QUAND LA LUNE ARRIVE

Cris

je claque la portière de la voiture
récupére mon sac rapidement
encore des disputes
toujours les mêmes
le lycée, la famille et les études
un devoir de maths non fait
et une heure d'anglais séché
j'entends mon père gueuler
"tu crois que jvois pas les putains de cigarettes qtu jettes des toilettes du deuxième étage"
ma gorge se noue
jvois floue
j'ai même pas la force de crier
je murmure un "désolé..."
puis jcours jusque dans ma chambre
m'effondre
m'relève
puis retombe
jmétends sur mon lit
regarde par le velux
j'ai plus d'énergie
même plus pour pleurer
alors je souris
puisque tout le monde me dit que c'est la chose que je fais le mieux au monde
jricane en serrant les dents
et ferme les yeux
j'entends une porte claqué
des voix qui s'élèvent
ma mère qui vient de rentrer
mon père qui s'acharne sur elle
ma mère qui pleure
et moi qui souris
"qu'est ce qu'on a fait pour avoir une fille pareille bordel!"
mon frère qui ouvre la porte
me demande si ça va
je le regarde en souriant
et jlui dis
"oui t'inquiètes pas, va te recoucher"
il a les larmes aux yeux
alors je le prends dans mes bras
"tu sais, c'est pas bien de fumer"
les paroles d'un gosse de 6 ans
me font rigoler
"je sais Elliott, je t'aime"
"eh pourquoi tu rigoles ?! c'est pas drôle, moi j'en ai marre d'entendre papa et maman se disputer !"
là, seulement, les larmes me viennent et toujours en souriant jlui réponds
"désolé, je t'aime bonhomme, tu comprendras quand tu seras plus grand...profite d'être un enfant pour voir la vie simplement"
il me regarde, un peu furieux, mais ses yeux s'adoucissent quand il voit mes pleurs
alors il me sert un peu plus fort et chuchote, comme un secret
"je t'aime Éva"
puis on s'endort, ensemble, sous la mélodie des cris