La brune ouvrit les yeux, repoussa le drap. Les rideaux de sa porte-fenêtre furent vite ouverts, laissant entrer la lumière... si il y en avait eu. La luminosité était presque inexistante du fait de la saison hivernale déjà bien avancée. En jetant un regard en bas, elle remarqua la fine pellicule blanche qui recouvrait le dallage de son balcon. Son sourire se dissipa et ses sourcils se froncèrent. Elle qui avait espéré une journée sans neige ! C'était fichu. Elle sortit par une porte peinte en blanc, et frappa trois coup sur le panneau qui lui faisait face.
- Debout, Mike ! On va être en retard et, encore une fois, ce sera de ta faute !
Un grognement lui répondit. Elle souffla en secouant la tête. Elle avait beau adorer son frère, sa manie de rester au lit puis de rester trois heures dans la salle de bain lui était insupportable. Elle s'enferma donc une nouvelle fois dans sa chambre, puis passa par une nouvelle porte pour entrer dans sa salle d'eau privative. Une vasque en teck se tenait à sa droite, alors qu'une armoire prenait place à gauche. En face, une baignoire blanche qui semblaient faite de porcelaine, bordée par de nombreuses bougies, d'huiles essentielles, de shampoing, de masque, de savon moussant... Entre l'armoire et le bain, une marche menait à un renfoncement pour accéder àla douche dans laquelle elle s'engouffra. L'eau coula le long de son corps, la faisaint frissoner. Ses cheveux se plaquèrent le long de son corps, et elle en profita pour les démêler. Elle se lava donc, lentement mais sans abuser, pour ne pas battre le record de son frère... Une fois sortie et le sèche-cheveux en main, la jeune fille bascula la tête et enclencha le bouton marche de la machine pour recevoir un grand souffle d'air chaud et sécher ses cheveux. Ceci fait, elle s'habilla d'un jean gris et d'un haut à grosse bretelle rose clair, puis se maquilla légèrement d'un trait de noir au dessus des yeux et de rouge sur les lèvres. Elle passa ses mains sous l'évier et sortit définitivement pour descendre l'escalier qui semblait flotter dans l'air. Elle ne mangea pas et s'assit sur un fauteil en attendant son frère. Celui-ci arriva dix longues minutes plus tard, enfilant un T-shirt moulant parfaitement ses muscles.
- Salut, beau gosse.
- Salut, femme fatale.
Elle déposa un baiser sur sa joue et il fit de même avant d'enfiler ses chaussures. Ils sortirent ensemble de la maison. Le facteur et la voisine les regardèrent étrangement et, comme pour les rassurer, elle sortit de son sac un gilet de laine qu'elle enfila avant de réprimander son frère. Il leva les yeux au ciel, répliqua qu'il n'avait pas froid, même si il savait que, elle, vivait un enfer sous son gros gilet, et enfila un simple pull fin. Elle sourit, et se mit en marche.
- Allyson.
- Quoi, Mike ?
- Tu marches trop vite, allons dans la foret. Tant pis si quelqu'un nous surprend.
Allyson se retourna et continua sa route, avant de bifurquer dans une petite rue. Devant elle, un chemin de terre se révèla, et elle entra dans la foret. Enlevant ses habits sans la moindre gêne et les fourrant dans son sac, elle attendit son frère. Il répéta les gestes de sa soeur, et dans le même temps, ils sentirent la chaleur monté. Elle grogna, il lança un jappement. Ils se stabilisèrent sur leurs quattre pattes et, prenant leurs sacs dans leurs geules, les deus loups s'élancèrent en direction de leurs lycée.
Allyson et Mike passèrent les grandes grilles en réajustant leurs sweat. Ils se dirigèrent vers le groupe d'amis qui leurs faisaient signe depuis quelques minutes déjà. Allyson serra entre ses bras une petite brune à lunettes. C'était sa meilleure amie depuis qu'elle était arrivée à Liverpool, soit cinq ans. Elle claqua deux baisers sur les joues des autres pour leur dire bonjour.
- Eyh, les jumeaux, vous avez entendu parler de ce qu'il s'est passé pendant les vacances ? Cinq meurtres en cinq nuits... C'est glauque.
Les deux jumeaux en question se regardèrent. Non, ils n'en avaient pas entendu parler.
