Le grand départ.

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Estelle attrapa sa valise et la hissa en haut des étagères de son wagon. Puis elle se pencha par la fenêtre pour embrasser sa mère et son frère une dernière fois.

-" Maman tu es sûre que je ne dois pas vous écrire ? Je pars pour au moins 7 ans !! C'est énorme...

- Oui chérie, je suis sûre. Tu dois essayer de te détacher de nous et de ne penser plus qu'à tes études désormais.

- Mais maman...

- Ecoute Estelle, il vaut mieux pour toi que tu tentes d'oublier tout ce qui s'est passé il y a un mois. Je sais que tu es assez forte pour le faire.

- Tu as sûrement raison...

- Maman as toujours raison ! intervint le grand frère d'Estelle.

Cette-dernière lui lança un regard noir : quel fayot celui-la ! La jeune fille se dépêcha alors de déposer un ultime baiser sur la joue de sa mère et du fayot. La jeune fille referma la fenêtre de son compartiment et s'assis sur la banquette en cuir du train. Elle agita la main vers sa famille et la locomotive démarra. Estelle était désormais seule face à son destin... son passé se noyant dans un immense panache de fumée.

A l'arrêt qui suivit, un jeune de quelques années de plus qu'Estelle fit son entrée dans le wagon de la jeune fille. N'ayant pas encore eu de compagnie depuis le début de son voyage, Estelle n'hésita pas :

-"Bonjour,

- Bonjour..."

Sa voix était grave, mais dégageait beaucoup de profondeur. A vrai dire, ce jeune garçon était tout un personnage :

Il avait des cheveux noirs de jaie qui paraissaient être collés à son crâne, coupés par une fine raie dessinée à droite de sa tête. Ses yeux étaient d'un bleu saisissant. Ses habits se composaient d'un costume très classique beige, d'une chemise blanche et d'une cravate marron qui lui donnait l'apparence d'un homme ayant le double de son âge. Il posa sa valise en cuir abîmé sur une étagère puis s'assit bien droit sur la banquette, face à Estelle.

-" Excusez-moi monsieur, à quel arrêt êtes-vous monté ? Je me suis endormie et aie perdue le fil de mon voyage."

Evidemment, ce mensonge n'était qu'un simple prétexte pour engager la conversation.

-" Nous venons de passer Stamford.

- Merci beaucoup. Quel est votre prénom si cela n'est pas trop indiscret ?

- Je m'appelle David... et vous ?

- Estelle.

- C'est très joli...

- Merci."

La jeune fille se sentit rougir. Ce garçon était un gentleman et avait l'air de sortir tout droit du milieu le plus bourgeois d'Angleterre.

Le reste du voyage se fit dans un silence pesant aux lèvres d'Estelle.

Ce David n'est qu'une remcontre de passage. se dit-elle.

Et cette fois-ci, elle s'endormie véritablement dans le train la menant vers sa nouvelle destinée.

Reviens-moiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant