Chapitre 3

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Impossible de fermer l'oeil, Hermin essaya tant bien que mal mais rien à faire, il allait passer la nuit réveillé. Depuis qu'il avait apprit la nouvelle, quelque chose avait changé. Il était en colère, alors c'est normal, c'est sûr que ça faisait beaucoup en une journée, mais il était plus en colère que d'habitude, et ça persistait. Il n'arrêtait pas de repenser à ça, il était perdu, il ne savait pas qui il était ou ce qu'il était. Vers trois heures du matin il entendit une conversation qui le fit se lever pour écouter près de la porte d'entrée. Sa mère parlait au téléphone, persuadée qu'il dormait. Et ce qui était incroyable, c'était qu'Hermin arrivait à entendre ce que disait l'autre personne au bout du fil. Au point où il en était ça ne lui faisait pas peur mais l'impressionnait plutôt.

- il sait, il l'a découvert, disait-elle

- tu en es sûre ? Il faut que tu en sois vraiment certaine

- oui, ses yeux..ils étaient rouges, on aurait dit le diable

- il fallait s'y attendre à un moment ou à un autre

- je pense qu'il est prêt

à ces mots, Hermin eu des frissons dans le dos

- écoutes je ne sais pas, il n'a que dix-sept ans après tout

- oui mais je lui ai promis qu'il saurait tout, et puis c'est peut-être le moment

- bien, alors demain retrouves moi près du canal au niveau de la deuxième antenne électrique, la deuxième c'est très important

- et en attendant comment dois-je lui expliquer ce dont il est capable et qui est son père ?

- non, c'est risqué, mais écoutes moi, une fois au niveau de l'antenne, il devra prononcer en grec ancien qui il est vraiment et le portail s'ouvrira, mais ne lui dis qu'à la dernière seconde, c'est très important

- penses-tu qu'Hadès oserait s'en prendre à moi ?

Hermin tomba à terre et resta sans voix, paralysé par cette nouvelle, il était le fils d'Hadès. Ça faisait de lui un demi-dieu.

Le téléphone coupa. Les lumières s'éteignèrent d'un seul coup. Hermin, paniqué s'enferma dans son armoire. Un nuage noir envahit la pièce où se trouvait Sarah, la mère adoptive d'Hermin. Un nuage qui détruisit tout l'appartement d'un simple geste, et Sarah plaquée au sol, incapable de bouger cria alors

- tu n'as rien à faire ici !

Le nuage noir disparaissait peu à peu pour laisser apparaître un visage démoniaque, les yeux rouges et des dents acérées tel un loup. Il plongea son regard dans celui de Sarah. Il la regardait dans le blanc des yeux. Un hurlement déchira l'obscurité et lorsque Hermin vint attiré par les cris, il avait l'impression d'être en enfer. Sa mère était par terre allongée, son pouls ne battait plus. Elle était morte, et il n'avait rien fait. Il la pleura longuement, mais vite les larmes se transformèrent en flammes, et la tristesse devint colère. Jamais de sa vie il n'avait été en colère comme ça, il serrait les dents et les poings, il savait que c'était Hadès qui avait fait ça. Il en était persuadé. Il hurla et ouvrit les yeux mais ils n'étaient plus rouges, ils étaient en feu. Son regard s'était porté vers le ciel et il n'avait qu'un seul désir en tête: vengeance.

Il sortit en courant de chez lui et prit le premier métro qui guidait vers le canal. Il serra les poings pendant le trajet et sortit en courant dés que le métro s'arrêta. En sortant du métro ses yeux étaient encore enflammés, mais il s'en fichait. Arrivé à la deuxième antenne, il vit quelque chose d'entaillé dans le mur, un symbole. Mais d'un coup grâce à sa vision plus développée, il vit que c'était du latin. Heureusement qu'il prit l'option latin pour sa première année de lycée. Il y était écrit « Heroibus tantum » qui voulait dire « héros seulement ». Hermin dit alors avec une voix si grave qu'elle en était presque démoniaque, «je suis Hermin Gatts, fils d'Hadès, demi-dieu sur terre». Il s'attendait que comme dans les films un portail s'ouvre, ou qu'une porte secrète le laisse passer, mais il n'y avait rien. Il attendit alors mais toujours rien. Il devint fou de rage, et petit à petit il voyait sa main gauche s'enflammer. Très légèrement sa peau s'évaporait dans l'air laissant la chair remplacée par des flammes, mais le pire c'est que tout ça le mettait encore plus en colère. Quand tout à coup sur le sol comme par magie, une phrase apparu, les mots s'écrivaient tout seuls. « caro et sanguis » qui signifiait « chair et sang ». Hermin comprit alors qu'il devait déposer sang ou chair. Alors il passa sa main gauche au dessus du sol, juste là où se trouvait la phrase. Le pont où il se trouvait au dessus du canal fut détruit d'un coup, Hermin tomba dans le canal et se sentit comme tiré par une force. Il était comme dans un tourbillon d'eau. Il avait l'impression de tomber d'un immeuble et finalement tomba en plein milieu d'une immense et sombre forêt. Il tomba à terre de douleur. Il entendait chaque bruit de la forêt très fort, que ce soit une araignée capturant sa proie, une flèche de chasseur se plantant de le coeur d'un cerf, ou n'importe quel animal. Chaque son était sien, chaque son raisonnait dans sa tête et il l'entendait de presque trente mètres. Puis il retira ses mains de ses oreilles et se leva, il n'avait plus mal car il réalisait qu'il pouvait contrôler son pouvoir. Sa main gauche n'était plus qu'os et flammes, ses yeux étaient rouges, il arrivait pour la première fois à contrôler la couleur de ses yeux, les faire passer du rouge aux flammes. Il murmura en regardant le ciel « je me fiche de savoir ce qu'est cet endroit, Hadès je sais que tu m'entends, saches que je te chercherais jusqu'aux enfers, je te retrouverais, et je te tuerais ». Hermin reçu un coup à la tête et perdit connaissance.


Enfer InnocentOù les histoires vivent. Découvrez maintenant