- Vu ta tête Ally, je dirais que vous ne le saviez pas. En même temps, vous ne sortez jamais.
Le groupe rigola. Les deux jumeaux, Allyson et Mike, se regardèrent une nouvelle fois. Des meurtres... Ils ne tuaient pas. Qui ? Qui pouvait tuer, ici, à Liverpool ? Evidemment, ça arrivait de temps en temps, ils étaient dans une ville assez grande. Mais jamais autant. Surtout que, d'après Jen, la meilleure amie d'Allyson, c'était uniquement la nuit. Et les cadavres étaient toujours retrouvés au sol, les yeux grands ouverts dans un expression de terreur, vidés de leurs sang par deux trous dans le cou... De quoi faire un roman. Mais, malheureusement, ce n'était pas un roman. Loin de là...
Mike garda son calme, alors qu'il voyait sa jumelle se balancer d'un pied sur l'autre et porter sa main à la bouche pour se ronger les ongles. Son visage laissait transparaître l'inquiétude qu'elle éprouvait. Et pour cause : eux, ne se nourissait que d'animaux, pas d'humains. Quelqu'un d'autre était arrivé. Quelqu'un de bien plus dangereux. Et Allyson savait très bien qui c'était, oh que oui. C'était celui qui les feraient déménager. Encore une fois...
La sonnerie retentit. Leurs amis grognèrent, comme à leur habitude. Mais eux s'abstenait. Leur grognement était bien trop... animal.Ils rigolèrent du comportement de leur amis, et se dirigèrent de leurs allure étrangement légère et gracieuse vers la salle de cours. Leur professeur attendait déjà, apparemment enjouée de cette rentrée. Madame Anderson était assez jeune, mais avait une voix soporifique qui agissait sur la moitiée des élèves, qu'elle s'empressait de coller. Et cette heure-ci ne fit pas exception : dix élèves -dont Jen- s'étaient faits prendre.
- Vous resterez mercredi matin, Jennyfer. Les retenues le soir sont annulées, nous ne prenons pas de risques. Vous verrez avec vos professeurs pour les cours de 15H55 à 18H00, ils seront reportés. Vous pourrez remercier le meurtrier qui rôde, expliqua t'elle. Son sourire, forcé, ne cacha pas les larmes qui commençait à apparaître dans ses yeux.
- Tout va bien, madame ? Demanda Allyson.
Elle hocha la tête, en enlevant ses larmes du revers de la main.
- Vous êtes sûre ?
- Mike, écoutez.... je ne vais pas dévoiler ma vie à mes élèves ! Ce n'est pas parce que mon fiancé est...
Ils avaient compris. Cette histoire de meurtres la touchait personnellement. Ils continuèrent le cours et, pour la première fois, celui-ci se fit dans le silence le plus complet. Personne ne dormit, personne n'envoya de papier à l'autre bout de la classe, personne ne parla. Ils ne firent qu'écouter, noter leurs cours. Rien ne comptait plus. Lui montrer que, malgré leur comportement lors de ses habituels cours, ils savaient être là, se montrer matures, l'accompagner dans sa souffrance. Allyson resta à la fin du cours, demandant à son frère de rester à la porte.
- Je pense... je pense savoir ce que vous ressentez. Je veux dire... vous deviez l'aimer plus que tout, comme j'aime Mike. Je ne sais pas ce que je ferais sans lui. Il... il me complète vraiment. Quand je m'énèrve, il n'y a que lui qui sache me calmer, et inversement, même si il ne s'énèrve pas souvent ! elle rit. Je suis le feu, il est l'eau... Je suis là. Si vous avez besoin d'aide, de conseils, de réconfort... je suis là.
Plus pour longtemps, mais je suis là... pensa t-elle. Elle sourit, se releva et ouvrit la porte. Avant de sortir, elle regarda derrière elle, et découvri sa professeur souriant, une lueure de gratitude dans les yeux. Elle ferma la porte.
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Sang de Loups
WerewolfAllyson n'est pas une fille banale... Et elle le sait bien. Cacher cette différence est le plus gros problème qu'elle ai. Elle n'est pas seule, heureusement. Mais ils sont bien plus nombreux qu'elle ne le croyait...