Une jeune femme assise seule à son bureau pris un petit cahier abîmé au fond de son tiroir emplis de papier tous organisés. Une frèle et enfantine écriture était encore lisible, quoi qu'elle fut légèrement brouillée par quelques tâches.
"Salut journal, c'est moi Gabriel et j'ai sept ans! Je préfère Gabi c'est mieux je trouve. C'est ma maman qui m'appelle comme ça quand elle n'est pas trop fâchée. En ce moment elle ne le fait plus du tout, je suis un peu triste du coup.. Depuis que mon papa est parti, maman dort tout le temps. Elle dors aussi dans le salon maintenant alors je ne dois pas la déranger. Elle dit que ce n'est pas gentil de réveiller les gens quand ils dorment. Elle dit aussi que papa va revenir pour moi alors je n'en peux plus d'attendre!"
Le femme fit une pause dans sa lecture douloureuse, encore secouée par les événements passés.. Elle avait tellement donné et s'était tellement impliqué dans ce qu'elle avait fait que c'était difficile de ne pas être bouleversée. Tout se chamboulait dans son esprit et elle ne faisait que penser à Gabi, encore et encore. Elle continua alors avec difficulté sa lecture, en essayant de ne pas s'arrêter.
" Aujourd'hui, c'était une bonne journée. Je ne suis toujours pas allé à l'école, maman ne pouvais pas m'amener. Je me suis bien amusé avec la peinture, j'en avais plein sur les mains et maman n'était pas contente du tout… Après j'ai encore manger les restes que m'a fait ma maman, sa fait trois jours quand même… Mais bon, après on s'est amusez tous les deux et c'était très drôle, j'ai bien rigolé."
Les larmes roulaient sur ses joues au fur et à mesure de la description de la journée. Elle savait qu'aujourd'hui encore elle ne réussirait pas à le finir, ce petit carnet. Tout cela bien trop dur pour elle. C'était la première fois qu'elle avait eu une expérience pareille et elle ne s'en était jamais remise.
"Aujourd'hui c'était une bonne journée, j'attends avec impatience demain."
Elle lut la dernière phrase avant de fondre en larmes et de se recroqueviller sur elle même. Elle rangea le carnet là où elle l'avait trouvé avant de quitter son bureau en trombe. Au fond du tiroir, le petit carnet fut rangé dans un dossier spécial accompagné d'un article de journal datant d'il y a quelques années auparavant. En regardant la une, on pouvait facilement y lire:
"Dans un appartement barricadé depuis une semaine, la police à retrouver le corps enfant lacéré au couteau à côté de sa mère à moitié dévorée. Le coupable, supposé être le père de l'enfant, est toujours en cavale."
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Pensées
No FicciónUn livre pour faire réfléchir, penser et peut-être aider. Rien d'autre.