Chapitre 1

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« Chloé en média »

Point de vue de Chloé

Un bruit strident vient me sortir de mon sommeil. C'est mon réveil qui me rappelle qu'il est six heures, donc je dois me réveiller. J'ouvre mes yeux lentement avant de me mettre en position assise. Ensuite je me lève et d'un pas lourd je me dirige vers la douche.

Je suis assez confuse. Cette journée est différente des autres. Cela fait quinze ans que je n'ai pas vu ma mère et l'idée de la revoir après tout ce temps me procure un sentiment bien étrange. Lorsque j'avais à peine deux ans, ma génitrice a passé le pas de la porte pour ne plus jamais revenir.

Malgré le très peu de souvenirs que j'ai d'elle, cela ne m'empêche pas de lui en vouloir de tout mon cœur. Heureusement que j'ai encore mon père. Je le considère comme mon unique famille malgré qu'il m'ait confié que j'ai un demi-frère de deux ans mon aîné. Ce dernier vit avec ma mère et je le considère comme un parfait inconnu.

Lorsque je finis de prendre ma douche, j'enfile une tenue décontractée avant de descendre rejoindre mon père dans la cuisine. L'heure de mon vol approche mais il me reste assez de temps pour déjeuner.

Mon père est assis sur un tabouret. Lorsque je m'assois pour manger, il m'observe intensément. Un regard que je n'avais jamais vu auparavant. Cela est sûrement dû à la tristesse. Cette vision de lui me fait de la peine.

Je finis mon bol de céréales avant de prendre la parole.

- À quoi tu penses papa, je lui demande.

Il souffle tristement.

- À ton départ ma chérie, il me répond.

Ses lèvres s'étirent dans un sourire qui se veut enthousiaste mais il semble que la tristesse prend le dessus. C'est bizarre, il n'a jamais été comme ça. En plus, je ne pars pas pour toujours.

- Je ne vais passer que trois mois là-bas et en plus, je ne veux même pas y aller. Je ne lui dois rien à cette femme.

Il souffle de nouveau

-Je sais mais c'est important que tu fasses sa connaissance.

C'est à mon tour de souffler, je ne vois pas l'utilité de faire la connaissance de la femme qui nous a abandonné lorsque nous avions le plus besoin d'elle. Cependant, pour mon père, je vais le faire.

- D'accord, je le fais pour toi, pas pour elle.

Mon père reprend des couleurs, la lueur de tristesse a disparu. Je préfère le voir heureux que triste, cela va de soi.

Il me dépose un baiser sur la joue avant de me répondre.

- Comme tu veux. Dépêche-toi on doit sortir dans cinq minutes.

En guise de réponse je lui adresse un hochement de tête et je me presse de finir mon petit-déjeuner.

Une fois que j'ai terminé, je mets la vaisselle sale dans le lave-vaisselle et me dirige vers l'entrée de notre maison. Devant celle-ci, je chausse mes bottes en cuir. Enfin prête, j'attends mon père en surfant un peu sur mes réseaux sociaux.

Quelques minutes plus tard, mon père arrive. Il prend mes valises et se racle la gorge avant de parler.

- Tu as tout ce qu'il te faut ma chérie ?

- Oui, ne t'inquiètes pas. On peut y aller.

Il hoche la tête et nous quittons notre maison, celle dans laquelle mon père sera seul pendant trois mois. Je me promets de l'appeler et lui envoyer des messages tous les jours. Je ne veux pas qu'il se sente seul.

Je m'installe coté passager pendant que mon père met mes trois valises dans le coffre. J'en profite pour admirer des photos de l'endroit où je vais vivre pendant trois mois. Mon papa entre dans la voiture, j'éteins mon téléphone et lui offre mon plus beau sourire. Il me sourit à son tour avant de démarrer la voiture en direction de l'aéroport.

Le trajet se fait en silence. Mon paternel se concentre sur la route et me sourit de temps à autre tandis que j'observe le paysage par la fenêtre qui se trouve à ma droite. Nous passons devant plein d'endroits comme mon restaurant préféré, la bibliothèque municipale, le parc où j'adorais jouer quand j'étais petite, mon école primaire, mon collège et mon lycée.

Nous habitons dans une petite ville à plus de dix heures du domicile de ma mère. Je n'ai pas été élevée dans le luxe mais j'ai été élevée de la meilleure des manières. Mon père m'a inculqué des principes et des valeurs que je n'oublierai pour rien au monde.

Mon papa va me manquer, j'espère que ces trois mois passeront vite.

Arrivés devant l'aéroport, nous nous dépêchons de quitter la voiture et de prendre mes valises, mon vol est dans vingt minutes et mon père sera furieux si jamais je le rate.

Avant d'embarquer, je prends mon père dans mes bras pour lui dire au revoir. Il me serre très fort dans ses bras. Je fais de mon mieux pour ne pas craquer mais je n'y arrive pas. Mes larmes coulent sur mes joues à une vitesse folle. Mon paternel me caresse le dos pour me réconforter, ça me fait un bien fou. Cependant, c'est la première fois que je me sépare de lui pendant aussi longtemps. D'habitude, je vais en vacances avec lui ou en colonies pendant deux ou trois semaines.

Soudain une voix métallique nous ramène à la réalité.

« Le vol en direction de Los Angeles démarre dans cinq minutes. Les passagers sont invités à monter dans l'avion. »

Je me détache de l'étreinte de mon père. Il passe une main dans ses cheveux poivre et sel et ses iris bleu océan se posent sur moi. Je prends une grande inspiration avant de dire quoi que ce soit.

- Je dois y aller.

- Je sais, passe de bonnes vacances mon cœur. Je t'aime.

- Moi aussi, je t'aime.

Je lui claque un bisou sur chaque joue et je me dirige vers l'avion dans lequel je vais voyager pendant dix heures. Heureusement que j'ai mon téléphone et mes livres avec moi.

Assise dans l'avion, je me pose des tonnes de questions sur la suite des évènements. Est-ce que je vais m'entendre avec ma génitrice ? Comment les vacances vont bien se passer ? Est-ce qu'elle a refait sa vie après nous avoir effacé de son existence ?

La voix du steward me sort de mes pensées.

- Nous allons décoller dans deux minutes. Je vous souhaite un agréable vol avec la compagnie « Floral Airlines » !

Je prends une grande inspiration. Les voyages en avion sont ceux que je préfère. Voler dans les nuages me procure une sensation de bien être intense. Je sens que l'avion décolle lorsque mon dos se retrouve scotché contre le dossier de mon siège. Une montée d'adrénaline monte en moi. Je vole ! En direction de Los Angeles !

Maintenant que l'avion traverse les cieux, je contemple les nuages à travers mon hublot. Pour une raison que j'ignore, j'ai toujours aimé les nuages. Les cumulus, les nimbus, les stratus, je les trouve très beaux. Ce sont comme de gros oreillers.

Quelques heures après le décollage, lassée de scroller l'écran de mon téléphone, mes paupières se ferment et je plonge dans le monde du sommeil avec des appréhensions plein la tête.

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Bisous❤

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