22 : Parles moi !

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En ouvrant les yeux après une petite nuit de sommeil remplie de mauvais rêves et souvenirs, Eddie se rendit compte que Richie était allongé à ses côtés.
Habituellement, Eddie aurait apprécié cela et aurait senti son ventre se tordre mais cette fois, il était juste angoissé. Le binoclard avait accepté de ne pas dormir avec Eddie qui avait insisté pour dormir seul et ne pas coller son lit à celui de Richie.
Richie ouvrit les yeux une minute plus tard étant donné qu'ils utilisent le même réveil. Et comme instinctivement, il ressera un peu son étreinte en approchant ses lèvres de la joue d'Eddie ou il allait poser un baiser avant que celui-ci ne quitte le lit, et les bras de Richie.
Il resta figé un instant puis se leva pour prendre son petit ami dans ses bras, tout en posant son menton sur son épaule, en collant son torse a son dos et en le regardant amoureusement.

Eddie voulait juste sortir de ses bras, s'habiller et partir déjeuner. Il ne voulait pas être touché, que ce soit par un corps ou un simple regard. Il voulait juste qu'on le laisse respirer.
Alors quand Richie le lâcha, il se précipita dans la salle de bain et s'y enferma.
"- Hé Eds, pourquoi tu fermes la porte ?" Demande Richie intrigué par le fait que son petit ami ne laisse pas la porte ouverte pour qu'ils puissent se changer en même temps, comme ils en ont l'habitude.

"- Je- euh- je- je peux pas maintenant."
Invente Eddie en évitant de le laisser entendre sa voix brisée par les larmes qui venaient de couler.

"- Oh je vois... petite gaule du matin." Rit Richie. "J'aurai pu m'en occuper tu sais, je connais des bonnes techniques à force de voir ta mère me le faire."

"- Euh ta gueule ?" Rétorque Eddie en faisant rire Richie.

~

Eddie n'avait parlé à personne des événements précédents et avait quand même du expliquer les raisons des nombreux bleus et coupures sur son visage. Il avait uniquement parlé de son rendez vous nocturne et du message, mais personne, à part Stan, n'était au courant pour sa mère. Il n'avait pas précisé la torture que lui avait infligé les brutes.
Le soir en allant à la cantine pour dîner avec Richie et Stan, il s'était arrêté pour "vérifier quelque chose dans son casier et aller aux toilettes". Il avait sorti de son casier, deux nouveaux morceaux de papier, de nouvelles insultes, de nouvelles angoisses. Alors il s'était précipité dans les toilettes pour se rafraîchir après avoir lu les mots : petite pute et avoir vu une photo datant de la nuit précédente. Une photo sur laquelle on voyait Patrick et Eddie, le dos contre le mur et la main du plus grand placée sur son jean. A l'arrière était écrit Richie va adorer cette photo. T'auras qu'à lui demander pour savoir.

En rejoignant ses amis à la cantine, ils avaient tout de suite remarqué ses yeux rouges et gonflés mais Eddie avait simplement répondu "c'est mon allergie au pollen qui fait ça". Et les deux garçons n'avaient pas insisté.
La semaine allait se passer exactement comme ça, Eddie allait recevoir des menaces, pleurer et mentir à ses amis pendant que ceux ci essayaient de comprendre ce qu'il se passait, et de le faire parler. Même Richie n'arrivait pas à faire sortir plus de trois mots de sa bouche. Le bouclé était blessé, il n'arrêtait pas de se dire que c'était de sa faute, qu'il avait effrayé Eddie en disant ces 7 lettres si importantes.

Le bouclé vivait mal cette situation et Eddie ne semblait pas le remarquer. Toutes ses tentatives d'approches rejetées faisaient que d'augmenter sa frustration et l'asthmatique en était bien conscient. Il était conscient qu'en plus de souffrir, il faisait souffrir des personnes qu'il aime plus que tout. Mais pour le moment il se sentait incapable de sentir le touché de mains sur son corps, de sourire faussement et de répondre "oui" aux "ça va ?" de ses amis.
Les blessures avaient beau avoir disparu, les souvenirs restaient.

School Exchange // ReddieOù les histoires vivent. Découvrez maintenant