Cette première semaine du deuxième quadri où chaque célibataire désire s'amuser ! On l'avait tellement attendue celle-là ! Après avoir passé le blocus et les examens sur Bazar de Nuit, on va enfin voir des hommes, des vrais ! Après ces presque deux mois de mode pantoufles et cheveux gras, les plus coquettes revivent ! On se rend compte qu'on ne sait plus mettre du mascara sans s'enfoncer la brosse dans l'œil et que décidément, on aurait pas dû couper nos fourches machinalement en étudiant Art et Civilisation ou en bossant le travail d'histoire pour Servais ou Van Yp... Mais c'est pas grave, on espère que les mecs auront assez bu pour ne pas voir nos bourrelets de « je suis en blocus, j'ai le droit de craquer, c'est pas bien de se priver ».La vie d'une étudiante est vraiment éprouvante. On se dit que lundi 28 janvier on va se mettre la pire, on est invitée à 30 000 pré, on compte les dodos qui restent avant la date fatidique depuis le tout premier examen de la session, surtout pour les premières années qui pensaient encore avant l'examen de Littérature Comparée que « les QCM c'est plus facile que les questions ouvertes » (bande de bleuettes...), on se dit qu'on va en profiter... et finalement, on a tellement abusé de l'alcool qu'on ne se souvient plus à qui on a raconté notre nuit torride avec un comitard Montois à qui on avait juré de ne rien dire (« Tu rigoles ? J'suis pas une gamine, t'es pas le premier avec qui ça m'arrive, hein ! »), on ne se souvient plus qui on a embrassé, combien de bières on a bu, ni qui gérait le Coq Hardy ce soir-là... Le chemin du retour s'est peut-être même fait en version « marche de la honte » pour celles qui ont vraiment craqué, jusqu'à passer la nuit avec un (plus vraiment) inconnu. Nous sommes parfois de faibles femmes...
J'en profite pour poser une question qui me turlupine : comment certaines d'entre vous font pour ne pas s'attacher à un plan cul régulier ? Possédez-vous les hormones masculines qui diffusent l'indifférence à l'approche des lèvres que vous embrassez avec autant de plaisir au moins une fois par semaine ? Faites nous part de vos tuyaux parce que j'en connais qui désespèrent et j'en fais partie. J'ai vraiment cru ne jamais m'attacher à cet étudiant de la faculté Philosophie, Art et Lettres mais quand je le vois, je craque autant que devant un chaton ou bien une crêpe Diplomate de la crêperie bretonne. J'y pensais plus vraiment mais quand je passe devant, il me le faut! C'est devenu un besoin vital alors qu'à la base, c'était ma petite folie UNIQUE de la dernière rentrée. Alors en plus, s'attacher alors que ce gars-là, celui avec les yeux insipides et les lèvres les plus affreuses du monde (je teste la méthode Coué) n'en a strictement rien à faire de vous, c'est excessivement énervant. On a beau tout faire (supprimer son numéro - de toutes façon il n'envoie pas de messages -, regarder les photos de Bazar de Nuit, voir un mec se faire énucléer dans Spartacus, etc.) on a juste envie de le voir quand reviennent les guindailles post exam's et on déprime quand on le voit embrasser une autre fille sur la place des Sciences.
Je rêve tellement d'un amour passionné et torride, qui déplacerait les montagnes, que je me demande si je ne devrais pas arrêter de regarder le film « Moulin Rouge » deux fois par semaine en blocus... Mais bon, qui a envie d'un gars qui ne s'intéresse pas à celle qui passe ses nuits dans son lit ? Une fille idiote qui ne sait pas gérer ses émotions. Et l'Etudiante Lambda en fait partie. On devrait arranger un régime qui nous ferait passer l'envie d'être à côté d'un mec. Un antidote à l'amour à sens unique. Une lobotomie de la partie du cerveau qui rend amoureux. On verrait enfin tous les défauts de ce gars qui nous fait vibrer comme une gamine de treize ans. On cesserait de leur prendre la tête parce qu'on a découvert qu'il se tapait aussi sa co-bleuette. On ne pensera plus qu'il nous ramène chez nous parce que c'est un gentleman. Avec un peu de chance, on arrêterait de se comporter comme la chanteuse dans « Call Me Maybe » quand il est dans la même pièce que nous (il lui faudrait la dose de médocs à elle...). Plus de sexe, moins d'amour... Cette idée est tout à fait masculine, vous ne trouvez pas ? ...Oh mon dieu, c'est encore pour être parfaite à leurs yeux qu'on voudrait ça ?! LOBOTOMISEZ-MOI !
L'Etudiante Lambda.
VOUS LISEZ
Chroniques d'une étudiante lambda
ChickLitChroniques publiées anonymement en son temps (c'est-à-dire, lorsqu'on était jeunes)