vert menthe | y.seok

un.

yoongi

viens au club, disait-il. ce sera marrant, disait-il.

l'idée que jackson avait de l'amusement était très différente de la mienne. dès que nous sommes arrivés, je me suis rendu compte que j'aurais dû rester chez moi. et là, parce qu'il m'a promis qu'il m'achèterait de la nourriture, j'ai été traîné dans ce club quelque part à séoul par mon meilleur ami et je l'ai déjà perdu de vue.

actuellement, je suis assis au bar avec mon autre ami namjoon, avec lequel je suis tombé nez à nez, ne buvant qu'un coca. je ne bois pas d'alcool, sinon je perds complètement le contrôle de mes actions et devient le parfait opposé de qui je suis quand je suis sobre. on reste assis en silence pendant encore une minute avant qu'il n'avale une autre gorgée de sa bière et ne se tourne soudainement vers moi.

"hey yoongi, t'es gay non ?" je m'étouffe en buvant ; il a une manière bien à lui d'aborder le sujet.

"ouais, il se trouve que je suis homosexuel. pourquoi ?

- j'ai besoin de ton aide. je pense qu'il y a un gars qui me plaît mais, jusqu'à maintenant, j'étais convaincu d'être hétéro. qu'est-ce que je devrais faire ?

- te prend pas la tête, fonce et expérimente ce que tu ressens. comment il s'appelle ?

- seokjin. kim seokjin. la seule raison pour laquelle je suis ici ce soir, c'est parce que j'ai appris qu'il serait là aussi." j'approuve d'un hochement de tête.

"est-ce que tu l'as vu ?

- oui, il est là-bas." namjoon pointe en direction d'un coin sombre du bar et je peux juste apercevoir un grand blond dans un sweat rose en train de parler à quelques personnes.

"le blond ?

- oui." namjoon baisse le regard et prend une autre gorgée de sa boisson.

"vas lui parler, qu'est-ce que tu attends ?" il me regarde avec de grands yeux.

"vraiment ? tout de suite ? ok." il finit sa boisson cul sec et laisse un peu d'argent à côté de son verre vide.

"souhaite-moi bonne chance.

- t'en auras pas besoin, dis-je en riant."

je sirote mon coca en regardant namjoon marcher vers jin et débuter une conversation de façon étrange mais réussie. je reste assis tout seul au bar, observant les autres fêtards. tout le monde semble être complètement bourré et l'atmosphère est celle qu'on attend d'un endroit comme celui-ci : bruyante et poisseuse. je pourrais partir maintenant, puisque jackson et moi sommes venus avec ma voiture (oui, ce bâtard m'a fait conduire) mais je ne veux pas être un mauvais ami en le laissant se débrouiller tout seul. bordel, il est sûrement déjà parti pour tout ce que j'en sais.

d'un coup une paire de bras s'enroule autour de mon torse et je sursaute de surprise. j'allais dire à cette personne d'aller se faire mettre mais elle ouvre sa bouche avant que je puisse le faire.

"JIHOOOONiEeeE JE SUIS DE RETOUUUUR," se met à gueuler le gars dans mon oreille droite. je le repousse.

"je ne suis pas jihoon, qui que ce soit.

- JIHOON J'AI FROID RAMENE-MOI A LA MAISON." il crie de nouveau et je pose ma main sur sa bouche pour le faire taire. il lèche la paume de ma main.

"erk, mec, c'est quoi ton problème ?" il rit simplement et je sens mon coeur s'agiter, malgré les circonstances. peut-être que namjoon a échangé nos verres.

"jihoonie arrête de plaisanter rAmEnE-mOi JuStE à La MaIsOn !"

il geint. je soupire fortement. le garçon, autour d'1m80, est habillé d'une tenue décontractée avec sa veste militaire verte, son t-shirt blanc et son jean bleu marine. il a un petit ras-de-cou ornant sa pomme d'adam, ce qui me fait déglutir fortement.

"je ne m'appelle pas jihoon. je suis yoongi.

- oui oui, même chose, ramène-moi juste à la maisOn !"

je laisse rapidement un peu d'argent à côté de mon verre que je n'ai pas eu le temps de finir et attrape ce gars par le poignet pour l'emmener hors du club. je me demande si ce serait une bonne idée de le ramener chez lui.

"quel est ton nom au fait ?

- je suis hoseok mais tu peux m'appeler j-hope !" non merci. à la lumière vacillante des lampadaires de la rue, hoseok est plutôt pas mal.

"ok uhm... hoseok, je vais te ramener chez toi maintenant puisque tu es clairement très ivre, donc donne-moi ton adresse s'il te plaît."

je bégaie cette demande faiblement, ne m'attendant pas à ce qu'il le fasse. il le fait. après avoir trouvé son adresse sur google comme le stalker que je suis apparemment, je le mets sur la banquette arrière de mon véhicule. je commence à m'éloigner du club ; jackson devra trouver un autre moyen de rentrer.