Chapitre 1: Le parc

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- Ouais, c'est ça, va t-en sale petit nigaud ! Le monde n'a pas besoin de toi, tu ne fais que pourrir la vie des autres, pourriture ! La prochaine fois, t'as intérêt à m'donner de l'argent pour me remercier de ne pas t'avoir encore tué, sale vermine ! cria Nathan.

Paul était déjà loin avant qu'il ai pu terminer sa phrase, mais les rires des amis de Nathan et la voix de son agresseur résonnaient dans sa petite tête déjà bien mature. Il ne s'arrêta de courir que lorsque qu'il ai atteint le parc, son endroit favori. Pour cause : c'était le seul lieu où il était sûr de ne pas se faire harceler.

Il se dirigea vers le petit étang et s'assit sur son banc préféré, la peinture verte s'effritait et le banc était terriblement bancal mais, au moins il était loin du reste du monde, loin des gens qui le rabaissaient sans cesse. Paul resta un bon moment assis là, à regarder les cygnes et les canards qui apprenaient à leurs petits à pécher. Il se souvenait encore des bon moments passés avec sa famille, avant que sa mère ne meure et que son père ne parte à la guerre. Leurs voix douces et leurs mains réconfortante, leur yeux qui le regardaient avec tendresse... Ils étaient une famille comme les autres: unie et aimante. C'est terrible comme on se rend compte trop tard de la chance qu'on peut avoir.

- Eh Paul, qu'est ce que tu fait là ? le héla une voix féminine reconnaissable entre tous.

Il se retourna et vit, sans surprise, une belle fille blonde d'environ 14 ans arriver à grands pas. Maya. C'était Maya, sa cousine. Elle était la seule à qui il arrivait à se confier, peut-être parce que c'était la seule qui l'écoutait se dit 'il.

***

Maya regarda son cousin sourire en la voyant s'avancer, mais elle n'était pas dupe, elle voyait dans ses yeux la tristesse, la peur et la haine qui le hantait souvent en ce moment. Elle comprit aussitôt.

- Ils ont recommencé, n'est ce pas ? lui demanda-t-elle.

Il acquiesça, les larmes aux yeux.

- Bien sûr qu'ils ont recommencé, dit 'il d'une petite voix

Maya s'assit à coté de lui, le banc grinça sous son poids et se souleva du coté du petit garçon.

- Je suis désolée Paul. Mais tu sais aussi bien que moi qu'il existe une solution pour que ça s'arrête, il faut que tu en...

- Mais tu veux que j'en parle à qui Maya ???!!!! J'ai plus de parents, plus de famille, personne !!! J'ai personne !!! cria-t-il.

Une voix stridente retentit alors, empêchant Maya de répondre:

- Combien de fois Maya ? Combien de fois devrais 'je te dire ne plus t'approcher de lui ?

- Mais maman, c'est mon cousin... c'est ton neveu ! s'indigna-t-elle.

- Oh que non, il ne peut pas faire parti de ma famille, il est comme sa mère, complètement inutile, ce n'est qu'un parasite, et on ne sympathise pas avec les parasites dans ma famille ! Allez viens Maya, on rentre à la maison ! Je vais appeler le pauvre couple qui doit le supporter tous les jours, ah ! la vie n'a pas été facile pour eux, ils ne savaient pas dans quoi ils s'engageaient en adoptant cette petite vermine !

***

"vermine", "parasite", voilà de quoi on le traitait les beaux jours. D'habitude c'était pire, des gros mots, des insultes pas dignes d'exister. Pour ils existaient, ce n'était pas pour rien. Peut être que depuis tout ce temps, ils avaient raison ? Qu'une bande de collégiens s'en prenne à lui, ce n'est juste pas de chance. Mais que tout son entourage le pense... ce n'était pas juste de la malchance, il en était persuadé.

Il regarda s'éloigner sa cousine avec un signe et de main et retourna dans sa contemplation des canards. Maya était gentille, peut être qu'elle était juste inconsciente ou innocente... Ou elle avait peut être vécu les mêmes choses que lui ? Non, c'est sûr que non: elle lui aurait dit, à coups sûr.

Paul se leva du banc, 17H15. Il devrait déjà être rentré. Il pris son sac et se dirigea vers la sortie du parc, le ventre noué de terreur.


- Comment cela tu n'es pas allé au collège cette après midi Paul ? demanda Fleur, sa mère adoptive.

Ce dernier était à table... ou plutôt était censé être à table ; mais il avait fait une bêtise alors il était privé de diner comme à chaque fois dans cette foutue famille.

- Je n'avais pas envie d'y aller, menti t'il... enfin c'était un demi mensonge.

- Mais tu crois qu'on choisi si on veut y aller ou pas peut-être ? L'école est obligatoire. Et quitte à avoir un fardeau je préférerais qu'il soit intelligent.

Fleur le regarda en espérant le voir se cacher de honte ou même le voir pleurer, malheureusement pour elle Paul n'eu aucune réaction.On l'avait habitué maintenant. Fleur devra trouver un autre moyen de le faire souffrir.

- Va dans ton lit et dort, soupira t'elle, à 5H demain tu dois être réveillé, je ne tolérais aucun retard, ordonna t'elle.

- Comme d'habitude... ajouta t'il dans ses moustaches.

Il alla donc, comme tout bon enfant, se coucher. Sa chambre était situé dans le grenier. L'avantage c'est que c'était grand et qu'il avait un minimum d'intimité. Le désavantage c'est qu'il n'y avait pas d'isolation. Après s'être brossé les dents et mit en pyjama, Paul se glissa sous les couvertures, une petite torche à la main. En effet, il n'y avait pas d'électricité dans le grenier. Seule la lumière de la lune passant par la fenêtre du toit éclairait sa chambre le soir, pour lire le huitième tome de Gardiens des Cités perdues (son livre préféré ;)) c'était pas gagné. Il approcha la torche et lut longtemps; jusqu'à ce que Filibert, son père adoptif rentre à la maison. Ivre comme à chaque fois. Il entendit la voix de Fleur essayant de le calmer, c'était peine perdue. Quelques secondes plus tard, elle hurla dans des bruits de verre brisés. Paul éteignit la lampe et posa sa tête contre l'oreiller. Les yeux ouverts, il fixa le bois devant lui jusqu'à que la fatigue l'emporte dans un monde peuplé de créatures des ténèbres et de meurtriers.

La couleur de la joie  [[EN PAUSE]] Where stories live. Discover now