Goutte

910 66 14
                                    

CHAPITRE II

– Epepep ma belle, tu viendrais pas de Phantom par hasard ? Devant son manque de réaction le jeune homme se rapproche, sa posture se fait dangereuse presque sauvage : Tu sais c'qu'ils ont fait ces batards à mon petit frère ?

Il glisse son doigt rugueux autour de l'œil bleu de sa future victime et de son autre main attrape une mèche de ses cheveux bleus.

– Ils lui ont fait perdre son œil. T'aimerais toi qu'on t'enlèves un de tes beaux yeux bleus ? Où tu préférerais que je te prenne autre chose ?

– Qu'est ce que tu fais ?Je demande, curieux et un brin énervé de voir que ce genre d'événements arrive à Fairy Tail.

Moi qui pensais que ce lycée insistait sur l'esprit de solidarité et d'égalité je suis clairement septique sur leur façon d'enseigner.

– Ah, Grey! Tu savais qu'elle venait de Phantom? Tu veux t'amuser avec nous? J'ai entendu dire qu'il y avait eu quelques problèmes avec ta sœur et ton frère.

Ma mâchoire se crispe et j'ai une soudaine envie de lui mettre mon poing dans sa face d'abruti. Ce genre de comportement est franchement écœurant.

– Laisse-la tranquille. Murmuré-je en m'avançant vers eux.

– Alleeez regarde son jolie petit minois, on pourrait facilement se la faire, personne ne serait au courant. Ricane Ajil toujours son regard rivé à celui de Juvia, silencieuse comme une tombe, bon sang, mais qu'attend-t-elle pour se défendre? Il rajoute mauvaisement : elle est muette en plus.

Je me demande silencieusement quel genre d'abruti il est. Insinuer violer quelqu'un..c'est au dessus de mes forces de prendre sur moi.

– Tu te crois intelligent? Te venger sur une personne qui n'a sans aucun doute rien à voir avec tes conneries? Je crache presque au sol, assez énervé de la généralité qu'il radicalise un peu trop à mon goût.

– Et si je l'embrasse? Il ignore ridiculement ma question et se rapproche de son visage lentement, Tu crois qu'elle va enfin dire quelque chose?

Je réagis au quart de tour et sans vraiment me maîtriser j'attrape le poignet d'Ajil. Ma poigne est serrée, tout comme ma voix qui se veut menaçante.

– Arrête. Ne la touche pas.

– Grey, mon cher Grey, moi qui croyais que tu n'étais plus qu'un monstre qui attendait sa vengeance. Sifflote-t-il.

Mes dents se crispent, Ultia n'a rien à voir avec ces histoires et j'essaye tant bien que mal de faire sortir son visage blessé de mon esprit. Sans une once de compassion et sans vraiment me maîtriser son poignet se retrouve brusquement couvert de glace, l'empêchant dans l'immédiat d'exécuter ne serait-ce qu'un seul mouvement.

Je sens les ondes négatives prendre possession de mon corps. Sous l'impact, l'agresseur se recule et finit par assimiler mes paroles et prendre en compte de quoi je suis capable. En serrant les dents, j'essaye de refouler l'excès de violence qui veut s'extraire de mon corps. Mes doigts se crispent. La couleur noir se propage lentement sur ma peau et j'ai très envie de casser la gueule d'Ajil. Mon souffle se fait plus rapide, chaque parcelle de ma peau noirci me brûle.

– Pars. Je ne le dirai pas deux fois.

Ses yeux se font inquiets et avant que ma colère  ne s'abatte sur lui, je me contrôle. Dans un  mouvement rapide j'extériorise le surplus de violence jusqu'ici contenu en moi, dans la ruelle sur ma gauche. Des cristaux de glace tranchants se fracassent contre les murs des maisons dans un bruit déchirant.

La croqueuse de larmesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant