Arthur
Ta vie comme un pendule oscille d'un extreme a l'autre
Et le chaos se heurte au chaos
Comme les vagues amères lèchent ta peau rocailleuse,
Coraux pourpres.
Et ces cernes bleues,
Et ces yeux vitreux,
Et cette langue pateuse
Engourdie de fatigue...Sculptée dans la glace,
Ta main émerge de l'écume,
Rouge et jaune et prometteuse de caresses,
Et palpe le sol en quete du coq.Cette fois,
Comme toutes les autres fois,
Tu te demandes "pourquoi?"
Tu veux sa mort.Dis-moi, est-ce toi qui pourchasse la trotteuse
Ou est-ce la trotteuse qui te pourchasse ?Cette fois,
Comme toutes les autres fois,
Tu es en retard à la fete.
Ils ont tous decouvert la surprise que je te préparais,
Ils n'attendent que toi
Pour ouvrir le paquet...Et maintenant c'est moi qui oscille au-dessus de toi
Comme un lustre poussiéreux qui n'a jamais éclairé,
Comme un drap pendu à la fenetre,
Comme une marionnette,
Les ongles rongés par la Javel,
Les yeux rougis par le sel,
La bouche noircie par les cendres d'insectes.Et il y a ces chaudes dunes sableuses
Sur lesquelles je me suis échouée,
Solitaire baleine prise dans les mailles du filet.
C'est le désespoir qui m'a pechée.Et je tremble et je m'etouffe
Avec ce collier de perle qui enserre mon cou.Dis-moi, sais-tu comme ces plantations dorées calcinent ma peau ?
Et sans trouble,
Les nuages passent,
Imperméables à l'ardeur des Hommes,
Tout comme moi maintenant,
Tout comme moi maintenant...