L'inconnu de l'ascenseur

Chapitre 6

Je suis immobile. Je suis paralysée par cette sensation qui me brûle de l'intérieur. Je sens son autre main qui monte le long de mon bras, lentement et m'effleurant à peine. Arrivée à mon épaule, elle dégage mon cou de mes cheveux. Pourquoi mon corps me trahi-t-il ? Je n'arrive à rien ! Les bras le long du corps, les pieds ancrés dans le sol.On dirait une statue de cire.

La bouche de l'inconnu vient se poser dans mon cou. Ses lèvres sont chaudes, douces et légèrement humides. Il le parsème de ses baisers, d'abord tendre puis plus vorace. Mon cœur bat si fort que j'ai l'impression qu'il va m'ouvrir la poitrine pour se libérer. J'essaye de respirer mais y parviens avec difficultés. Je halète tellement, c'est troublant.

Ses baisers cessent mais sa bouche est toujours là.Je sens la chaleur de son souffle qui remonte vers mon oreille. Il me chuchote "Respire". J'expulse l'air que j'ai gardé en moi. J'essaye de réguler ma respiration histoire qu'elle revienne à la normale. Enfin, plus facile à dire qu'à faire ! Je réalise qu'il vient de me parler. "Détends-toi" me dit-il. Moi je veux bien mais mon corps est en désaccord. Et la situation n'arrange rien. L'ascenseur en panne, être dans le noir complet qui plus est avec un inconnu. Normal que ma détente fait sa timide !

Sa main qui se trouve sur ma hanche glisse sur mon ventre. Elle me presse contre lui. Je reprends le contrôle de mon corps et lève ma main pour la poser sur la sienne. Je suis un peu plus détendue.

Soudain, il me retourne et me plaque contre la paroi de l'ascenseur. Une main sur ma joue, l'autre a retrouvé sa place sur ma hanche. Il passe son pouce sur mes lèvres puis sa bouche le remplace. Il m'embrasse lentement ensuite je sens sa langue me chatouiller la lèvre inférieure. Je l'autorise à la glisser dans ma bouche. Elle y trouve la mienne et elles entament une danse sensuelle. Il a le goût du whisky.

Je suis envoûtée et me laisse aller. Je pose mes mains sur son torse. Il est musclé, ferme. Je monte ma main gauche jusque dans son cou. Je le sens sourire et à son tour, glisse une main le long de ma cuisse et s'arrête derrière mon genou pour remonter ma jambe autour de sa hanche. Il se presse un peu plus contre moi et je sens qu'il est dur. Suite à ce contact, je gémis. Ses mains se font plus aventureuse et fermes.

Tandis que l'une caresse ma cuisse, l'autre s'est posée sur ma poitrine. Il prend mon sein gauche en main, titille ma pointe durcie puis fait de même avec l'autre. Je sens comme de la lave prête à entrée en éruption. Mes jambes faiblissent. Je m'accroche à son cou pour ne pas tomber. Je me laisse tenter par ses cheveux que je caresse et tire à la fois. Il grogne et m'attrape l'autre jambe qu'il met sur sa hanche. Je croise les jambes du mieux que je peux. Oh mon dieu ! Je suis sûre que si l'on prenait la température, il ferait plus chaud que dans un four !

Je vois ma conscience d'ici. Assise dans son fauteuil, pop-corn en main attendant la révélation. Je reviens à la réalité quand une des mains de l'inconnu se glisse entre mes cuisses pour se poser sur la dentelle de mon string. Sa bouche vient près de mon oreille. D'abord, il la mordille, la lèche puis me susurre : 

- "Tu n'as pas besoin de ça." Et arrache mon sous-vêtement avec bestialité. "Beaucoup mieux" m'avoue-t-il en reposant sa main sur mon intimité dénudée. Il me caresse avec douceur, glisse un doigt entre mes lèvres chaudes pour s'occuper de mon bouton de chair gonflé de plaisir. Je tire plus fort sur ses cheveux en geignant. "Doucement petite tigresse." Cette voix rauque est sexy. Il continue à caresser mon clitoris qui gonfle encore. Je me mords la lèvre inférieure. C'est une torture ! 

Il doit sentir ma souffrance intérieure puisqu'il glisse son doigt au fond de moi puis un deuxième. Je pousse un soupir de soulagement et me jette sur sa bouche. Il bouge ses doigts avec une telle lenteur. On dirait qu'il aime me faire languir. Je n'en peux plus ! Je remue légèrement le bassin pour l'inciter à continuer. Et c'est ce qu'il fait, avec plus de vigueur. C'est tellement bon ! Je sens la chaleur dans mon ventre qui émane de plus en plus. Je bascule la tête en arrière. Je ne vais pas tenir longtemps comme ça. Je pose la tête sur son épaule.

La violence du plaisir, de la jouissance me pousse à me mordre la main. Je récupère mon souffle doucement. Waouh ! C'était intense ! Etre avec un inconnu coincée dans un ascenseur, qui plus est dans le noir. Est-ce ce mélange banal qui qui a fait que ce moment fut à la fois perturbant, excitant et envoûtant ?

Je repose mes jambes au sol tant bien que mal car elles sont un peu flageolantes. Mes mains restent accrochées à son cou pour éviter de tomber. Ses mains prennent mon visage en coupe puis il vient poser un baiser doux et lent sur mes lèvres. C'est comme si il me disait merci à travers ce geste, comme si il me disait au revoir. A ce moment-là, j'ai comme un petit pincement au cœur en réalisant que ça ne reproduira pas. 

Ses lèvres frôlent mon oreille et je sens son souffle chaud.

-"Merci pour ce moment délicieux."

Je souris légèrement et me jette sur sa bouche pour l'embrasser encore pour qu'il reste encore un peu avec moi. Je ne veux pas que ça se termine. Je veux savourer ce moment unique. Le baiser s'achève, il s'éloigne un peu de moi. Puis la lumière fait son apparition, l'ascenseur se remet en marche. Je lève les yeux et vois que nous étions restés coincés à peine quelques étages après être montés à l'intérieur. 

Je tourne la tête vers l'homme à côté de moi. Grand, brun, regard envoûtant, bleu, un charisme de fou, athlétique. La chemise de son costume est légèrement froissée, preuve de ce qu'il vient de se passer. Je me mords la lèvre en y repensant. Je lève les yeux et croise son regard qui me sonde à son tour. Il a un sourire en coin. 

-"Magnifique ! Même avec les joues rouges, tu es sexy", me dit-il d'une voix rauque. 

Il tend la main pour la posée sur ma joue droite. Je ferme les yeux suite à ce geste. C'est agréable ce geste tendre mais c'est un peu déstabilisant. On ne se connait pas, ce que nous venons de faire était intense, un peu sauvage, délicieux.

Cet homme est différent des autres hommes à ce moment-là ! Des baisers doux et des gestes tendres. Un "merci d'avoir partagé ce moment" à  sa manière. J'ouvre les yeux et lui souris.

-Merci, lui chuchoté-je.

Il retire sa main et se replace à côté de moi. Je continue de le scruter puis le "ding" de l'ascenseur me fait revenir sur terre. Les portes s'ouvrent, je sors la première et reste dans le hall pour appeler un taxi. Je me retourne et vois que mon "amant" part en direction du bar en compagnie de deux hommes. Il se tourne et me lance un clin d'œil puis continue son chemin. 

Je sors et mon taxi arrive au même moment. Je m'installe à l'arrière et pense à cette journée de folie qui s'est terminée d'une façon inattendue.