1 - Mauvais timing

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Ça avait été un accident.

Un malencontreux, un terrible, un stupide accident.

Une fois n'est pas coutume, alors qu'une victime du Papillon menaçait la capitale française, Ladybug, forte de son yo-yo, s'était élancée seule au-dessus des immeubles parisiens pour arriver le plus vite possible sur les lieux de l'attaque.

Grâce à l'assiduité avec laquelle son amie Alya actualisait le Ladyblog, elle avait su que l'akumatisée - l'employée d'un pressing qui avait eu le malheur de rendre à Chloé Bourgeois un gilet avec des bouloches sur les manches - se tenait sur le toit du Grand Paris et s'amusait (si toutefois elle s'amusait vraiment) à enrouler les passants dans des kilomètres de laine, aussi irritante qu'étouffante, pour faire taire les critiques.

Paris disparaissait sous d'innombrables pelotes de laine vivantes, et pourtant, Chat Noir restait introuvable.

La porteuse du miraculous de la coccinelle s'évertuait tant bien que mal à repousser les attaques adverses, mais c'était peine perdue : Tricomaniac était trop rapide, trop adroite, et chaque fois que Ladybug se débarrassait d'un fil de laine particulièrement acharné, un autre menaçait de la faire prisonnière dans son angle mort.

Elle avait beau essayer de contacter Chat Noir, rien n'y faisait : l'appel tombait systématiquement dans le vide, ce qui ne pouvait signifier qu'une chose.

Son partenaire n'était pas transformé.

Pour une raison qu'elle ignorait, elle se retrouvait dans une de ces situations délicates où elle ne pouvait compter que sur elle-même, et en toute franchise, c'était loin de la ravir : elle savait que sans Chat Noir, elle avait un sérieux handicap. Quand une telle chose se produisait –  fort heureusement, c'était suffisamment rare pour être qualifié d'événement exceptionnel – , l'issue du combat lui semblait incertaine.

Elle n'avait personne sur qui compter, sinon sur elle-même.

Mais il fallait faire avec.

À bout de souffle, elle se résigna à utiliser son Lucky Charm, dernier moyen en sa possession pour reprendre le contrôle de la situation. Elle attrapa son yo-yo à pleine main, le lança en l'air, et récupéra un pavé de savon noir aux couleurs de son costume.

Elles étaient toujours sur le toit du Grand Paris, juste à côté de la piscine de M. le Maire, alors, son utilisation était assez évidente : il suffisait qu'elle en étale dans les flaques qui jonchaient la margelle, puis qu'elle s'assure de faire perdre l'équilibre à la super-vilaine pour arracher le badge d'employée qui trônait sur sa poitrine et libérer l'akuma.

Sauf que, sans Chat Noir, Ladybug avait tendance à laisser quelques travers de son alter-ego remonter à la surface.

Inconsciemment.

C'est alors que le drame arriva.

La première partie de son plan se déroula comme sur des roulettes : Tricomaniac était si obnubilée par le fait d'entortiller ses fils de laine autour de la super-héroïne qu'elle ne remarqua pas un seul instant le manège de cette dernière, qui feignait de se rouler par terre pour parer les coups afin de frotter un peu de savon çà et là.

Tricomaniac entrait même dans son jeu puisque, agacée de voir la coccinelle se dandiner dans tous les sens pour la contrer, elle avait commencé à se mettre en mouvement. Puis elle avait glissé dans une flaque, s'était rattrapée, avait repris son équilibre, s'était ruée sur son adversaire, et avait fait un splendide dérapage sur deux bons mètres avant de se cogner le tibia dans un bain de soleil et de tomber à la renverse.

Vol au-dessus du Grand Paris - Miraculous Ladybug FanfictionOù les histoires vivent. Découvrez maintenant