorsqu'elle s'écroula sur le bureau. Puis, comme un artiste après la touche finale à son œuvre, je contemplai son corps recroquevillé, secoué de spasmes, avec satisfaction.

Elle semblait si vulnérable comme ça, ses talons aiguilles comme seul vêtement ; ravagée par un orgasme étourdissant alors même que son cerveau se remettait des vertiges dû au manque d'oxygène.

L’asphyxiophilie était l'un de ses plaisirs coupables.

Elle était devenue accro à ce genre de sensations, au point qu'elle ne pouvait plus jouir de simples préliminaires et d'un bon vieux missionnaire.

Elle avait besoin de repousser ses limites ou celles des autres ; son appétit pervers ne s'assouvissant jamais.


Q

uant à moi, je suppose que je m'étais trouvé un but en lui apportant ce que les autres ne pouvaient pas. Elle avait besoin de moi autant que j'avais besoin d'elle. Et honnêtement, en dehors de ça, j'ignorais presque qui j'étais.

Elle se redressa au-dessus des dossiers et des feuilles éparpillés sur le bureau de son prof, les yeux shootés et un sourire béat sur les lèvres.

Un frisson me parcourut l'échine à la vue des traces noires sur ses joues. J'avais un faible pour les maquillages ruinés. Surtout lorsque c'était mon œuvre.

Au fond, je n'avais pas le droit de juger Maureen, puisque j'étais aussi tordu qu'elle.

Elle descendit du bureau pour me rejoindre. Je la dépassais d'une tête malgré ses talons. Elle posa sa joue sur mon épaule, puis fit courir ses doigts sur mon torse nu, jusqu'à l'ourlet de mon jean.

- Tu penses que j'en ai laissé assez ?

Elle faisait référence à sa cyprine sur les dossiers de son professeur de Sociologie.

Le vieil homme qui devait être en train de dispenser son cours au moment même, détestait Maureen. Je ne savais pas comment celle-ci avait fait pour dénicher ses clés, ni ce que ça lui procurait de faire des cochonneries dans son bureau.

Mais c'était Maureen. Parfois, il valait mieux ne pas chercher à comprendre la logique derrière ses actions.

Pour ma part, je me fichais pas mal de sa pseudo-vengeance. Je ne savais juste pas résister à la satisfaction de combler un corps aussi exigeant que le sien. C'était presque un besoin.

Elle recula pour me faire face, et la lueur perverse au fond de son regard raviva la mienne.

- Il m'en reste quand même pour toi, hein ! minauda-t-elle en glissant deux doigts dans son entrejambe. T'en veux ?

C'était quand la dernière fois que j'avais réussi à lui dire non ?

Elle se rapprocha avec un faux air innocent, puis appliqua son jus sur mes lèvres comme un baume.

Trouple Trouble ( En Pause )Où les histoires vivent. Découvrez maintenant