L'histoire de Mary Morland ( nouvelle, mais y aura peut etre un roman)

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Londres, 1845

Alors que les rues de Londres jusqu'à Oxford crient le nom de la jeune disparue Mary Morland. Eleanor, une jeune bourgeoise londonienne, semble peu s'en soucier, à tort.

C'était hier matin, je m'en souviens. En ce moment, les passants et marchands n'avaient que son nom à la bouche : Mary Morland. Cette jeune aristocrate portée disparue. Certains la disent enlevée, d'autres, plus pessimistes, morte. Pour ma part, j'ai aussi entendue qu'elle aimait beaucoup trainer dans les bas-fonds londoniens, se livrant à une vie de liberté et de débauche, causant la honte de ses parents. Ces derniers avaient tendance à nier toute rumeur se portant sur cette vie scandaleuse et à la soumettre à une éducation très stricte. Le dernier endroit où elle fut aperçue était le couvent où elle avait été emmenée et là, les rumeurs les plus invraisemblables n'ont cessées d'éclore tels les bourgeons d'un arbre à l'arrivée du printemps.

Enfin, revenons à mon histoire, et si vous vous demandez la mystérieuse raison pour laquelle je vous ai raconté l'histoire de Mary Morland –qui ne m'importait pas que plus ça- et par conséquent le lien qui unit son histoire à la mienne, vous ne tarderez pas à en comprendre la cause. Je ne dis pas là que vous me croirez forcément, car cette histoire est une des plus invraisemblables jamais entendue à ce jour, et je vous comprend , car j'ai moi même encore du mal à y croire en y repensant.

Ce matin, alors que je me réveillai, la nuit étendait encore son sombre voile propice aux rêves et aux mystères. Je due alors avoir recours à ma lampe à pétrole afin de discerner quelque chose dans ce noir complet. Je repoussai mon édredon carmin au bout de mon lit et me levai. A première vue, tout semblait normal dans ma chambre de modeste bourgeoise, peu riche en décoration mais qui malgré tout, avait son charme bien à elle. Ce n'est qu'en arrivant devant mon miroir que je m'aperçue que quelque chose n'allait pas ; je ne voyais pas très distinctement faute de la faible luminosité que me procurait ma lampe, je l'approchai alors et.. oh mon dieu ! Ce n'était pas possible ! J'étais devenue folle, il n'y avait pas d'autres explications possible ! A moins que...non, ce n'était pas réel. J'avais fait un mauvais rêve voilà tout, car, tenez vous près, mais ce que je vis à travers mon reflet, ou devrais-je dire son reflet, n'était autre que le visage d'une autre personne à la place où aurait dû se trouvait le mien ! Ce n'était plus le visage de Eleanor Windsley, jeune bourgeoise de 15 ans. Non, ce visage n'était autre que celui de Mary Morland ! Oui, vous avez bien compris, Mary Morland, la jeune aristocrate portée disparue dont je vous ai parler toute à l'heure et dont on ne faisait que entendre le nom partout où l'on se trouvait. Mon sang se glaça lorsque je vis son regard noir me transpercer tels des éclairs. Il me semblai percevoir dans son regard une sorte de haine indescriptible. Tout cela était inexprimable : Ses cheveux noirs ébouriffés, son teint blanc et blafard, mais surtout son regard pénétrant et terrifiant. On aurait presque cru apercevoir le diable dans ses yeux. Et là, le plus effroyable : cette tête était ancré à mon corps, ma pensée restait intacte mais mes expressions faciales que j'apercevais dans mon miroir n'étaient autre que celles de Mary. Soudain, j'ouvris la bouche, ou plutôt, une force inconnue me forçait à ouvrir la bouche sans que je ne puisse rien faire car ce visage continuait malgré tout d'appartenir à Mary. Cela eu pour effet de me faire parler sans que je puisse maîtriser une seconde ce que je disais, comme si Mary voulait me parler et là, je perdis mon sang froid, mes cheveux se dressèrent sur ma tête, je ne pouvais plus bouger, plus réagir, j'étais clouée sur place car son visage qui était mien en quelque sorte, se mit à hurler à la mort. Cette voix qui n'était pas la mienne, ce hurlement diabolique sortit droit de l'enfer, ce cri effroyable, lugubre et perçant me fit hurler en même tant que sa voix. Je hurlai, elle hurlait. Tant et si bien que mon miroir vola en éclat. Puis, plus rien.

Je me réveillai dans mon lit en sueur. Je palpai mon visage. C'était moi. Juste moi. Cette affreuse chose qui c'était passée n'était autre qu'un affreux et vulgaire cauchemar. Pourtant, en m'approchant de mon miroir, je vis un cheveu noir sur le sol semblable à ceux de Mary. Il ne pouvait pas m'appartenir, rousse comme je suis. Mais ce qui attira le plus mon attention fut mon miroir brisé de partout, comme si tout cela avait était bel et bien réel....

Nouvelles fantastiquesWhere stories live. Discover now