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Samedi 22 Août 2071

Cela fait maintenant 3 jours que la pluie ne cesse de s'abattre abondamment sur la ville, nous empêchant ainsi donc de sortir ne serait-ce que pour prendre l'air quelques minutes.
Afin de combler l'ennuie et la tristesse des mauvais jours, divers jeux de société et autres activités toutes aussi légères nous sont proposés dans le but d'égayer nos sombres journées. Mon activité préférée consiste à me perdre dans mes souvenirs, naviguer entre les débris du passé. Cela fait un bon moment que je ne vis plus l'instant présent, il n'y a plus rien à vivre, uniquement des souvenirs à revivre et cela depuis bien trop longtemps, avant même que l'on me m'enferme ici, en maison de retraite.

-Madame Mesrot?

Je détachais mon regard de cette vitre floue derrière laquelle se trouvait un autre monde.

-Vous avez de la visite

De la visite? Je crus un instant en la défaillance de mon ouïe ou de sa parole. Cela fait des années que je n'ai reçu aucune visite, le temps a tendance à effacer les moins utiles de la société, les regrouper en un lieu en attendant leur fin, car le temps est ce qui manque à cette nouvelle génération, encore plus que la précédente. Ils sont tous  pressés, beaucoup trop occupés avec leur nouveaux gadgets.  Rendre visite à mamie en maison de retraite est devenue une corvée, c'est vrai qu'elle respire l'ennuie. On se force à être gentil quelques instants car on sait que la fin approche et une fois qu'il sera trop tard, les cœurs s'empliront de regrets et la nostalgie prendra place accompagnée de son habituelle douleur.
Sans un mot, je me rendis à l'accueil muni de mon vieux fauteuil roulant. Cet objet facilite mes déplacements et me permet d'arriver plus vite à mes destinations, l'usage de mes jambes ne le permettant plus.

Une fois à l'entrée,  une femme d'une cinquantaine d'année si ce n'est moins, me sourit comme rassurée de ma présence. Son visage et ses vêtements trempés indiquaient qu'elle avait subit quelques défaillances avec son impair électrique.

- Madame... ? Vous êtes Madame Mesrot? Me demanda t-elle en essuyant son front du revers de la main.

Je la détaillais sans un mot. Que me voulait cette jeune femme ?

L'aide-soignante qui m'avait réveillé de mes songes quelques instants plus tôt revint et informa la jeune femme de mon mutisme avant de s'en aller.

-Vous avez connu mon père...Adriel....Adriel Freli !

Mon cœur s'emballa à l'entente de ce nom  qui a longtemps tourmenté mon esprit, ce nom signifie beaucoup trop de choses pour moi et même après toutes ces années, l'effet est toujours le même.

-Vous souvenez-vous de lui ?

Comment l'oublier !

J'invitai la jeune femme à me suivre afin que nous nous nous isolions du bruit sourd de la danse de 15h.
C'est une fois  installé que je la reconnue, j'admirais cette femme qui se tenait face à moi, qu'est-ce qu'elle avait bien grandit. Je l'ai connu alors qu'elle était seulement âgée de 2 ans. Ses cheveux brun comme ceux de son père s'étaient raccourcis en un carré, ses yeux verts pomme me fixaient et de nouveau ses lèvres s'étirèrent en ce sourire si doux dévoilant ses fabuleuses faussetes qui faisaient tout son charme lorsqu'elle était encore toute petite.

-Je m'appelle donc Aélya Freli je me suis permise de venir vous voir, après plusieurs heures de recherche, afin de vous parler de mon père, Adriel. Avant d'avoir été votre première amour, il a été votre...votre enseignant, il y'a environ 55 ans  quand vous étiez encore lycéenne...Je sais que cela date d'il y a très longtemps mais...Comment vous dire...

Ses yeux commencèrent à fuir les miens comme apeurés de la vérité. Mes tremblements s'intensifiaient, la panique pris place dans tout mon être. Je refuse de le savoir mort, c'est impensable.

-Il est actuellement à l'hôpital, d'après les médecins il n'en a plus pour longtemps...

Les larmes me montèrent, mes yeux brillaient au point d'éclairer cette piece assombrie par le temps extérieur. Je crus me sentir perdue, encore une fois.

Elle poursuivit difficilement :

-Si je suis là...C'est parce qu'en faisant du rangement, j'ai retrouvé son ancien ordinateur portable, j'ai été très surprise de constater qu'après toutes ces années, il fonctionnait encore ! Vous connaissez mon père et sa manière de prendre soin de ses affaires...

Les rides de mon visage s'amplifièrent lorsqu'un léger sourire vint s'y installer.

Oh que oui je m'en souviens très bien

-Et en y fouillant un peu j'ai découvert un dossier. Il vous concerne en grande partie...Je préfère vous laissez le découvrir par vous même.

Aélya sortit de son sac l'ordinateur en question, cet objet d'un gris métallique abîmé par le temps, allait sans doute remettre beaucoup de chose en question. Mes doigts effleurèrent l'objet posé devant moi et je me sentie à nouveau proche de lui, connecté à lui.

-Je sais que cela doit vous faire un grand choque, après toutes ces années...C'est pour cela que je vous invite à prendre votre temps. J'ai tout facilité en enlevant les divers mots de passes qu'il avait installé. Voici mon numéro de téléphone, si besoin. N'hésitez pas à me contacter peu importe l'heure ! Peut importe la manière même si c'est en hologramme je serai toujours disponible. Dit-elle en enregistrant son numéro directement dans ma mémoire avec de nouveau ce sourire encore plus lumineux que les précédents.

Après quoi, elle disparue, englouti par le temps toujours aussi capricieux.

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Heeey j'espère que ce premier chapitre vous a plu !! N'hésitez pas à me donner vos avis en commentaire ! Prenez bien soin de vous et à bientôt !!

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⏰ Dernière mise à jour : Sep 05 ⏰

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