Chapitre 1

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Ewart éteignit le feu de la cheminée et s'en alla se coucher dans sa chambre au deuxième étage. Il se déshabilla et fit attention à sa jambe douloureuse. Puis il s'assit sur son lit. A ses côtés, un portrait de famille, une photo prise lors de son douzième anniversaire à côté du vieux range rover de son père qui l'avait autorisé à rouler jusqu'à la ville. Son père, qui en ce temps-là, était comme un bon copain : pas comme celui qui, quelques années plus tard, pris des fonctions bien plus importantes et impactantes qu'il ne l'eut imaginé jusqu'ici. Sur ce, Ewart tourna le dos au cadre et s'endormit.

Un chien courait dans la rue du trente sixième arrondissement puis soudainement se mit à grogner aux abords du poste de police délabré où je m'étais caché. Aucun bruit, autre que le chien, n'était perçu. Je ne saurais dire depuis combien de temps j'étais là. Tout ce que je savais c'était que mes blessures s'étaient infectées et qu'une masse sombre et insignifiante passait vivement devant la seule fenêtre non obstruée dans le poste de police. Mon corps fut parsemé de frissons et je fus pris d'un spasme puissant qui ébranla mon corps. Je me sentis sombrer dans les flammes du regard de ma famille que j'avais vu, pour la dernière fois, par ma faute, à cause de mon égoïsme exacerbé.

Ewart se réveilla après une bonne nuit de sommeil, il se leva, s'habilla, regarda par la fenêtre et observa le soleil qui transperçait les feuilles de chêne au point de les noircir de leur couleur d'été à leur couleur d'automne. Puis, il se regarda dans le miroir et contempla le pendentif sur son cou : une feuille de philodendron vert pomme en acier trempé avec une lanière marron. Au dos de celui-ci : une série de chiffres qui composait la combinaison de l'abomination de son père. Ce pendentif représentait la mort de sa famille.

Ewart descendit aux sous-sols de sa maison pour enregistrer son journal de bord. Il alluma sa lampe, sa radio, mit, sur sa fréquence habituelle, l'écran de son ordinateur de la marque NOR, plaça le micro à sa droite, vérifia que tout fonctionnait à la perfection puis actionna le bouton REC.

Jour 76, il est 10h54 je.... Ce jour ressemble à tous les autres...je suis toujours seul...je ne suis plus celui sur la photo, j'ai changé...non c'est nul il faut que les gens se disent que ce type est incroyable il ne faut pas qu'il voit un mec dépressif qui récite sa leçon du jour. Sinon, ils ne me jugeront plus pareil. Mais, de toute façon, qui saura ce que j'ai fait ? Si cela se trouve, ils ne verront jamais ce que j'ai fait. Je m'enregistre tous les matins, tous les soirs pour montrer que, moi, je n'ai pas abandonné le monde ou tout du moins ce qu'il en reste...je crois que je repique une crise : le docteur avait peut-être raison, je ne suis pas guéri ! je ne suis pas guéri ! je ne suis pas guéri ! HA...HAAA...RRRRHHHHHHAAAAAA!!!!

Ewart convulsa et s'évanouit, au loin, il entendit un chien aboyer.

C'est dommage, tout de même, mon équipe et moi avions fait un travail du feu de dieu : tous ces efforts pour sauver leur monde. L'écologie avait enfin trouvé une alternative pour quadrupler la durée de vie de notre planète, de l'écosystème pour avoir de plus grandes exploitations. Plus de problème de régulation de l'eau potable : tous les problèmes étaient résolus. La solution était flambante mais, malgré tout, c'est cette étincelle qui lancé cette fameuse machination infernale. Après le clonage de bétail pour plus de viande, voici le rétrécissement d'humains pour plus de place et plus de grandeur. Forcément certains revendiquaient cette idée, ce qui est logique et les plus grands voulaient se l'arracher. Une fois tous les gouvernements du monde, mis en accord de diplomatie ou de force, nous commençâmes le processus long et pénible. Ainsi, nous construisîmes une nouvelle route mais toute évolution n'arrive pas sans engendrer des problèmes diverses comme des problèmes de supériorité. Bien évidemment, lorsque votre rival est rapetissé, votre simple pensée de s'en débarrasser devient soudainement plus simple à exécuter : maintenant un simple mouvement de pied et votre ennemi était réduit en bouillis sans aucune autre forme de consentement. Ainsi une guerre non égale commença et des modifications génétiques se déclenchèrent. A première vue, celles-ci étaient bénéfiques : la principale modification était la résistance au nucléaire. Ah ! aussi vous vous en doutez, mais à la suite du processus de rétrécissement, la troisième guerre mondiale débuta. Comme les deux premières, des millions de morts, des villes rasées et en bonus une explosion nucléaire. Pour donner suite à cela, je me suis rapetissé pour éviter les émulsions nucléaires qui consumaient le monde peu à peu de ces flammes dévastatrices. Puis, je me suis endormi dans je ne sais quoi. Je sais que c'est à cause de moi que tout cela a commencé alors que je ne souhaitais que du bien.

Une chance ......Où les histoires vivent. Découvrez maintenant