Saphyr, T2 [ÉDITÉ]

CHAPITRE 1

Émeraude

- Des Enfers aux Cieux, de la Terre à l'Océan, nous traverserons le monde entier pour répondre à vos attentes, Princesse Mêlée.

Après avoir entendu cette phrase, tout s'était passé très vite. Les personnes étant à l'entrée s'étaient levées. Toutes. Même ceux qui n'avaient plus de force. Même ceux qui avaient un mal de chien aux jambes. Même ceux qui avaient des nausées.

Ils s'étaient tous levés. Sans exception. Ils avaient le visage grave, tous ébahi. Moi aussi d'ailleurs. Ils s'étaient ensuite postés devant moi. Et s'étaient prosternés. Comme les deux démons.

Ils s'étaient prosternés, pour moi ?! Réellement. Corentin. Crystale. Mes meilleurs amis l'avaient fait. Ils auraient pu s'abstenir. On était ami après tout ? Mais apparemment, amis ou pas, tout le monde le l'effectuait.

Princesse Mêlée : Être d'une union interdite. La Princesse est une des personnes les plus fortes, tous doivent obéir à ses ordres, peu importe les relations entretenues. Troisième dans le classement des êtres les plus importants. Premier étant les Dieux, en deuxième position avec les Anges, puis la Princesse.

Voilà ce qu'on m'avait répondu quand j'avais prononcé ces quelques mots :

- Pourquoi ?

Le Directeur était arrivé, avec tous les habitants de l'Académie. C'était la première fois que j'en voyais l'intégralité. Savez-vous ce qu'ils avaient fait ? Évidemment. Ils avaient suivi le mouvement. Pour vous dire à quel point il y avait du monde, je ne pouvais pas tous les voir. Beaucoup était derrière moi, sur le côté aussi.

Vous ne savez pas à quel point votre vie peut changer juste, en vous attribuant un titre. Et qu'en cadeau, vous n'en voulez pas.

Je ne savais pas comment réagir. Je ne savais pas quel comportement adopter. C'était compliqué.

J'étais éberluée. Après un bout de temps ils ne s'étaient toujours pas relevés. J'eus alors le courage pour leur dire :

- Redressez-vous.

Ma voix était faible. Je l'avais lâché dans un souffle. Personne n'aurait pu m'entendre. C'était pire qu'un murmure.

Mais à mon plus grand étonnement, ils s'étaient relevés. En même temps en plus. J'avais vu, chaque tête, de chaque personne, me regarder, me fixer droit dans les yeux. Même dans mon dos je sentais les regards. J'étais le centre d'attention et je n'étais pas prête à ne plus l'être. En fait, je le resterais jusqu'à la fin de ma vie.

Je leur avais répondu :

- Arrêter de m'examiner.

J'avais directement compris que tout ce que sortait de ma bouche, allait être pris au sérieux par tous. Je devais faire attention à toutes mes paroles.

Les professeurs s'étaient avancé me disant :

- Princesse, vous ne pouvez pas rester ici. Habiter dans un endroit aussi médiocre pour vous, vous êtes bien au-dessus. Nous allons vous construire un Palais, où voulez-vous qu'il se situe.

Je savais que dire que je n'en avais pas besoin ne leur ferait pas changer d'avis. Je ne savais pas ce que j'allais devenir en : Princesse Mêlée, mais je savais m'adapter, j'avais déjà compris comment les autres allaient me parler et comment j'allais devoir leur répondre. Passable pour un début, n'est-ce pas ?

Je leur avais demandé les endroits qu'ils me proposaient. Je ne voulais pas de Palais, je n'en avais pas besoin. Mais lorsqu'une Princesse, qui je tiens à préciser était le mythe d'un monde apparaissait, on voulait faire le maximum pour elle. C'était bien connu.