Un Dernier Souhait

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L'apocalypse avait démarré.

Elle aurait dû se douter des signes. Un soleil rouge qui avait fait tomber un voile de la même couleur sur le monde. Les appareils électriques qui avaient tous rendus l'âme. Et un son constant, assourdissant, qui ne semblait jamais finir.
Si la jeune fille devait le comparer à quelque chose, elle aurait directement pensé aux alarmes qui sonnent dans les films quand quelque chose va exploser. Au départ, ils avaient pensé que c'était un problème technique et que le son cesserait bientôt, mais ça faisait maintenant quatre heures qu'il retentissait. Le plus étrange était que le son subsistait dans leur tête, ils avaient beau se boucher les oreilles, mettre des boules quies, s'enfermer dans des bâtiments, le son continuait à crier, et exactement à la même intensité.

Alors les gens devenaient fous. Ça faisait trois heures que les premiers avaient perdu la tête, et l'adolescente avait assisté à l'un des pire spectacle de sa vie. Elle avait vu un père de famille frapper à mort ses enfants et d'une violence telle que les pauvres gosses avaient fini avec le crâne ouvert en deux. Elle ne savait même pas que les êtres humains étaient capables d'avoir une telle force, et maintenant, elle était effrayée. Ça faisait deux heures qu'elle s'était enfermée dans une voiture, la première qu'elle avait trouvé, et elle n'osait bouger. Elle faisait la morte. Elle se permettait par moment d'ouvrir les yeux, c'était la seule solution qu'elle avait trouvé pour calmer l'alarme. Jusque là ça avait l'air de fonctionner.

Comme si le destin se moquait ouvertement d'elle, elle entendit la poignée de la portière. N'ayant pas ouvert les yeux depuis un moment pour garder son nouveau rôle de morte, elle ne pouvait se baser que sur les sons qui l'entouraient. Sons qui étaient malheureusement de plus en plus couverts par le bruit de cette foutue alarme qui semblait augmenter avec le temps.
Elle n'osait plus bouger, et même respirer était devenu temporairement impossible pour elle. Elle était en totale apnée, effrayée, fragile, une proie facile. Elle ne tiendrait pas longtemps, elle avait besoin de voir pour atténuer le son assourdissant, elle avait besoin de respirer, elle avait besoin de fuir.
Elle voulait vivre, plus que tout.

Le bruit métallique qui se distingua à travers l'alarme l'alerta immédiatement. Dans un élan de courage, ou plutôt de désespoir, elle osa ouvrir un œil. Et ce qu'elle vit la figea sur place. Un homme était collé à la vitre, tenant une barre en fer d'une main, l'autre semblait être sur la poignée. Il l'avait vue, il savait qu'elle était vivante. L'immense sourire qu'il arbora la fit frissonner de terreur. Les yeux de l'inconnu sortaient presque de leur orbite, leur sciera était entièrement rouge, comme si toutes les veines contenues avait explosées. L'homme leva la barre en fer pour frapper la vitre. Elle se recroquevilla sur elle-même, fermant les yeux. C'était fini pour elle, elle allait mourir dans cette foutue voiture, avec ce foutu son et ce foutu taré.

Un coup.
Deux coups.
Trois coups.
Quatre coups.

La jeune fille osa ouvrir un œil, sortant de sa position de faiblesse. La vitre était beaucoup plus résistante qu'elle n'aurait pu l'espérer. Elle avait une chance. Ayant conscience que restait ici était un arrêt de mort pour elle, elle prit une grande inspiration pour calmer son cœur qui battait à cent à l'heure. Elle allait devoir courir, et vite. Elle souffla l'air inspiré et déverrouilla la voiture. Sans demander son reste elle ouvrit la portière pour détaller aussi vite qu'elle le pouvait. Elle entendit un grand fracas derrière elle suivit d'un cri de colère. Elle ne se retournerait pas.

Alors elle courut. Elle courut aussi vite et loin qu'elle le pouvait. Elle entendait les battements de son cœur raisonnaient dans son crâne, couvrant presque la sirène. Elle courut ainsi une bonne dizaine de minutes, mais finit rapidement par atteindre sa limite, alors elle dut ralentir l'allure. Elle jeta un coup d'œil derrière, se retournant à peine. Elle eut un rictus d'horreur en voyant qu'il était toujours là, et beaucoup plus près qu'elle ne le pensait.

C'est alors qu'elle trébucha, se prenant les pieds dans le trottoir juste devant elle. Elle s'étala de tous son long, se rappant les jambes sur l'asphalte. Un bout de verre rentra dans son bras lui arrachant un cri de douleur. Elle serra les dents et voulut l'enlever mais n'en eut pas le temps.
Un coup violent vint frapper ses jambes, lui arrachant un nouveau cri.
Non.
Deux coups. Celui-ci la heurta en bas du dos, faisant monter une douleur sourde dans son corps.
Non.
Trois coups. Il frappa son ventre, mais elle ne ressentait déjà plus rien. Des larmes coulaient sans qu'elle puisse les arrêter.
Non.
Quatre coups, le dernier sur son épaule droite. Elle ne bougeait plus, priait désespérément que quelque chose ou quelqu'un vienne la sauver. Elle voulait vivre, elle devait vivre.
« Non. »
Sa voix était un murmure à peine audible, rauque et tremblant.
Cinq coups. La jeune fille s'éteint, les yeux emplis de colère et de solitude.

Un dernier souhait Où les histoires vivent. Découvrez maintenant