« Vous êtes toujours d'accord... pour ce soir ? » (Edelgard x FByleth)

Edelgard x FByleth

Hubert me fit un signe de tête.

ー À demain, dame Edelgard.

Je lui répondis avec ma main, puis nous nous separâmes et je pris le chemin de ma chambre.

Mon esprit était encore épuisé par la réflexion : Hubert et moi, nous avions passé deux heures de plus que prévu dans la salle de réunion à discuter des Serpents des Ténèbres. Notre lutte contre cette organisation était décidément loin d'être terminée... À mesure que je me rapprochais de ma chambre, le pas pressé, j'espérais seulement que l'attente n'avait pas été trop longue pour le professeur. Comme nous avions prévu quelque chose pour ce soir, elle devait encore être en train de patienter et allait sûrement m'en vouloir de me voir arriver si tard...

Devant ma chambre, j'ouvris la porte, discrètement, pour m'introduire à l'intérieur. Il faisait sombre mais sur la table de nuit un petit chandelier émettait une lumière secrète. La lune, à travers la fenêtre, apportait aussi sa clarté qui me permetait de voir parfaitement. Je pensais avoir droit à une remarque irritée dès mon arrivée, mais le professeur ne dit pas un mot : elle était assise sur le lit, plongée dans un livre.

ー Pardonnez-moi du retard, dis-je, pleine de remords.

Elle leva soudain la tête, surprise, puis m'adressa un sourire.

ー El, je ne vous avais pas entendue entrer. Ce n'est pas grave, je vous ai attendue. Comment était votre réunion ?

ー Épuisante, avouai-je en soupirant. Comme toujours Hubert cherchait à me révéler le moins d'informations possible. Les lui soutirer n'était pas chose aisée.

Le professeur émit un rire puis retourna dans son livre. Comme pour capter de nouveau son attention, je la rejoignis sur le lit et lui retirai l'ouvrage des mains.

ー Je suis bien heureuse de vous revoir... Et de savoir que vous m'avez attendue malgré tout.

Le professeur se tourna vers moi et plongea ses yeux dans les miens.

ー Vous êtes toujours d'accord... pour ce soir ? murmurai-je.

ー Bien sûr.

Je me levai du lit, ravie.

ー Dans ce cas permettez-moi de vous faire attendre encore un tout petit peu. Vous avez eu le temps de vous préparer, mais moi je viens juste d'arriver.

Le professeur acquiesça en faisant la moue. Amusée, je déposai un baiser sur sa joue et m'empressai de rejoindre la salle de bain. Là, je me regardai dans le miroir et commençai par enlever la lourde cape qui pesait sur mes épaules. Je détachai ensuite mes cheveux et posai les yeux sur la bague qui brillait à mon doigt.

Je me rappelais encore de ce moment où elle me l'avait offerte. C'était il y a presque un an, mais j'avais l'impression que le temps passé avec elle s'était écoulé en un instant depuis lors. Il fallait dire que nous n'avions pas eu beaucoup d'occasions de passer de véritables moments ensemble dans l'intimité ; elle venait d'ailleurs tout juste de commencer à dormir avec moi dans ma chambre. Notre relation était surtout platonique pour le moment, même s'il nous arrivait de nous embrasser de temps à autre... Sentant la frustration chez l'une comme chez l'autre, nous avions pris le temps d'en discuter un soir. Nous nous étions rendues compte que nous avions toutes les deux envie d'aller plus loin, surtout après une année de côtoiement. Mais avec toutes les contraintes liées à mon statut d'Impératrice, aux nouvelles organisations de Fódlan et à la lutte secrète contre les Serpents des Ténèbres, il nous était presque impossible de pousser notre amour plus loin, à moins de planifier à l'avance où et quand nous pourrions avoir l'occasion de le faire. C'était donc à ce moment que nous avions convenu de nous retrouver ce soir, de laisser un peu toutes les responsabilités qui pesaient sur nos épaules pour nous consacrer enfin à l'autre.