L'académie Endesta

- CHAPITRE II - DÉCOUVERTES

- Alors comme ça tu viens du Costa-Rica ? C'est trop cool ! Je me disais bien que tu avais un accent, d'ailleurs il est beaucoup trop mignon je veux le même ! Et c'est comment là-bas ? Apparemment c'est super beau ; enfin  c'est ce que m'a dit une amie partie là-bas cet été mais bref on s'en fiche pas vrai ? 

Cela faisait une heure qu'elles étaient en train d'installer leurs affaires et Honorine n'avait cessé de parler; ce qui en soit ne dérangeais pas Angelica, bien contente que quelqu'un lui fasse la conversation car cela l'empêchait de trop penser et occupait son esprit. Et en plus la bonne humeur de sa nouvelle colocataire était presque contagieuse ce qui la détendit considérablement.

- Dis euh tu me le dirais si je t'énervais ? Non parce que je sais que je suis du genre assez...bavarde et j'ai pas vraiment l'impression que tu m'écoutes.

Ah...oui effectivement il est possible qu'elle ait laissé parler sa colocataire seule pendant un bon moment. Voire un trop bon moment. Alors prise de culpabilité elle s'excusa :

- Oh non non pas du tout excuse-moi ! C'est juste que je suis quelqu'un d'assez introvertie alors j'ai pas vraiment l'habitude que quelqu'un me parle autant.

- Ouf tu me rassures ! Pendant un instant j'ai cru que je t'énervais déjà ce qui risquais d'être assez problématique étant donné qu'on va passer l'année ensemble. Enfin pas tout le temps comme t'es en cursus discours et éloquence et moi en cursus écrivain mais quand même, on va se voir tous les jours après les cours ce qui est déjà beaucoup on va pas se mentir.  Mais enfin bref si jamais je te saoule genre vraiment hésite pas à me le dire ok Angie ? 

- Angie ? C'est le surnom que me donnaient mes amies en primaire ! 

- Eh bien ce sera celui que je te donnerais aussi ! Et n'essaye même pas de négocier !

La jeune femme se résigna en rigolant. Si Honorine avait décidé qu'elle se surnommerait ainsi alors elle n'y pouvait rien et allait devoir faire avec. Et tandis que sa nouvelle camarade de chambre se mit à disposer des coussins à fleurs sur son lit (comment avait-elle réussit à caser autant de vêtements, livres et coussins dans une valise était d'ailleurs toujours un mystère) en chantonnant atrocement mal ce qu'Angelica reconnu comme être une chanson de Beyoncé  , elle, prit soin de déballer tous ses livres et ses carnets pour les mettre sur le bureau en verre qui lui avait été mis à disposition dans la chambre.

Depuis toute petite elle était passionnée de carnets et en collectionnait de toutes sortes. Des bleus, des jaunes, des anciens, des modernes et même récemment, un en bois sculpté par sa grand- mère qu'elle chérissait tout particulièrement. Elle les disposa tous sur un rebord du meuble à côté de son ordinateur portable et d'un petit cactus ramené de chez elle (qui avait soit dit en passant été un enfer à emballer).

Elle était repartie dans ses pensées quand soudain sa colocataire poussa un cri strident qui manqua de lui faire lâcher les affaires qu'elle tenait dans les mains.

- Honorine ça va pas ou quoi ? Pourquoi tu cries comme ça ?  J'ai failli faire une crise cardiaque là !

- Désolé mais mon dieu Angie j'ai failli oublier ! Les premières années organisent une soirée de bienvenue au "Jefferson" ce soir, il faut ab-so-lu-ment que tu viennes avec moi ! Toutes les premières années seront là et j'ai vu des photos du bar il a l'air génial ! 

- Oh, euh, en fait tu sais les fêtes c'est pas vraiment mon truc. Et puis je comptais étudier pour me préparer avant la rentrée lundi. En plus j'aime pas l'alcool donc bon, je pense pas me sentir vraiment à ma place dans un bar rempli d'étudiants ivres.

Angelica espérait que son discours la convaincrait. En effet ce genre soirée était loin d'être celle qu'elle appréciait. Même si aller à une fête de temps en temps ne la dérangeait pas, elle préférait mille fois rester tranquillement ici à étudier, un bon sweat sur le dos et un plat livré à manger. Surtout un week-end de veille de rentrée. Alors autant passer pour une fille coincée qui ne sait pas s'amuser si cela pouvait convaincre sa colocataire. Mais du peu qu'elle connaissait Honorine, c'était mal parti pour qu'elle cède.