Ses pieds, timidement, rencontrèrentl'eau chloré. Il avait froid, et se sentais ridicule dans sonmaillot. Les cris des enfants résonnaient dans ses oreilles tropfort. Il claquait nerveusement des doigts. Son inconfort étaitpuissant. Pourtant, il avait choisit de venir ici, tout seul en plus.Il avait été prêt à surmonter les contacts, le monde, le bruit,parce qu'il savait que ça en vallait la peine.
Il s'assit sur lerebord de la piscine, les jambes dans l'eau. Ses doigts se mirent àtapoter son torse, signe de bonheur. Les cris des enfants disparurentde sa tête. La piscine, déjà plutôt déserte, sembla se vidercomplètement. Il n'existait que lui, et l'eau qui clapotaitdoucement sur ses mollets.Il plongea la main droite dans l'eau,et s'humidifia la nuque, par habitude plus qu'autre chose. Puis,prenant appuie sur ses mains, il fit glisser lentement son corps dansl'eau.
Il était totalement immergé, vidantses poumons de leur air pour plonger plus profond. Il était uncaillou qui avait roulé dans l'eau, calme et immobile. Puis iltapait du pied sur le fond, reprenait birevement son souffle, et s'enallé nager en ondulant son corps à la manière des sirènes.
Plus rien n'existait. Un sentiment deplénitude total l'envahissait. Les bruits, les odeurs, lessensations, tout ce qui était d'habitude assourdissant pour luiavait disparue, ne laissant que la caresse de l'eau qu'il aimaittant.
Il passa des heures dans l'eau. Çalui avait tellement demandé d'energie de venir, mais sn bonheurétait si pur, si intense, rien au monde n'égalait cette sensation.
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Confinement 2 - Plénitude
RandomUn court moment de plenitude d'un garçon autiste qui va à la piscine