Ma Nouvelle Vie

Chapitre 5

Justin se tourne vers moi avant de se lancer.

— Écoute Chloé je sais que ton père t'as dit que notre mère t'a abandonnée. Mais ce n'est pas le cas, c'est lui qui t'a kidnappée.

C'est mon père qui m'a kidnappée ? C'est une blague ? Il se fout de ma gueule ou quoi ? Et puis, quoi encore ? Il va me dire que mon père est un mafieux ?

— Quoi comment ça ?! je m'exclame, surprise par ses propos.

— Je sais que ça va te sembler faux, mais laisse-moi continuer.

Je soupire bruyamment et hoche la tête. Qu'est-ce qu'il va me dire encore ?

— Quand j'étais petit, mes parents n'étaient pas riches, ma mère n'avait même pas de travail et mon père faisait des petits boulots pour nous permettre de vivre un minimum.

Il s'arrête quelques secondes avant d'enchaîner, son regard triste me fait du mal. Je préfère quand il est insolent, c'est beaucoup plus drôle.

— Un jour ma mère est venue nous annoncer une bonne nouvelle... Elle avait un travail qui payait bien. On était contents pour elle car s'était son rêve de femmes d'affaires dans le domaine du commerce mais ce rêve va s'avérer être notre pire cauchemar...

— Et où est le rapport avec mon père ? demandè-je

— C'est ton père qui avait proposé ce travail à ma mère Chloé.

–Mais, mais c'est impossible mon père,je ne sais pas... bégayè-je, confuse.

Mon cerveau va exploser, je ne comprends plus rien.

— laisse-moi continuer au lieu de torturer ton pauvre cerveau. Il rit

Je ne dis rien. Il a raison, je dois le laisser continuer.

— Ma mère est tombée enceinte... 

Il commence à pleurer. Qu'est-ce qu'il lui arrive ? Je ne sais pas la suite de l'histoire mais ça semble lui tenir tellement à cœur. Et si mon père m'a menti pendant tout ce temps ? C'est le brouillard dans ma tête, je ne sais plus démêler le vrai du faux.

— Justin ça va, ne pleure pas. dis-je en lui caressant le bras.

Il essuie ses larmes de suite et me fait un triste sourire. Je le lui rends et il continue.

—Ton père avait violé ma mère. Et c'était toi cette enfant que j'attendais avec impatience...

Sans que je puisse les retenir mes larmes commence à dévaler mes joues. Mon père a violé ma mère ? Il a osé faire ça ? Pendant quinze ans, je vivais avec un monstre. 

— Chloé arrête de pleurer, je n'aime pas te voir comme ça. me dit-il en me prenant dans ses bras.

Il me caresse le dos pour me calmer, ce qui est réussi.

— Quand ma mère est tombée enceinte ton père a disparu de la circulation. Et ma mère a décidé de ne pas porter plainte contre ton  père ce qui avait mis mon père dans une colère noire puisqu'il a pris ses distance avec notre mère...

Je me sens vraiment mal d'avoir brisé leur famille. Oui je le crois, il est vraiment sincère, j'en suis certaine.

— Tout ça, c'est  à cause de moi, je suis désolé vraiment désolé. sanglotè-je.

— Chut. Arrête de pleurer, ce n'est pas de ta faute, tu n'as pas demandé à venir au monde.

Il sait vraiment comment me calmer ce mec.

–Et après ? dis-je

— Un mois après ta naissance, ton père a débarqué chez nous après onze mois d'absence et t'as kidnappé... Alors qu'il sortait de la maison ma mère l'a vu. Elle le poursuivait en criant « mon bébé, mon bébé s'il te plaît Carlos s'il te plaît ! » Mais ton père a pris sa voiture et est parti en t'emmenant avec lui. Ma mère était anéantie. Elle pleurait sans cesse et faisait des cauchemars toutes les nuits.

–Et ton père ? demandè-je

— Il est revenu à la maison, il disait sans cesse qu'il allait tuer ton père.

Je me sens mal très mal d'avoir agi comme ça avec ma mère. Dans toute cette histoire, c'est elle l'innocente.

–Et vous êtes parti à ma recherche ?

–On t'a cherché Chloé, pendant dix-sept ans, on n'avait pas cessé.

–Comment ça se fait que vous m'avez retrouvé qu'aujourd'hui ? Je lui demande, en me décollant de lui.

— On t'a toujours cherché, moi, ma mère, la police mais rien, vous étiez introuvables.

— Et quelque chose a mis nos recherches en pause. Renchérit-il

— C'est quoi ?

— Un meurtre.

— Le meurtre de qui ?

— De mon père.

— Oh, je suis désolée.

— Tu n'as pas à t'excuser, c'est ton père le coupable.

Je suis tétanisée. J'ai passé dix-sept ans de ma vie avec un meurtrier et un violeur. Désormais, je ne veux plus qu'il m'approche. Je pense même demander à ma mère si je peux emménager ici. Il faut aussi qu'elle fasse un procès pour avoir ma garde jusqu'à ma majorité. Je ne veux plus avoir affaire à mon père.

— J'ignore les circonstances de la mort de papa. C'est maman qui sait comment il est mort.

Je ne suis pas prête à parler avec ma mère, mais trop de questions se bousculent dans ma tête.

— Je ne sais pas si je suis prête à lui parler...

— Je sais que tu la déteste mais c'est la tienne aussi et t'a le droit de savoir et je suis sûre que tu ne la détestera plus. me coupe-t-il.

Je suppose que je ne déteste plus ma mère mais plutôt mon père. J'ai été aveugle, j'aurais me douter que certaines choses ne tournaient pas rond chez lui.

Je hoche la tête à Justin et regarde l'heure sur l'horloge de ma table de nuit et vois qu'il est déjà vingt heures.

— Justin ?

— Oui ?

–On peut aller à la mer ?

Il me sourit et hoche la tête.

–Attends moi en bas je me change et je te rejoins. Je lui dis

— Moi aussi je vais me changer.

Il s'apprête à sortir mais il se retourne vers moi au dernier moment.

–Et fais vite, s'il te plait, parce que vous les filles vous prenez une éternité pour vous préparer. ajoute-t-il avant de partir cette fois-ci, pour de bon.

Qu'est-ce que je disais ? Il est vraiment insolent, mais je commence à l'apprécier. J'aurais voulu le connaitre plus tôt. Malheureusement, la vie en a décidé autrement.

Je roule les yeux et alla me changer.

J'ai toujours adoré la mer, mais dans ma ville d'origine, il n'y en a pas, seulement des fleuves et lacs. J'ai appris à nager grâce à un ami de mon père qui est prof de natation.

Je vais me changer, je mets une combi-short bleu turquoise et des sandales de couleur noires.

Je sors de ma chambre, en espérant passer une bonne soirée aux côtés de mon grand frère.Je descends les escaliers à une grande vitesse.

Mais au lieu de voir Justin devant la porte je vois...