Noir... tout est noir.
Cette sensation de vide, immense, que je ressens à l'intérieur de moi.
J'ouvre les yeux, je ne vois rien, le néant. Évidemment, cette pièce est vide.
Personne, il n'y a personne ici. Juste moi. Pourquoi ? Pourquoi suis-je là, toute seule ?
Je me sens désemparée. Je fais le tour de cette pièce, froide, dépourvue de toute chaleur humaine, comme un endroit oublier de tous...
Plusieurs secondes ? Minutes ? Heures ? Je ne me rends même pas compte pendant combien de temps, je cherche une échappatoire à ce lieu. J'ai l'impression que cette pièce est immense, sans fin, vide.
Que moi, seule...
Je trouve enfin une porte, un sentiment de joie née en moi. Mais, en un instant, il s'estompe, éphémère.
Que vais-je trouver derrière cette porte ? Quelqu'un, un monstre, encore une autre pièce, le vide, la noirceur de la solitude ?
Je ne peux savoir qu'en l'ouvrant...
Je la pousse. Devant moi, un long couloir, sombre, légèrement éclairé par des ampoules vieillottes, disposées çà et là.
J'aperçois une autre porte au loin, avec le mot magique "sortie" au-dessus.
Une pensée me vient à l'esprit, enfin une sortie, une échappatoire, hors de ce vide, de cette solitude.
Un sourire né légèrement sur mes lèvres. Je m'élance vers la porte, j'essaie de courir le plus rapidement possible. Je veux coûte que coûte atteindre cette délivrance, cet éclat dans le noir.
Je vois que je me rapproche de plus en plus. Je pousse mon corps à aller plus vite, je suis tellement proche du but !
Mais que m'arrive-t-il ?! Pourquoi ai-je l'impression de ne plus avancer ?! J'y suis presque ! Pourquoi ?! Pourquoi, je cours sur place ! Je ne suis plus qu'à quelques centimètres de la poignée...
J'essaie de tendre la main, mais, rien n'y fait. Il ne me manque qu'un petit centimètre, pour que je la touche.
Une montée de frustration m'assaille instantanément. J'étire au maximum mon bras droit, puis le gauche, mais je ne frôle que cette foutue poignée de mes doigts.
Une immense colère monte en moi. Non, je ne peux pas, je ne peux pas rester là ! Il faut que je sorte d'ici !
J'essaie une fois, deux fois... au bout de la trentième fois, je n'en peux plus, je suis épuisée.
Je baisse les bras, arrête de courir.
En un claquement de doigt, je retourne près de la pièce dont je suis sortie.
Une énorme tristesse s'empare de moi. Je ne sortirai jamais de là, de mon enfer, de ma solitude, de ce vide immense qui se referme sur moi.
Alors, je craque, je pleure toutes les larmes de mon pauvre corps.
Soudain, les ampoules s'éteignent. Je ne distingue plus rien, tout est d'un noir complet, vider de toutes lumières. Rien ne m'entoure, à part la noirceur que dégage ce lieu en ce moment même.
Désespérée, je crie, je hurle à en perdre la voix, submergée dans ces ténèbres.
Je me réveille en sursaut, hurlante dans mon lit, en agrippant ma couette comme une hystérique.
J'essaie de me calmer, du mieux que je peux, en allumant ma lampe de chevet d'une main tremblante.
Je regarde autour de moi, ma chambre. Je suis dans ma chambre. Je soupire en tendant une de mes mains à côté de moi, sur mon lit. Je sens mes draps, froids, vides...
Je suis seule, encore...
Une larme coule le long de ma joue.
Je suis seule, encore...personne...le vide...la solitude.
Je suis dans mon cauchemar.
