Le chemin du paradis

Chapitre 1

Ivy parcourait la ruelle sombre avec un certain empressement. La jeune femme était affectée d'une mission et elle comptait bien s'y tenir jusqu'au bout. Des passants étaient adossés au mur, une clope au bec, sifflant sur son passage. La démone leva les yeux au ciel en ne pouvant s'empêcher de penser que la terre était peuplée de sombres crétins. Dans leur esprit étroit se dessinait son visage et des envies peu catholiques. Ivy avait la capacité de lire les pensées des gens même si elles ne les saisissaient jamais clairement. C'était plus des images ou des impressions. Tous les démons étaient affublés de ce pouvoir particulier qui leur permettaient de tourmenter toutes les âmes humaines vivant sur cette pauvre Terre. Un homme vint lui barrer le passage à quelque pas de l'artère principal, alors éclairée par un soleil éclatant. Un sourire au au coin des lèvres, il lui dictait de son doigt qu'elle ne pourrait pas passer sans un prix à payer. Ivy avala lentement sa salive tout en s'empêchant de rire outrageusement. Elle se demandait comment ce petit homme n'avait pas compris qu'elle était le mal incarné. Souvent les humains se détournaient d'elle par une impression plus qu'étrange qu'elle n'était pas quelqu'un de fréquentable mais quelques uns y voyaient un défi. Ils étaient alors attirés par sa beauté et son charme plus que naturels qui les déroutaient tant.

" Ma jolie, tu es perdue?

Ivy s'approcha de lui jusqu'à le faire reculer d'un pas, elle vint se positionner, la bouche juste à côté de son oreille. Ses cheveux de jais voltigeaient avec le vent autour d'elle. 

- Je crois que c'est toi qui t'es trompé de chemin.

Elle se recula et planta ses yeux verts dans les siens. L'homme se figea et crut comprendre que si il tenait à la vie, il devait passer son chemin. Ivy attendit un instinct et reprit sa route après que cet obstacle se soit écarté de son passage. Ce n'était pas un jour pour s'amuser, elle devait se dépêcher. Cela lui arrivait de prendre du plaisir du vice des hommes et de jouer leur jeu mais pas en cette journée spéciale. 

Une fois arrivé sur l'avenue Stalingrad de la ville, Ivy plissa les yeux et regarda les bâtiments autour d'elle, celui qu'elle cherchait ne devait pas se trouver bien loin. Alors qu'elle avançait d'un pas lent, elle trouva l'immeuble souhaité. La façade était blanche et ni la pollution, ni la saleté de la ville ne semblait affecter l'immense tour. C'était d'une discrétion...La jeune femme prit le temps de se recoiffer et d'afficher un sourire jovial sur son visage avant de grimper les quelques marches jusqu'à la porte. A peine rentrée, une désagréable impression vint la prendre aux tripes. Elle accusa le coup mais respira lentement pour se calmer. Face à elle, un homme tout vêtu de blanc l'observait. 

- Bienvenue parmi nous Ivy. 

La démone leva les yeux au ciel devant tant de politesse. Ce serait presque drôle si elle ne se sentait pas aussi mal dans ce lieu. 

- Pas besoin de faire une si grande cérémonie de mon arrivée Pierrot. 

L'homme ne broncha pas et attendit qu'elle s'avance à lui. Une fois cela fait, il prit la parole à nouveau.

- Que puis-je faire pour vous ma chère?

Ivy ne cacha pas son mépris en entendant la façon dont il lui parlait. Les anges avaient une faculté à ne trahir aucune émotions dans leur parole qui l'énervait au plus haut point. Alors qu'elle s'apprêtait à parler, une nouvelle âme entra dans le lieu avec des yeux effrayés. Un ange l'accompagnait et la fit patienter dans un petite salle. 

- Je souhaite voir ton patron, enfin si dans sa grande mansuétude, il accepte de voir les plus irrécupérables dit-elle avec un accent des plus railleurs. 

Saint pierre resta silencieux un moment avant de prendre son téléphone et de passer un coup de fil. Ivy se demandait pourquoi il faisait tant de simagrée devant elle alors qu'il lui suffisait d'aller directement le voir par les airs. Puis elle comprit quand un jeune humain se présenta derrière elle. Il tenait un calepin et semblait essoufflé d'une longue course. Qu'est-ce que ce crétin pouvait bien vouloir. Alors une envie irrépressible de faire le mal dans un lieu saint la prit. Saint Pierre était toujours au téléphone alors elle passa à l'attaque.